Vacuum killer

Vacuum killer

Après que sa mère se soit suicidée des suites d’un licenciement des plus brutaux qu’il soit, son fils Chris va tenter de la ressusciter avec l’aide de ses collègues chimistes et laborantins.
Malheureusement, mais sans grande surprise, l’expérience échoue et le jeune homme est sévèrement brûlé au bras droit. Un bras sur lequel, sous l’effet de la drogue, il va se greffer un aspirateur pour se transformer en un justicier vengeur : le Vacuum Killer ! Les vilains n’ont qu’à bien se tenir !

VACUUM KILLER | VACUUM KILLER | 2006

L'AVIS:

Il y a des films fantastiques qui marquent les esprits pour leur qualité artistique indéniable, d’autres pour leurs scénarios inventifs, d’autres encore pour leurs scènes chocs mémorables... Et certains restent dans les mémoires pour ce côté farfelu, décalé, qu’ils proposent dans leurs scénarios tirés par les cheveux, leurs touches d’humour (noir ou absurde de préférence) omniprésentes ou leurs personnages loufoques.

Et c’est bien tout cela que l’on retrouve dans le film belge dont il est question dans cette chronique, à savoir l’ovni "vacuum killer" !

Réalisé par un certain « Doctor Chris » (de son vrai nom Christophe Lamot), ce petit film belge est une œuvre atypique qui nous montre que le plat pays peut nous surprendre, comme ce fut le cas déjà pour les films cultes "c’est arrivé près de chez vous", "rabid grannies" ou "calvaire", sans oublier des films fort sympathiques comme "cub" (alias "welp"), "left bank", "parts of the family", "maniac nurses find ecstasy" ou encore "vase de noces".

En parfait touche-à-tout, Christophe Lamot endosse les rôles de scénariste-réalisateur-producteur-acteur pour mettre en chantier son fameux "vacuum killer", œuvre indépendante faite avec les moyens du bord (très modestes) et présentée en 2006 lors du BIFFF (Festival International du Film Fantastique de Bruxelles).

En découle un film sentant bon l’amateurisme avec sa liste de défauts non négligeables mais ô combien représentatifs du monde du Z dont ce "vacuum killer" est un très bon exemple sur le sol belge.

Des défauts que nous ne pouvons ignorer tellement ces derniers sont flagrants et qui sont bien évidemment connus de ce cher Christophe Lamot qui ne se laisse pas déstabiliser par ce manque de budget et de moyens évident pour nous pondre cet ovni complètement décalé.
Casting clairement perfectible (que ce soit dans les intonations de la voix ou dans les expressions du visage), dialogues parfois difficilement audibles (la faute à une musique de fond trop présente et surtout trop forte), effets spéciaux risibles au possible quand les meurtres ne sont pas présentés hors-champs (dommage de ne pas en voir un peu plus de ce calvaire enduré par la secrétaire de la maison de disques, véritable rivale de la défunte mère du protagoniste-héros... Idem pour le massacre perpétré sur la bande de punks en fin de métrage...) ou encore scènes filmées au ralenti et au grain dégueulasse : hé oui "vacuum killer" ne manque pas de défauts malheureusement dommageables on vous aura prévenu ! (ah, sacré Z quand tu nous tiens !)

Mais ce qui chagrine le plus dans le film de Christophe Lamot, c’est la faiblesse du scénario. Une histoire qui tourne rapidement en rond une fois passé un triple meurtre joyeux et gore/trash à la fois, un scénario qui perd soudain de son originalité et de son esprit décalé au profit de séquences sans réel intérêt et poussives nous menant à un final que nous aurions aimé plus saignant il va sans dire...

Nous aurions clairement voulu que Christophe Lamot continue sur sa bonne lancée, prenne plus de risque dans le comique de situation, le grand-guignolesque, l’humour noir... Lui qui avait montré de bien bonnes petites choses originales et décalées comme on les aime dans ce genre de production libre et décomplexée, qu’il est dommage de voir le scénario s’essouffler aussi vite et après si peu de meurtres au final...

Car oui, Christophe Lamot avait su nous tenir en haleine et susciter notre curiosité avec ses séquences à l’humour noir bien dosé (mention spéciale à cette introduction réussie mettant en scène un jeu télé dans lequel deux candidats s’affrontent à la roulette russe, sous les yeux ébahis d’un public crétin et d’un présentateur haut en couleur, dans le but de gagner de l’argent, le perdant ayant quant à lui une crémation offerte et une abonnement à vie au magazine Suicide Mag !), ses personnages décalés au possible (un père alcoolique et bagarreur, un facteur irrespectueux, sans gêne et à la curiosité mal placée, un producteur misogyne et adepte de la promotion canapé avec sa cochonne et vicieuse de secrétaire, l’ami drogué de notre héros qui se tape des lignes de poudre en s’astiquant devant des pornos...) et ses situations comico-grotesques bienvenues (le passage à tabac complètement dingue de la femme de ménage, le producteur transformé en juke-box humain par le vacuum killer qui lui enfonce un vinyle entre les deux fesses...).

Impossible quand on regarde "vacuum killer" de ne pas penser à des films tels que "evil dead 2" (un aspirateur en guise de tronçonneuse) et "ré-animator" (une expérience pour ressusciter un mort), la qualité artistique nettement vue à la baisse évidemment mais l’esprit critique en plus ici.
En effet, bien plus qu’un simple petit film déjanté accumulant les situations à l’humour noir et/ou au grotesque omniprésents, "vacuum killer" n’hésite pas à critiquer le Monde qui nous entoure en s’attaquant ouvertement à la science et à l’éthique (des laborantins qui veulent déjouer la mort), au patronat et à la misogynie (promotion canapé, salariée poussée vers la porte de sortie...), au non-respect de la vie privée (un facteur qui n’hésite pas à feuilleter le courrier de ses clients et même à jeter ce qui lui semble « dispensable »), à l’industrie du divertissement (les jeux télé et autres séries qui abrutissent la population) ou encore à la jeunesse d’aujourd’hui (ces jeunes marginaux qui traînent dans les rues et terrorisent quiconque se trouve sur leur chemin)...
Un film plus intelligent que ce qu’il en a l’air non ?...

Au final, "vacuum killer" est une œuvre qui sent bon le Z, avec les défauts inévitables (casting très perfectibles, effets spéciaux bas de gamme...) que génère un manque flagrant de budget et de moyens, mais également avec quelques bonnes idées et de sympathiques touches d’humour noir bienvenues et distillées par des personnages tous plus décalés les uns que les autres !
Dommage que le scénario s’essouffle trop rapidement une fois notre vengeur à l’aspirateur passé en mode « nettoyage »... Un film qui montre vite ses limites scénaristiques malgré un démarrage en fanfare ! Des regrets, on en a c’est certain...

VACUUM KILLER | VACUUM KILLER | 2006
VACUUM KILLER | VACUUM KILLER | 2006
VACUUM KILLER | VACUUM KILLER | 2006
Note
3
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David Maurice