Affiche française
VIRUS CANNIBALE | VIRUS (1980) | 1980
Affiche originale
VIRUS CANNIBALE | VIRUS (1980) | 1980
Date de sortie
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oui
Musique de

Virus cannibale

Virus (1980)

Hell of the Living Dead

En Nouvelle-Guinée, un accident dans une centrale nucléaire provoque de nombreuses victimes, qui reviennent mystérieusement à la vie. A Londres, deux journalistes couvrant une prise d'otages par des militants écologistes découvrent que cette centrale abritait d'étranges expériences. Ils se rendent sur place et font connaissance avec quatre membres d'un commando d'élite. Le petit groupe va alors découvrir l'horreur de la situation et ils vont devoir lutter pour leur survie...

VIRUS CANNIBALE | VIRUS (1980) | 1980

L'AVIS :

Ah Virus Cannibale ! Titre culte du cinéma Bis, non pas pour ses qualités, que certains diront inexistantes, mais pour son hallucinante propension à littéralement plagier des succès de l'époque, tels le "Zombie" de George Romero et "L'Enfer des Zombies" de Lucio Fulci en premier lieu, le tout saupoudré d'une bonne pincée de films de cannibales comme "Cannibalis" ou "Le Dernier Monde Cannibale" par exemple. On pourrait aussi citer "Cannibal Holocaust" mais comme les deux films datent de la même année, pas sûr que Mattei ai eu le temps de copier le film de Deodato, quoique. Si vous n'avez vu aucun des films cités ici, alors l'expérience Virus Cannibale en sera forcément amoindrie et n'aura pas l'impact dévastateur qu'il exerce sur ceux qui l'ont découvert après avoir vu les films précités. Car oui, si vous avez vu Zombie et L'Enfer des Zombies et que vous découvrez Virus Cannibale, le choc risque d'être rude. Vous allez vous dire euh je rêve ou c'est du copié-collé là ?

Car notre cher Bruno Mattei, travaillant avec son binôme Claudio Fragasso, n'y va pas avec le dos de la cuillère en matière de pompage éhonté dans ce film. C'est surtout Zombie qui sert de terreau fertile, Virus Cannibale recyclant purement et simplement des scènes entières de ce film, allant même jusqu'à habiller certains acteurs (les membres du commando d'intervention) de façon identique et, cerise sur le gâteau, utilise même la partition reconnaissable entre mille des Goblin qui a fait le succès de la version européenne montée par Dario Argento de Zombie. Certes, il n'y a pas de supermarché dans Virus Cannibale mais quand même ! La scène de la prise d'otage, les séquences sur les plateaux télévisées et j'en passe, tout vient du film de Romero, arrangé grossièrement par Bruno Mattei pour faire passer la pilule. Quand l'action se déplace dans un petit village semblant désert, c'est bel et bien à L'Enfer des Zombies qu'on pense, tant la ressemblance est frappante. Ne manque donc plus que l'ambiance cannibales movies pour parfaire le tout et on obtient un melting-pot d'influences proprement hallucinant, ou quand l'art de la copie s'élève au niveau d'une oeuvre d'art ! N'oublions pas de citer l'utilisation abondante de stock-shots animaliers, placés un peu n'importe comment pour faire illusion, et au Diable si le grain de pellicule n'est pas le même, on n'est plus à une aberration près. Vous l'aurez compris, ce Virus Cannibale est à ranger dans la catégorie des purs nanars en provenance d'une autre planète et fait partie de ces objets non-sensiques qui interrogent quant à leur confection, leur raison d'exister même.

J'avoue que la première fois que j'ai vu ce film, ce qui remonte à de nombreuses années, j'ai été plutôt atterré par le résultat, étant un grand fan de Zombie et connaissant bien L'Enfer des Zombies. Certes, j'ai sûrement du rigoler devant mon écran mais l'aspect plagiat à pris le dessus et j'ai finalement trouvé ça très mauvais voire pitoyable. Un navet plus qu'un nanar rigolo, voilà ce que j'ai pensé de Virus Cannibale à l'époque de ma première vision. Depuis, j'ai grandi et acquis une certaine sagesse (ahahahah) qui fait que je peux relativiser et accepter des choses car je les comprend mieux. Et quand on comprend Virus Cannibale (mais est-ce vraiment possible ?), on lui pardonne tous ses défauts et, en toute connaissance de cause, on peut se laisser aller et profiter pleinement de ce spectacle décérébré qui, à la revoyure, est en fait des plus sympathiques si on fait abstractions de toutes ses influences. Déjà, le film est joyeusement gore et à ce niveau, c'est plutôt bien foutu, avec morsures sanglantes et tripes et boyaux au programme. Les maquillages de zombies (ou d'infectés ou autres) vont du très réussi au plus moyen mais dans l'ensemble, ça passe bien aussi et l'équipe en charge des maquillages n'a pas lésiné en matière d'horreur visuelle.

Lorsque le film bifurque en territoire cannibale movie, on a droit à un peu d'érotisme bon enfant, avec la charmante Margie Newton qui se retrouve poitrine dénudée et fesses apparentes, toute peinturlurée pour passer inaperçue au sein des peuplades primitives qui habitent sur l'île. Un peu d'exotisme qui apporte son lot de dépaysement et fait sourire tout en se montrant divertissant, surtout que l'horreur ne tarde jamais à pointer le bout de son nez. Ajoutons à ce cahier des charges déjà bien rempli des dialogues exubérants, une séquence incroyable dans laquelle un membre du commando revêt un tutu vert, met un chapeau, s'empare d'une canne et se met à chanter Chantons sous la pluie, dans le plus pur style Orange Mécanique, et même un sous-texte écolo lié au risque lié au centrale nucléaire et à la surpopulation mondiale ! Incroyable non ? Tout ça dans un film, ça relève du miracle en fait ! Si vous êtes déprimés, foncez donc visionner Virus Cannibale, la bonne humeur fera immédiatement son retour ! Si, si, promis ! Attention aux zygomatiques par contre,ils risquent de souffrir le martyr !

VIRUS CANNIBALE | VIRUS (1980) | 1980
VIRUS CANNIBALE | VIRUS (1980) | 1980
VIRUS CANNIBALE | VIRUS (1980) | 1980

* Disponible en combo DVD + BR chez -> RIMINI EDITIONS La copie est superbe, lumineuse et très bien définie, les fans du film seront aux anges de pouvoir le revoir dans ces conditions optimales. Présenté en VF et VOSTF, avec en bonus, un entretien de Christophe Lemaire qui revient sur sa première vision du film. Autre bonus, un livret de 20 pages retranscrivant un entretien avec David Didelot paru sur le site A Voir A Lire.

Note
4
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Stéphane Erbisti