Farm house
Farmhouse
Afin de laisser derrière eux un passé douloureux et l’oublier le plus rapidement possible, Chad et Scarlet décident de quitter leur foyer à San Diego pour repartir de zéro à Seattle. Victime d’un accident de la route, notre couple va trouver refuge le temps d’une nuit chez des viticulteurs fort chaleureux et contents d’avoir un peu de visite dans ce coin perdu au milieu de nulle part.
Malheureusement, ce que Chad et Scarlet pensaient être une aubaine va rapidement se transformer en leur pire cauchemar…
Réalisé par un certain George Bessudo, un illustre inconnu ayant déjà œuvré dans le cinéma fantastique en 2007 avec le film "lake dead" (ne me demandez pas ce qu’est ce film, je n’en avais moi-même jamais entendu parler jusqu’à présent…), "farm house" est un long-métrage datant de 2008, sorti timidement en dvd dans nos contrées.
Mélangeant divers genres du cinéma fantastique tels que le survival, le torture porn, le thriller ou encore le paranormal, le film de George Bessudo est un film qui sort quelque peu de l’ordinaire. Alors que la première partie du film est très conventionnelle, vue et revue au point de rapidement nous faire douter sur la qualité de la galette que nous avons entre nos mains, "farm house" s’avère au final assez surprenant.
En effet, alors que nous pensions avoir affaire à un énième survival avec ces sempiternels clichés (l’accident qui mène nos héros dans un traquenard, les inévitables scènes de tortures, les échappées nocturnes pour fuir l’ennemi…), le film de George Bessudo prend des risques et vire soudainement dans le fantastique, à l’image d’un certain "babysitter wanted" produit la même année d’ailleurs (un film que je vous conseille soit dit en passant et dont vous pouvez également lire la chronique sur le site).
Un virage certes risqué mais qui permet au film de se démarquer de la vague grandissante des survival (désireux de connaître le même succès que les contemporains "wolf creek", "la colline a des yeux 2006" ou encore "motel" pour ne citer que quelques uns de ces gros succès publics) en apportant ce petit twist final bien sympathique.
Amené progressivement par le biais de nombreux flashbacks (qui pourtant ne gênent étrangement en rien le déroulement de l’histoire), ce twist final, bien que très perfectible (des effets spéciaux paraissant très datés, un effet de surprise quelque peu gâché suite à l’énonciation des noms de nos deux sadiques Lilith et Samael…), mérite toutefois d’être salué car il apporte un indéniable plus au métrage et évite de faire tomber ce dernier dans l’oubli, dans le panier des « survivals vus et revus à tel point que je sature » aurais-je envie de dire.
Par ailleurs, il faut reconnaître que "farm house" se suit relativement bien. Sans réel temps mort dans sa narration (les flashbacks cités ci-avant ne sont ni répétitifs ni confus), l’intrigue suit son petit bonhomme de chemin, le tout dans une atmosphère inquiétante plutôt réussie (un sentiment d’isolement se fait cruellement ressentir avec cette ferme perdue au milieu de nulle part, une méfiance et des questionnements émergent au fur et à mesure que nous avançons dans l’histoire, sans oublier la nuit qui s’invite durant la quasi-totalité du film…).
Autre chose importante dans "farm house" : nous apprécierons que le réalisateur n’ait pas opté pour la solution de facilité qui consiste à faire du tape-à-l’œil facile et de la surenchère dans les tortures comme le font certains depuis les énormes succès de "saw" et "hostel".
Alors certes nous aurons toutefois droit à quelques scènes bien gratinées (une bien jolie énucléation, qui pourra vous faire tourner de l’œil si je puis dire, ou encore cette scène fort originale où notre méchante Lilith va râper de la chair humaine avec une râpe à fromage!) mais ces dernières ne sont clairement pas l’objectif premier de George Bessudo qui semble bien plus préoccupé à nous amener lentement mais sûrement vers son twist final.
Concernant le casting, celui-ci s’avère être plutôt honnête. Certes ce dernier n’a rien d’exceptionnel mais remplit parfaitement le cahier des charges et ce malgré le fait que la plupart des acteurs/actrices du film soient bien plus des habitué(e)s des séries télé (je pense notamment à la belle hawaïenne Kelly Hu connue du grand public dans "sunset beach") que du grand écran.
Au final, ce "farm house" est une assez bonne surprise. Nous n’éviterons peut-être pas la panoplie quasi entière des clichés du genre survival mais l’originalité émanant de la dernière partie viendra quelque peu sortir le film des sentiers battus et nous offrir un petit quelque chose de rafraîchissant, même si tout n’est pas parfait dans la réalisation il va sans dire.