4bidden fables - The

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Derrière ce titre peu énigmatique quant à son contenu et ses intentions, l'artiste international fantastique et touche-à-tout Dorian Cleavenger nous propose donc quatre histoires bizarres et macabres à travers un voyage unique fait de réalités modifiées. Voyons donc ce que cela donne venant de la part d’un réalisateur à la fois scénariste et responsable de la bande originale…

4BIDDEN FABLES - THE | 4BIDDEN FABLES - THE | 2014

L'AVIS :

Dans le premier segment intitulé « Reunion », on se trouve à l’époque Victorienne, là une mère se rend avec sa fille Miranda chez un docteur car en échange d’une somme d’argent qu’on imagine conséquente, il lui a promis quelque chose concernant Becca, son autre enfant, la sœur jumelle de Miranda, lui ayant été confiée pour un traitement dont on ignore tout…

Autant le dire tout de suite les deux adolescentes incarnant deux virtuoses du piano jouent beaucoup mieux que les adultes présents à l’écran ! Une fois ce « léger » détail digéré, on se laisse porter par l’esthétique faite maison façon Stan Winston voire Rob Bottin pour les connaisseurs ! En effet, dans les sous-sols de la maison du mystérieux docteur, on pourra apercevoir de bien belles bêtes de foire à l’instar d’une fille-taupe, d’un homme-pieuvre ou encore d’un homme-ver-de-terre peu ragoutant et fier de sa condition de freak car il est désormais quelqu’un ! Mais ce ne sera pas tout, car d’autres créatures innommables et indescriptibles pullulent dans ces bas-fonds ! Si du côté du bestiaire nous sommes gâtés, côté scénario nous le serons également car à aucun moment, on aura imaginé une telle fin ! Sans vouloir « divulgâcher » outre mesure, nous dirons juste que parfois, le remède n’est pas toujours ce que l’on désire, surtout quand il s’agit de la médecine…

« Billy » c’est le titre de la deuxième histoire, mais c’est aussi le prénom d’un enfant difforme qui a été nourri par sa défunte mère. Cette dernière l’a alimenté d’une substance rouge étrange semblant provenir d’une source locale dans laquelle une usine a probablement déversé de nombreux produits toxiques. Ses seules compagnies sont celles de sa gentille sœur et d’un père tyrannique qui le maintient attaché et le garde encore en vie pour on ne sait quelle raison obscure…

Si ce segment a un gros problème de rythme pouvant lui faire perdre pas mal de crédit, son ambiance glauque à souhait ainsi que ses effets cheaps et autres maquillages à base de prothèses en latex rappelant certains fleurons de la Trauma, mais également le sublime "Frère de sang" de Frank Henenlotter ou encore le plus récent "Bad Milo", lui redonneront de bien belles couleurs. Toutefois, cette sorte de parabole sur l’enfance maltraitée n’est pas dotée d’une fin à la hauteur car un peu prévisible, dommage !

Suit « The companion » dans lequel une petite créature étonnante est prisonnière d’une autre bien plus grande à l’apparence d’oiseau et donc tout aussi étrange qui va vouloir la garder pour compagnie et se sentir moins seule…

Dans cet univers proche de celui du réalisateur Tchèque Jan Svankmajer (principalement connu pour sa version du "Alice" de Lewis Carroll) car mélangeant de vrais acteurs avec des personnages animés, nous serons emmenés dans le monde étrange de la minutie et nous grossirons progressivement l’objectif à mesure que nous apprendrons que nous sommes tous petits aux yeux de nos ravisseurs ! Certes la morale et la chutes paraissent simplistes mais c’est assez poétique pour marquer un tant soit peu les esprits avec encore une fois, une esthétique bien particulière.

« The Devil’s halo » viendra conclure ce film à sketchs avec l’adaptation d’une légende Irlandaise, celle selon laquelle il y aurait de l’or à foison et illimité au bout d’un arc-en-ciel. Ici, c’est un grand-père aveugle qui raconte à son petit-fils comment, étant jeune, il a fait cette étonnante découverte qui s’est toutefois avérée très dangereuse pour lui et une de ses proches…

Ce dernier récit, malgré des CGI en incrustation au rendu parfois horrible, est pourtant le meilleur de cette anthologie car l’histoire est excitante au possible, la représentation des Enfers y est troublante (elle rappellera d’ailleurs à certains celle entrevue dans la superbe franchise "Phantasm"), mais surtout sa fin, totalement inattendue, en bluffera plus d’un, parole de vieux briscard !

Si vous aimez l’horreur grossière, dégoûtante, visqueuse, grotesque, absurde, bizarre, étrange, fantaisiste, fantastique, ridicule, monstrueuse, étrange, extravagante, surréaliste, anormale avec des esquisses de cadavres en décomposition et pestilentiels, des dents pourries, du sang, des tripes, de la sueur, des cheveux filandreux, des corps déformés, des monstres et des histoires au scénario singulier, alors ce film est fait pour vous ! Certes, d’aucuns pourraient être rebutés par l’esthétique voire par le jeu d’acteur mais il y a quelque chose de généreux, d’inventif et de sincère dans le cinéma de Dorian Cleavenger, ce qui fait qu’il retient et mérite toute notre attention !

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Note
3
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Vincent Duménil