Alien factor - the
The alien factor
Des meurtres inexpliqués ont lieu dans la petite ville de Perry Hall. Le shérif est impuissant et ne trouve aucun indice, pensant que les morts sont dues à un animal féroce. Un étranger nommé Ben vient trouver le maire de la ville et l'emmène en forêt. Les deux hommes découvrent l'épave d'un vaisseau spatial, ainsi qu'un extra-terrestre mourant. Ben est persuadé que les meurtres ont été commis par des extra-terrestres belliqueux échappés du vaisseau. Il va tout faire pour sauver les habitants de la ville et mettre un terme aux agissements de trois monstres aliens qui sèment la mort sur leur passage...
L'AVIS :
Bon, par où commencer ? N'y allons pas par quatre chemins : "The Alien Factor" est à ranger dans la catégorie de l'ultra série Z, bricolée avec 1000$ (certains sites annoncent 3800$), tournée avec la famille, les potes, les résidents du coin, et bénéficiant d'effets spéciaux et de costumes conçus avec ce qu'on appelle communément le système D. Il a été réalisé en 1978 par Don Dohler. Ce dernier était l'éditeur d'un fanzine nommé "Cinemagic magazine". Un fanzine spécialisé dans les articles consacrés à la fabrication artisanale de vaisseaux spatiaux, de monstres et masques en caoutchouc, de faux sang au rendu réaliste. De quoi donner des idées à Don Dohler qui veut prouver que monsieur tout-le-monde peut faire un film de science-fiction avec des gros monstres extraterrestres pas gentils du tout. Son premier film sera donc The Alien Factor. Il continuera sur sa lancée en 1980 avec Fiend, en 1982 avec "Nightbeast" puis en 1985 avec "The Galaxy Invader". Après une petite pause, il reviendra en 1991 avec "Blood Massacre", refera un long break avant de donner une suite à son premier film en 2001, avec "Alien Factor 2: The Alien Rampage". On le retrouve en co-réalisateur en 2006 de "Dead Hunt". Il est décédé à l'âge de 60 ans, le 2 décembre 2006.
Bref, Don Dohler a fait toute sa carrière dans la série Z fauchée et a acquis une petite renommée auprès de certains fans adeptes de ce type de productions sans le sou. The Alien Factor, sans être méchant, est franchement très mauvais malgré un petit capital sympathie certain une fois qu'on connait les conditions de tournage. Mais un mauvais film reste un mauvais film au final et il est bien difficile de trouver des qualités à The Alien Factor, si ce n'est la passion qui anime toute l'équipe du film. Les acteurs, qui n'en sont pas, peinent à faire le job et font ce qu'ils peuvent devant la caméra, certains étant un peu plus doués que d'autres. La mise en scène n'est pas non plus l'un des points forts du film et c'est là qu'on se rend compte qu'un petit jeune comme Sam Raimi était bien un surdoué quand il réalisa Evil Dead en 1981. Le plus gros problème de The Alien Factor est qu'il est passablement ennuyeux, la faute à des tonnes de scènes dialoguées dans lesquelles ils ne se passent pas grand chose, quand d'autres ne sont là que pour remplir et allonger la durée, à l'image de la séquence filmant un groupe de rock et qui ne sert à rien, si ce n'est de nous faire bien rire devant les coupes de cheveux très 70's des membres du groupe.
Mais tout n'est pas à jeter dans The Alien Factor. Même si l'ensemble est d'un kitsch et d'une ringardise à toute épreuve, quelques éléments sympathiques se dissimulent dans cette petite bande fauchée. A commencer par ce pourquoi on a enclenché le film dans notre lecteur DVD : les extra-terrestres. Ils sont au nombre de trois et le générique les nomment " Leemoid", "Zagatile" et "Inferbyce". Pour votre culture générale, petite précision sur ces trois espèces dangereuses, au cas où vous les croiseriez près de chez vous : le Leemoid est une sorte de gros lézard translucide, à moitié-lézard, à moitié serpent, enfin, on en sait pas trop ; le Zagatile est la plus réussie des trois créatures niveau costume. C'est une sorte de grande peluche façon Wookie mais en plus agressif ; quand à l'Inferbyce, c'est un alien-insecte doté d'une sorte d'exosquelette assez facile à arrêter puisqu'il est sensible aux ondes sonores ! Criez un bon coup devrez l'éloigner. Toute cette petite ménagerie va venir massacrer quelques pauvres résidents du coin qui ne demandait pas tant d'attention et aurez préféré qu'on les laisse tranquille. Oui mais si les aliens n'attaquent personne, il n'y aurait pas de film ! CQFD !
Don Dohler a certainement vu Les Dents de la Mer puisque son shérif tente vaille que vaille d'alerter les autorités du danger grandissant qui menace sa ville mais le maire s'y oppose farouchement car ce n'est pas bon pour les affaires et la réputation de ladite ville, qui prévoie de faire construire un parc d'attraction. Dommage pour lui puisqu'il finira par succomber sous les coups de griffes du Zagatile ! Bien fait ! Heureusement qu'un dénommé Ben Zachery, chasseur de monstres de son état, va venir régler tout ça. Car il n'a pas peur des aliens le Ben, normal me direz-vous car il cache un secret qui ne nous sera dévoilé qu'à la fin ! Une belle fin d'ailleurs, même assez touchante (oui, bon, j'exagère un peu mais c'est pour vous donner envie de voir le film). Bon, tout ça pour dire au final que si vous n'êtes pas réfractaire aux scènes qui ne servent à rien, aux acteurs non acteurs, à la mise en scène anarchique qui ne s'encombre pas de fautes de raccords et j'en passe, aux effets bricolés avec trois bouts de ficelles et que vous aimez les monstres rigolos façon "Craignos Monsters", alors The Alien Factor est pour vous ! Les autres, s'ils tentent l'expérience, n'hésiteront pas à revoir leur avis sur Ed Wood et à trouver que ce dernier n'est définitivement pas le plus mauvais réalisateur au monde.
* Disponible en DVD chez BACH FILMS