Affiche française
BLAIR WITCH | BLAIR WITCH | 2016
Affiche originale
BLAIR WITCH | BLAIR WITCH | 2016
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Blair witch

Blair witch

James, petit frère d’une des disparues du « Projet Blair Witch », croit reconnaître sur une vidéo Youtube, sa sœur. Pour en avoir le cœur net, il se rend avec quelques ami(e)s, à la rencontre des personnes qui ont posté la vidéo sur le site. Une fois arrivé là bas, tout ce petit groupe va se rendre dans la forêt de Blair afin d’essayer de retrouver la demoiselle. Bien sûr, la sorcière ne va pas les laisser camper sans leur jouer quelques mauvais tours !

BLAIR WITCH | BLAIR WITCH | 2016

Voici donc la suite du « Projet Blair Witch », film précurseur de la mode du found-footage et qui fit sensation lors de sa sortie sur les écrans en 1999. A l’époque, le film avait surpris par sa réalisation aux caméscopes, en vue subjective et par une campagne de promotion très bien manigancée qui vendait le film comme un montage de réelles vidéos retrouvées. Aujourd’hui, pour cette suite faisant abstraction du deuxième volet officiel à savoir « Le livre des ombres », difficile de faire croire au moindre quidam qu’il s’agit de vraies bandes et à recréer l’effet d’annonce du premier volet mais les producteurs ont tout de même eu l’idée d’un nouveau coup marketing, certes moins spectaculaire, en annonçant le vrai titre, à savoir « Blair Witch », à seulement quelques jours des premières projections. Avant cela, le métrage que l’on savait réalisé par Adam Wingard portait le nom de code « The Woods ». Cette petite anecdote passée, venons-en au film qui se veut une suite directe du « Projet Blair Witch » et qui narre l’histoire de James, frère d’une disparue du premier film, qui part avec quelques amis à la recherche de sa sœur suite à un indice trouvé sur une vidéo youtube. On comprend aisément avec ce speech qu’Adam Wingard semble vouloir mixer les anciens éléments et recettes à l’ancienne avec la nouvelle technologie. Ce sera effectivement le cas puisque, bien que réalisé entièrement en found footage comme à la grande époque, cette fois, au revoir caméra DV et bonjour nouvelles technologies, GPS et autres drones.

Dans sa première partie, le film tente de coller à ce qui faisait le succès de l’original. Les scènes des préparatifs pour le départ, les questionnements de chacun des protagonistes, la recherche du lieu, la rencontre avec les autochtones locaux, l’arrivée dans la forêt, tout y passe et ce n’est pas forcément glorieux. Pas navrant non plus mais très classique et peu passionnant. Ce qui est plus navrant est ce qu’il va se passer une fois l’apparition des premiers signes avertissant de la présence de la sorcière. On passera sur les farandoles de cailloux et de grigris en bois qui ne gênent pas outre mesure et qui font partis du folklore « blairwitchien » mais on pestera sur l’utilisation outrancière de jump scares ridicules et surtout identiques. A de multiples reprises, un des personnages va arriver et en surprendre un autre occasionnant un bruitage fracassant inutile et surtout malvenu dans un found footage. A côté de ça, pas une once d’angoisse ou de frayeur. Passé plus de la moitié du film, il faut bien avouer que ça commence à craindre !

Puis, après ces moments pénibles, le petit miracle se produit. Rien de dingue mais des séquences beaucoup mieux emballées et des vrais moments d’angoisse. A partir de l’instant où la sorcière commence à manifester ses pouvoirs de manière frontale, Wingard retrouve ses capacités d’antan. Celui que l’on a connu redoutablement efficace avec « You’re next » ou des segments de « VHS », se lâche et, comme libéré d’un fardeau de mise en place et de respect de l’œuvre de Sanchez et Myrick, exprime son cinéma : Pas fin mais jouissif et prenant. C’est ainsi qu’il emballe et enchaîne des séquences tantôt malsaines, tantôt violentes mais toujours bien trouvés. De la scène de l’escalade de l’arbre, aux tentes qui volent en passant par la découverte de l’intérieur de la maison du premier volet jusqu’à des moments de claustrophobie, Wingard semble prendre un malin plaisir à concocter un final en montagne russes ponctué par une conclusion bien sentie.
Certes, ces exubérances de réalisation et les incohérences qu’elles engendrent tant dans l’histoire que dans le montage viennent mettre à mal le style « found footage » réaliste du film et anéantir le côté viscéral du premier opus mais permettent de donner un second souffle à l’ensemble et surtout d’enfin proposer du rythme, des moments angoissants, d’exposer des décors macabres et de donner quelques frissons aux spectateurs.

Projet casse gueule par essence, ce « Blair Witch », bien que pas totalement enthousiasmant, est sauvé par la maîtrise d’un Adam Wingard qui a su injecter son art du cinéma plus traditionnel dans l’univers « Blair Witch ». En cassant la première partie et en la rendant moins convenu, le film aurait certainement gagné en qualité. A défaut de cela, on se réjouira d’une seconde partie bien troussée. Ah et sinon, c’est bien beau de mettre un drone mais faut-il encore qu’il serve le scénario, non ?

BLAIR WITCH | BLAIR WITCH | 2016
BLAIR WITCH | BLAIR WITCH | 2016
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* Visionné dans le cadre du Festival du film fantastique européen de Strasbourg

Note
3
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Sylvain Gib