Blood surf
Krocodylus
Deux surfeurs, un producteur de Tv et une réalisatrice se rendent en Australie afin de réaliser une vidéo de surf sur les plus belles vagues de la planète. Mais pas de n'importe quelle façon ! Il s'agit en effet, pour nos deux bellâtres de surfer dans des eaux infestées de requins. Le but des quatre jeunes gens est de ramener un film de cet exploit, et par la même occasion l'exclusivité mondiale, ainsi que leur avenir financier assuré. Arrivés à bon port, c'est sans la moindre difficulté que nos as de la planche réussissent leur pari. Mais alors que l'équipe s'apprête à quitter l'île, un danger bien plus menaçant que les requins surgit des profondeurs de la mer…
Dos de la jaquette du DVD : "Réalisé par le talentueux James D.R.Hickox, aux moyens d'effets spéciaux époustouflants et d'effusions de sang spectaculaires, Blood surf est un thriller aquatique magistral".
Puisqu'il s'agit là d'un crocodile, je vais m'appliquer à déchiqueter ce film, morceau par morceau. Commençons par le scénario ainsi que le casting : un subtil mélange de "Hélène et les garçons" pour le physique et "Sous le soleil" pour les dialogues. L'inverse marche également. Vous l'aurez compris, vous allez assister à un carnage prémédité, dans tous les sens du terme.
Le réalisateur ne s'est pas ennuyé à chercher de nouvelles idées, préférant tout simplement s'inspirer de films de haute tenue. J'insiste sur le verbe inspirer, car la notion de plagiat m'a un instant effleuré l'esprit pendant le visionnage. Mais qui dit plagiat, demande un minimum de talent pour copier un maître, chose que le monsieur semble avoir égaré dans un champs de maïs (Children of the corn III c'est lui). On retrouve ainsi le vieux loup de mer en proie à la créature sur son rafiot (merci "Les dents de la mer"), ce même marin, hanté par le passé et animé d'un esprit de revanche (merci "Orca"). L'humour (?) également présent, n'est pas en reste (à ce propos je ne sais toujours pas si je dois en rire ou en pleurer).
Reste le monstre, le crocodile géant : avis mitigé dans l'ensemble, mais tout n'est pas à jeter (enfin !). La bestiole est pas mal fichue et plutôt crédible dans les scènes "en mouvement", notamment dans les plans sous-marins et les séquences gores filmées en gros plan. Hélas les plans statiques de la bête ne sont pas à la hauteur et m'ont ramené quelques années en arrière, lorsque, petit garçon, je découvrais amoureusement les figurines croco qui jaillissaient de mes Kinder surprise ! Aussi moches et so plastic !
Cependant il existe tout de même une possibilité de se sortir de la gueule de ce métrage : comme tout (bon) film B, Z (? Du coup je ne sais plus…), le méchant est très méchant et sans morale aucune, le monstre est très gourmand, et nous avons droit à un casting des plus flatteur ( jolies bimbos, bogosses), le tout agrémenté de quelques scènes érotiques ainsi que de (trop) rares effets gores pas trop mal réalisés, ma foi.
Les décors sont très beaux, et les plans aquatiques très bien filmés ( reconnaissons entre autres que les scènes de surf parmi les requins sont franchement réussies). Mais mon objectif n'était pas d'assister à un documentaire, ni sur la faune, ni sur le climat austral !
Visuellement, le film bénéficie d'une très jolie lumière, qui donne un parfum de paradis à l'action du film. Et c'est bien là le véritable problème. C'est l'enfer que j'ai vécu.
"Blood surf est un thriller aquatique magistral" qu'ils disaient.
Je n'aime pas que l'on se moque de moi. A ce point.
* On a pu apercevoir Dax Miller dans "Le Couvent" de Mike Mendez.