Affiche française
COLD GROUND | COLD GROUND | 2017
Affiche originale
COLD GROUND | COLD GROUND | 2017
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Cold ground

Cold ground

En 1976, un couple de journalistes se rend à la frontière franco-suisse pour tourner son premier reportage : une enquête sur d’étranges cas de mutilations de bétail. Une fois sur place, l’équipe de chercheurs qui devait les accueillir manque à l’appel. Accompagnés d’un secouriste, d’une biologiste britannique et d’un enquêteur de police américain, Melissa et David vont partir à la recherche du groupe de disparus, au cœur de la montagne. Eux aussi ne donneront plus aucun signe de vie.
40 ans plus tard, on retrouve les enregistrements de David et Melissa. Les images qu'ils ont filmé sont présentées pour la première fois au public...

COLD GROUND | COLD GROUND | 2017

L'AVIS :

J'ai déjà écrit pas mal de louanges à propos du jeune réalisateur français Fabien Delage, notamment après avoir visionné "La Rage du Démon", cette superbe déclaration d'amour au cinéma muet et à Georges Méliès en particulier. Fabien a débuté sa carrière de réalisateur en 2012, avec la série télévisée "Dead Crossroads" qui relevait déjà du domaine du documenteur et du found footage, sous-genre du cinéma fantastique initié avec "Cannibal Holocaust" et mondialement popularisé avec "Le Projet Blair Witch" bien sûr. Un procédé cinématographique qui plaît beaucoup à Fabien Delage, qui remettra le couvert en 2015 avec "Dead Crossroads : The Forbidden Files" puis en 2016 avec le fameux "La Rage du Démon", déjà cité. Les rouages du found footage, notre réalisateur en herbe les connaît parfaitement, en a assimilé toutes les techniques, toutes les astuces. Il le prouve dans son nouveau film, Cold Ground, qu'il a mis en scène en 2017, avec un tournage de dix jours seulement et avec un budget plus que modeste. Je ne suis pas spécialement fan de found footage, même si j'ai adoré "[Rec]" et "The Bay", deux exemples que j'ai trouvé très efficace. Avec Cold Ground, encore une fois, Fabien Delage m'a bluffé !

Franchement, dire que ce réalisateur est extrêmement doué n'est pas exagéré. Outre qu'il sait manier une caméra, qu'il a des idées et de l'énergie à revendre, ce qui ressort le plus de son cinéma, c'est la passion et la sincérité, l'amour du genre. On n'ose imaginer ce qu'il accomplirait avec un budget conséquent. Toujours est-il que si vous êtes fan de found footage, alors ruez-vous sur Cold Ground. En l'état, ce film ne révolutionne pas le genre dans lequel il s'inscrit. On y retrouve tout ce qui en fait son charme ou qui peut rebuter ceux qui ne l'apprécie pas : caméra qui bouge quand les personnages courent ou effectuent des mouvements, scènes nocturnes éclairées à la lampe torche ou à l'aide du projecteur de la caméra, pas beaucoup d'action, pas mal de dialogues et une menace invisible qui va venir foutre la pétoche aux personnages du film et aux spectateurs. Le tout tentant de nous faire croire qu'il s'agit d’événements ayant réellement eut lieu et qui ont été filmé en direct par une équipe de journalistes disparue, dont on n'a juste retrouvé les bandes ou la caméra.

Bref, rien de nouveau à l'ouest dans le domaine du found footage mais la maîtrise de Fabien Delage, associé à un casting qui s'en sort vraiment bien (Doug Rand, Gala Besson, Philip Schurer, Maura Tillay ou Fabrice Pierre livrent une composition solide et franchement crédible), à des dialogues intéressants et qui participent bien à faire monter l'angoisse (l'histoire du cas Snippy par exemple), à des situations peu rassurantes (la découverte de carcasses d'animaux dévorés de curieuses manières, puis d'ossements humains...) font de Cold Ground est modèle d'efficacité qui n'ennuie jamais et dont les influences sont à aller chercher, dixit Fabien Delage lui-même, dans les films des années 70 dans lesquels la nature reprend ses droits sur l'humain (Frogs, Long Weekend...) mais aussi sur les films basés sur la légende de Bigfoot, comme The Legend of Boggy Creek, Snowbeast ou Creature from Black Lake par exemple. Car oui, il y a une véritable menace dans Cold Ground et les créatures du film, réalisées à l'ancienne, comme les effets de maquillage d'ailleurs (on ne trouve quasiment aucun effet numérique dans le film, hormis l'avalanche), font froid dans le dos même si, found footage oblige, on ne les verra pas énormément. On ne saura pas non plus ce qu'elles sont réellement mais dans ce type de film, garder une part de mystère n'est pas un mal et participe même à l'intérêt général. Au niveau des effets-spéciaux, Fabien Delage a fait appel au talentueux David Scherer, qui a réussi l'exploit de me faire grincer des dents lors de l'abominable séquence de la cheville. J'ai pourtant vu American Guinea Pig et autres atrocités sur pellicule mais j'avoue que cette scène m'a fait viscéralement mal ! Bravo monsieur Scherer !

Une chose est sure en tout cas, c'est que Cold Ground ne donne pas du tout envie d'aller faire une excursion dans les forêts enneigées de la frontière franco-suisse, surtout la nuit ! Tout comme Les Dents de la Mer nous a donné une appréhension du milieu maritime, Le Projet Blair Witch nous a fait voir d'un autre regard la balade en forêt. Cold Ground participe lui aussi à nous faire réfléchir à ce type d'escapade entre amis et lors de mon prochain séjour au ski, il est certain que je réfléchirai à deux fois avant d'accepter de faire une randonnée nocturne dans les bois ! Je félicite donc Fabien Delage et toute son équipe pour sa nouvelle réalisation mêlant found footage, film de monstre et survival. Un film qui n'a pas à rougir face à la concurrence, bien au contraire ! Vraiment un réalisateur à suivre...

COLD GROUND | COLD GROUND | 2017
COLD GROUND | COLD GROUND | 2017
COLD GROUND | COLD GROUND | 2017

* Disponible en DVD (avec The Legend of Boggy Creek en bonus) chez CINE2GENRE

* Disponible en Bookbox DVD chez Tetro Video (avec VF et VOSTF)

Note
4
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Stéphane Erbisti