Affiche française
COLLECTOR - THE | COLLECTOR - THE | 2009
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COLLECTOR - THE | COLLECTOR - THE | 2009
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Collector - the

Collector - the

Pour payer les dettes de sa femme, Arkin, un ex-taulard, accepte d’aller dérober un précieux bijou chez la famille qui l’a engagé pour rénover leur maison. Une fois la nuit tombée et sachant la famille partie, Arkin s’introduit dans la demeure. Alors qu’il commence à chercher le code du coffre-fort contenant le bijou, il entend des bruits suspects. Il découvre qu’un autre intrus est dans la maison et que ce dernier a posé une multitude de pièges mortels dans toutes les pièces et qu’il séquestre dans le sous-sol les occupants de la maison, hormis Cindy, une petite fille qui reste introuvable. Un terrifiant jeu du chat et de la souris commence alors entre Arkin et le tueur psychopathe ultra-violent qui se fait baptiser le collectionneur…

COLLECTOR - THE | COLLECTOR - THE | 2009

Marcus Dunstan, vous avez sûrement déjà entendu parler de lui, même si The Collector est sa première réalisation en tant que metteur en scène. En effet, le monsieur est avant tout scénariste et avec son ami Patrick Melton avec qui il collabore depuis 2005, on lui doit les scénarii des films "Feast", "Saw 4", "Feast 2", "Saw 5", "Saw 6", "Feast 3", le prochain "Saw 7" et également de son The Collector. Marcus Dunstan est donc, pour le moment, spécialisé dans le cinéma de genre, et plus particulièrement le cinéma horrifique. On pouvait penser que son passage derrière la caméra allait donner soit un film du même genre, soit un film complètement différent. Résultat des courses : The Collector se rapproche de la saga "Saw" et s’avère extrêmement cruel et sadique. Bref, pour son premier film, Marcus Dunstan ne s’est pas assagi et nous livre un thriller horrifique bien barbare, qui ne fait pas semblant et vous en donne pour votre argent niveau atrocités. "Saw 3" n’a qu’à bien se tenir, il a un sérieux concurrent...

The Collector joue donc dans la cour des thrillers modernes façon torture porn. Premier constat, le scénario n’est pas le point fort du film. S’il n’est pas plus mauvais que celui d’un épisode de la série des "Saw", qu’il sait ménager un bon suspense et se montre très habile dans l’utilisation des différentes pièces de la maison, on pourra en revanche lui reprocher de ne pas en dire assez et de faire des ellipses sur des points importants, voire de se montrer parfois un peu trop alambiqué. Quelles sont donc les véritables motivations du tueur par exemple ? Une victime nous éclaircira un peu en disant à Arkin qu’il collectionne les gens et qu’il épargne une seule personne par famille, les autres membres étant apparemment massacrés. Mais pourquoi fait-il ça, dans quel but ? Mystère total. C’est dommage car le personnage est franchement intéressant, sorte de Boogeyman portant un masque de cuir et ayant vraisemblablement un problème aux yeux (albinos ou autre ?). Ses méthodes en font également un tueur particulièrement violent, qui ne semble avoir aucune limite au niveau de la douleur qu’il fait ressentir à ses victimes. Mais on ne saura pas grand chose d’autre sur lui. Peut-être dans une suite ?

Autre étrangeté du scénario, le tueur place dans la maison de ses victimes de nombreux pièges particulièrement ingénieux. Il faudra quand même m’expliquer (et c’est valable aussi pour la série "Saw") comment il peut faire en aussi peu de temps pour préparer tout ça, alors qu’il lui faudrait un camion entier à décharger pour mettre en œuvre toutes ses idées macabres. De plus, autre point qui reste sans réponse, à quoi peuvent-ils bien servir ses pièges ?? Ben oui, il a déjà enlevé et séquestré les occupants de la maison (le mari et la femme), qu’il a placés dans la cave en fâcheuse position. Même s’il est au courant qu’il y a une adolescente partie en soirée qui va revenir dans le courant de la nuit et une petite fille qui reste introuvable dans cette famille, je ne vois quand même pas l’utilité de mettre plus d’une dizaine de pièges à ours sur le sol, de placer des clous sur les escaliers, d’attacher des couteaux à un lustre qui tombera dès déclenchement d’un mécanisme, de tisser une sorte de toile d’araignée avec du fil coupant, de clouer des planches empêchant l’accès aux fenêtres sur lesquelles se trouvent des lames de rasoir, de changer les serrures de la porte et autres joyeusetés bien sadiques. Mystère total encore une fois. Est-ce qu’il s’amuse à un moment donné à libérer ses victimes et à les pourchasser dans leur propre maison, connaissant parfaitement là où il a placé ses pièges ? Possible mais ce n’est jamais mentionné.

Bref, l’histoire semble cousue de fil blanc et de trous scénaristiques, et on ne saura quasiment rien de la mission du psychopathe.

Pourtant, malgré les lacunes et aberrations du scénario, le film s’en sort vraiment bien et s’avère carrément jubilatoire si vous êtes amateurs de tortures et de scènes sadiques. Ce qui commençait comme un bon thriller, avec une bonne gestion de l’espace et du huis-clos, avec une montée progressive de la tension et du suspense, se transforme rapidement en un catalogue d’atrocités qui fera la joie des amateurs de séquences bien saignantes. Le film ne recule devant aucune limite et se montre particulièrement hardcore au niveau graphique, le hors-champ n’étant clairement pas l’objectif de Marcus Dunstan. Quand un corps tombe en plein milieu des pièges à ours, on ne nous épargne pas la vision des puissantes mâchoires en acier se refermant sur le visage de l’infortuné. Tout le reste du film est à l’avenant. Les animaux non plus se sont pas épargnés par la folie du Collectionneur puisqu’un pauvre petit chat se verra ronger par de l’acide répandu sur le sol avant d’être coupé en deux par une "fenêtre-guillotine". Niveau horreur, The Collector assure donc le spectacle, un spectacle certes barbare, mais vraiment bien orchestré et qui fait son petit effet.

Marcus Dunstan a également eu la bonne idée de ne pas surfer sur le style "Saw" avec montage cut et effet clippesque. Certains plans de caméra sont très astucieux, comme les entrées/sorties d’Arkin et du tueur par des portes opposées, vues de dessus. Le casting est plutôt bon et permet au film de tenir la distance. Même la petite Haley Pullos, qui joue Cindy, s’en tire vraiment bien et paraît crédible.

Moins crédibles sont certaines réactions des personnages, comme le héros qui parvient à s’enfuir et qui, au lieu d’aller prévenir la police, retourne dans la maison des horreurs pour tenter d’aider la jeune Cindy. Mais bon, c’est un des clichés du film d’horreur donc on a l’habitude et ça passe néanmoins. Notre Collectionneur, dont nous ne verrons jamais le visage découvert, possède, comme déjà dit, un solide charisme et s’avère réellement inquiétant et dérangeant. On espère le revoir dans un autre film afin d’en apprendre vraiment plus sur lui.

Pour un premier film, Marcus Dunstan a donc réussi sa mission. On lui pardonne les facilités de scénario pour vanter son dynamisme et sa volonté de proposer un spectacle sans fioritures, direct et vraiment brutal. On passe un bon moment en compagnie des protagonistes du film, on a mal avec eux et on n’aimerait pas être à leur place. The Collector est au final un digne représentant de la vague Torture porn et si vous aimez ce type de spectacle, à la violence généreuse, n’hésitez pas à vous ruer dessus !

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Note
4
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Stéphane Erbisti