Affiche française
POSSéDéE | THE POSSESSION | 2012
Affiche originale
POSSéDéE | THE POSSESSION | 2012
Un film de
Date de sortie
Genre
Couleur ?
oui
Musique de

Possédée

The possession

Clyde et Stephanie Brenek ne voient pas de raison de s’inquiéter lorsque leur fille cadette Em devient étrangement obsédée par un petit coffre en bois acheté lors d’un vide grenier. Mais rapidement, son comportement devient de plus en plus agressif et le couple suspecte la présence d’une force malveillante autour d’eux. Ils découvrent alors que la boîte fut créée afin de contenir un Dibbuk, un esprit qui habite et dévore finalement son hôte humain...

C‭’‬est bien connu‭ ‬:‭ ‬l‭’‬amateur de films d‭’‬horreur est une personne naïve,‭ ‬à qui l‭’‬on peut faire gober tout ce que l‭’‬on veut.‭ ‬Voyez donc‭ ‬:‭ ‬s‭’‬il a bien conscience que le film de possession n‭’‬arrivera sans doute jamais à se renouveler,‭ ‬il ne peut s‭’‬empêcher d‭’‬avoir un léger espoir,‭ ‬celui d‭’‬enfin tomber sur un film un peu ambitieux ou original.‭ ‬Après tout,‭ ‬il semble compliqué de faire aussi médiocre que les récents‭ "‬Devil Inside‭"‬,‭ "‬Le Rite‭" ‬ou‭ "‬L‭’‬Exorcisme‭"‬.‭ ‬Et comme en plus le nom de Sam Raimi à la production est mis bien en évidence,‭ ‬et que le réalisateur d‭’‬"Evil Dead‭" ‬n‭’‬est pas du genre à produire n‭’‬importe quoi‭ (‬...‭)‬,‭ ‬allez,‭ ‬on fonce...

...droit dans le mur.‭ ‬Il ne faudra en effet pas longtemps à ce Possédée pour clairement indiquer la couleur‭ ‬:‭ ‬outre la mention‭ «‬inspiré d‭’‬une histoire vraie‭»‬,‭ ‬qui est généralement très mauvais signe,‭ ‬le film nous offre une séquence d‭’‬introduction qui condense en quelques minutes la plupart‭ ‬des futurs défauts de l‭’‬oeuvre de Ole Bornedal‭ (‬réalisateur de‭ "‬Le Veilleur de nuit‭" ‬et de son remake américain‭) ‬:‭ ‬des effets chocs,‭ ‬aucune finesse,‭ ‬aucun suspense,‭ ‬et une tendance à devenir involontairement comique.‭ ‬En résumé,‭ ‬une vieille femme s‭’‬en prend plein la gueule par une entité invisible tandis que son imbécile de fils,‭ ‬entendant des bruits suspects,‭ ‬continue à frapper à la porte.

Bref,‭ ‬le film ne démarre pas très bien,‭ ‬et la suite ne fera guère mieux.‭ ‬Apparemment bien conscients de l‭’‬absence totale de mystère de l‭’‬histoire,‭ ‬les scénaristes‭ (‬oui,‭ «‬les‭»‬...‭) ‬ne chercheront à aucun moment à s‭’‬embarrasser de subtilité‭ ‬:‭ ‬ne cherchez pas une évolution lente du comportement de la gamine possédée,‭ ‬ses premiers actes seront de poignarder la main de son père avec une fourchette,‭ ‬de tabasser un camarade de classe et d‭’‬inviter une nuée de mites dans sa chambre.‭ ‬On s‭’‬amusera d‭’‬ailleurs de l‭’‬absence de réactions de son entourage qui,‭ ‬après une heure de‭ «‬je crois qu‭’‬il y a quelque chose qui cloche‭»‬,‭ ‬se décide enfin à consulter des spécialistes.‭

Une heure pendant laquelle Bornedal se contentera paresseusement d‭’‬aligner des scènes que l‭’‬on connaît par coeur,‭ ‬sans chercher à aucun moment à construire autre chose‭ ‬:‭ ‬dans Possédée,‭ ‬les scènes-chocs s‭’‬enchaînent,‭ ‬donnant l‭’‬impression d‭’‬un catalogue plutôt que d‭’‬un film.‭ ‬La grande majorité de ces passages étant présents dans la bande-annonce,‭ ‬je conseillerais d‭’‬ailleurs de se contenter de cette dernière.‭ ‬La voix de la petite Emma change,‭ ‬son reflet dans le miroir change,‭ ‬son comportement change.‭ ‬On notera simplement qu‭’‬elle ne balance pas d‭’‬insultes en langue morte et ne se contorsionne pas dans tous les sens.‭ ‬En tout cas,‭ ‬le réalisateur,‭ ‬bien conscient de nous servir des ingrédients réchauffés,‭ ‬(finit ‭?‬) par s‭’‬attacher à un autre objectif‭ ‬:‭ ‬celui de nous exploser les tympans à la moindre occasion,‭ ‬soulignant de façon souvent inappropriée la moindre scène.‭ ‬Un‭ ‬choix regrettable qui,‭ ‬en plus de tuer tout embryon d‭’‬ambiance,‭ ‬vient gâcher les rares scènes inquiétantes.

Pire encore,‭ ‬cette course à la scène marquante finit par rendre le film involontairement drôle en accentuant le grotesque de certaines situations,‭ ‬comme le passage où le professeur d‭’‬Emma se fait attaquer par une entité invisible,‭ ‬ou l‭’‬exorcisme final.‭ ‬La seule petite originalité du film sera finalement l‭’‬identité même de l‭’‬entité‭ ‬:‭ ‬il s‭’‬agit d‭’‬un Dibbuk,‭ ‬un démon juif...ce qui n‭’‬aura pas de grande incidence sur le récit,‭ ‬sinon d‭’‬amener un exorciste bien particulier au chevet de la jeune fille.‭

Possédée confirme donc une nouvelle fois le manque total d‭’‬imagination du genre,‭ ‬se contentant de recycler les mêmes thèmes et les mêmes passages,‭ ‬jusqu‭’‬à en devenir rapidement irritant et involontairement drôle.‭ ‬Une nouvelle pierre ajoutée à l‭’‬édifice d‭’‬un cinéma horrifique décidément bien pauvre en‭ ‬2012...

Thème un peu classique mais belle réalisation, beau jeu des acteurs dans l'ensemble, et musique mnimaliste et effrayante. A voir !

Note
2
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Steeve Raoult