Compte-rendu du Festival de Gérardmer 2024
Par David Maurice
Du Mercredi 24 au Dimanche 28 Janvier 2024 s’est déroulée la 31ème édition du Festival International du Film Fantastique de Gérardmer. L’occasion comme chaque année de se rendre sur la « Perle des Vosges » pour découvrir la sélection officielle du plus important festival de cinéma fantastique en France.
Et même si cette année la météo n’était pas des plus accueillantes (de la pluie fine et du crachin qui tombaient du ciel presque sans arrêt) durant les trois premiers jours de festival, le soleil et le ciel bleu sont venus à notre rencontre dès le samedi pour ne plus nous quitter jusqu’au dimanche fin de journée !
Une très belle sélection
Mais nous retiendrons surtout de cette 31ème édition une sélection de très bonne facture, que ce soit la Compétition Officielle ou le Hors-Compétition. Avec deux très bonnes surprises ("Perpetrator" et "Amelia’s children") ainsi que deux autres films de fort honnête facture ("La morsure" et "The funeral") dès le Jeudi, il va sans dire que le festival commençait très fort… Et le Vendredi allait confirmer cette sélection fort intéressante cette année.
Placée sous la thématique des Vampires, cette édition 2024 a attiré encore de très nombreux festivaliers qui se sont rués dans les salles obscures pour découvrir des longs métrages et des courts métrages dont certains très attendus comme "When Evil lurks" de Demian Rugna, "Vampire humaniste cherche suicidaire consentant" d’Ariane Louis-Seize ou encore "Le mangeur d’âmes" de Julien Maury et Alexandre Bustillo, probablement les trois films les plus attendus de cette sélection.
Une Compétition Longs Métrages qui comptait cette année 10 films (tous vus lors du Festival et chacun sera critiqué dans ce compte-rendu comme d’accoutumée), tandis que la Compétition Courts Métrages présentait 5 films (tous vus également) et le Hors-Compétition 7 longs-métrages (tous vus aussi), 2 documentaires (non vus) et un dessin animé (non vu).
Du côté des vampires, certains festivaliers ont pu (re)découvrir certains classiques mettant en scène nos monstres avides de sang frais que sont "A girl walks home alone at night" d’Ana Lily Amirpour, "Dark shadows" de Tim Burton, "Thirst, ceci est mon sang" de Park Chan-Wook sans oublier deux gros classiques que sont "Dracula" de Francis Ford Coppola et "Nosferatu le vampire" de Friedrich Wilhelm Murnau.
Ajoutez à cela une nuit spéciale requins (la Nuit Blanche « Shark Attacks ! ») avec les projections du culte "Les dents de la mer" de Steven Spielberg et de l’angoissant "47 meters down" de Johannes Roberts, mais également des rediffusions de classiques du cinéma de genre en version restaurée (la fameuse « Rétromania ») que sont "Robocop" de Paul Verhoeven, "Existenz" de David Cronenberg, "Les bouchers verts" d’Anders Thomas Jensen et le peut-être moins connu des quatre "Door" de Banmei Takahashi.
N’oublions pas également la seconde nuit, la fameuse « Nuit Décalée », qui proposa deux films : "Destroy all neighbors" de Josh Forbes et "Hundreds of beavers" de Mike Cheslik.
Enfin, l’hommage cette année étant rendu cette année au réalisateur-scénariste Gareth Edwards, cela fut l’occasion de (re)voir sur grand écran ses quatre films que sont "Monsters", "Godzilla", "Rogue One : A Star Wars Story" et "The creator".
Des membres du Jury qui tiennent la route
Du côté des Jurys, là aussi nous avions des bonnes surprises.
Un Jury Longs Métrages qui a d’ailleurs été remanié au dernier moment car Alessandra Sublet et Camille Chamoux ont malheureusement été toutes deux contraintes d'annuler leur venue au festival pour des raisons personnelles et professionnelles. Ces dernières ont donc été remplacées par la comédienne Charlotte Gabris et le réalisateur Sébastien Vaniček (réalisateur du film "Vermines" qui était au départ dans la composition du Jury Courts Métrages).
Voici donc la composition définitive de ce sympathique Jury Longs Métrages :
Bernard Werber - Président du jury (auteur, journaliste & réalisateur)
Charlotte Gabris (comédienne, auteure, réalisatrice)
Mélanie Bernier (comédienne)
Caroline Anglade (comédienne)
Mathieu Turi (réalisateur & scénariste)
Sébastien Vaniček (réalisateur & scénariste)
Jean-Paul Salomé (réalisateur & scénariste)
Clovis Cornillac (comédien & réalisateur)
Du côté de la composition du Jury Courts Métrages, là aussi nous avions quelques têtes connues.
Présidé par Bernard Minier, lui-même secondé par Alice Moitié, Mara Taquin, Adrien Ménielle et Monsieur Poulpe, la Compétition Courts-Métrages est toujours l'un des moments majeurs du festival, très prisé par les festivaliers au moment de réserver les séances en ligne.
A la rencontre des commerçants de la ville
Même si moins de vitrines étaient décorées sur Gérardmer cette année, certains commerçants ont continué de décorer leurs établissements.
Mention spéciale cette année pour la jolie devanture de la boulangerie « Les P’tites Douceurs » dans laquelle j’ai pris l’habitude depuis quelques années maintenant d’acheter mes ficelles vosgiennes (lard et gruyère) et alsaciennes (lard et munster).
D’ailleurs, que serait le festival sans les petits repas bien gras et caloriques que nous avalons à pleines dents ! « La Fringale », repère des festivaliers au bord du lac où les sandwiches américains nous attendent, ou encore la pizzéria « L’Arlequin » et ses supers petits plats à prix très raisonnables (comptez une grosse quinzaine d’euros pour une boisson, une pizza et un dessert) furent de sympathiques pauses gourmandes lors de cette 31ème édition quand je ne passais pas par ma boulangerie précédemment citée ou par la supérette près du Grand Hôtel pour ce que j’appellerais ici du « grignotage indispensable » au vu du programme très chargée cette année encore.
Et que dire de la fameuse cabane des bénévoles situées au niveau de la file d’attente de l’Espace Lac (plus grande salle de projection) que nous avons pleurée pendant quelques années suite à sa disparition et qui a fait sa réapparition cette année pour notre plus grand plaisir avec ses vins chauds, ses beignets et ses hot-dogs ! Merci au festival de nous avoir écouté car cela manquait cruellement à cet endroit assez isolé du reste il est vrai.
Mais le festival, c’est aussi une aventure humaine et il fait bon parfois de manger à plusieurs sous un toit. Cette année encore, c’est la raclette party du mercredi soir et du jeudi soir ou encore les pauses alcoolisées (ou non) au bar du Grand Hôtel qui ont refait leurs apparitions avec notamment mon confrère barbu Malik de OhMyGore.com et les copains Pascal et Luc, deux autres habitués du festival vosgien.
Des expositions et des exposants
Chaque année, le festival de Gérardmer est l’occasion d’aller à la rencontre d’exposants et d’artistes divers et variés.
La Villa Monplaisir présentait cette année encore sa fameuse exposition Arts Plastiques. Peintres, photographes et sculpteurs sont au rendez-vous cette année encore. Nous retrouvons donc des œuvres du photographe Robin Levet, des peintres Hervé Cadiou, Jean-Christophe Przybylski et Till Raven ou encore les sculpteurs Yury Beryozkin et Aurélie Charles.
La MCL (Maison de la Culture et Loisirs) proposait notamment cette année de parcourir quelques planches d’une adaptation en bande dessinée d’une œuvre intitulée « La Moïra » (de l’auteur Henri Loevenbruck).
Et que serait le festival sans son fameux Grimoire : la salle consacrée aux écrivains/romanciers/dessinateurs ainsi qu’aux vendeurs de figurines, tee-shirts, masques, dvd/blurays et autres goodies en lien avec le cinéma fantastique.
L’occasion cette année de retrouver comme l’année dernière trois amis d’horreur.com : les dessinateurs Anthony Colin dit « Snail » (que je vous avais présenté l’année dernière à l’occasion de la sortie du livre « Horror Epics » que je conseille sans hésitation) et Xavier Desbarats (dont vous pouvez trouver de nombreuses critiques chez nos confrères de devildead.fr mais à qui vous pouvez aussi acheter de superbes reproductions sur papier ou même sous-bock de vos vilains méchants pas beaux de films d’horreur préférés) ainsi que Loïc Bugnon (créateur de la Convention Bloody Week-End et dirigeant du site spécialisé « La Quatrième Dimension » où l’on peut acheter, comme moi une fois de plus, des figurines par exemple).
« Ne jamais oublier de passer par le Grimoire lors de votre épopée à Gérardmer » : l’une des règles importantes !
D’ailleurs, cette année en allant chercher mon accréditation le premier jour (Mercredi), je fus agréablement surpris de voir que le festival offrait à la Presse (dont je fais partie) un petit kit de survie en terres vosgiennes avec l'habituel livre du festival, de la bière Licorne de Noël, des lunettes de soleil pour résister à l'un des pires ennemis du vampire et une petite canette de Dark Dog, un des partenaires cette année du festival. Merci aux organisateurs pour ces cadeaux bien sympathiques !
MERCREDI 24 JANVIER 2024
Chaque année, nous ne manquons pas l’occasion de nous rendre à la Cérémonie d’Ouverture du Festival qui a lieu le Mercredi soir à 19h à l’Espace Lac, la plus grande salle qui s’offre à nous lors de l’évènement.
Cette année encore, nous avons pu remarquer la grande affluence pour cette 31ème édition. Une salle quasi remplie à l'Espace Lac à l’occasion de la Cérémonie d’Ouverture, cela ne se voie réellement que depuis deux ans et cela fait plaisir! L'occasion d'ailleurs pour Pierre Sachot, le Président de l'association du festival, de nous annoncer pour 2025 l'apparition d'une cinquième salle de projection! (La rumeur courrait depuis quelques temps maintenant et cette dernière est enfin confirmée!).
Après les habituels discours de plusieurs politiciens (l'Adjointe au Maire, la Préfète des Vosges, le Président du Conseil Départemental des Vosges) et des dirigeants du festival (Pierre Sachot suivi du Directeur du festival Bruno Barde), toujours présentés par notre ami Fido (rassurez-vous c'est son surnom, en référence à un film passé par Gérardmer que peut-être connaissez-vous mais le cas échéant je vous le conseille...), il était l'heure d'accueillir les membres du Jury Longs Métrages comme le veut la tradition! Et après un passage par la scène pour les présentations de chaque personnalité et quelques mots du Président Bernard Werber, la cérémonie prit fin sous les applaudissements du public venu nombreux pour cette première journée de festival.
Film 01 : THE FORBIDDEN PLAY (Compétition, film d’ouverture)
Naoto Ihara mène une vie heureuse avec son épouse Miyuki et leur fils Haruto. Leur bonheur est anéanti le jour où Miyuki meurt dans un accident de voiture. Naoto tombe dans un profond chagrin alors que Haruto prie tous les jours pour que sa mère revienne à la vie après avoir enterré un de ses doigts au fond du jardin. Des phénomènes étranges se produisent bientôt…
La cérémonie terminée, il était alors temps de voir le film d'ouverture, premier film de la Compétition. Et c'est un "ami du festival" (comme le disait quelques minutes avant Pierre Sachot) qui inaugure le bal avec son nouveau film : le japonais Hideo Nakata.
"The forbidden play", dont l'affiche reste séduisante, était attendu par de nombreux festivaliers qui espéraient un retour gagnant de celui qui nous avait conquis avec " Ring" et "Dark water" à l'époque. Le souci avec notre homme, c'est que sa filmographie semble s'apparenter à un rail de montagnes russes (sauf que là nous avons bien plus de descentes que de montées, ce qui ravirait le fan de coasters mais moins le cinéphile...).
Et effectivement, "The forbidden play" est une petite déception de plus pour Hideo Nakata qui nous offre certes un film dynamique (il faut bien reconnaître que l'on ne s'ennuie pas), plutôt dense scénaristiquement (le film ne manque pas de péripéties) et proposant un mix horreur/humour pas inintéressant, mais voilà la mayonnaise ne prend pas.
À trop vouloir jouer sur plusieurs thématiques du fantastique (la malédiction, la télékinésie, la résurrection, les spectres...) et ne sachant pas placer habillement de l'humour dans son film d'horreur qui souffre alors de passages carrément niais/ridicules (donnant un côté nanaresque pourtant parfois bienvenue ici) pour ne pas dire grotesque (mais clairement assumé une fois de plus) au détriment de passages réellement effrayants (que l'on ne trouvera malheureusement pas dans ce Nakata-là), on obtient un petit "bordel scénaristique" que l'on comprend au final certes mais qui fait quand-même un peu "brouillon" dans l'écriture. Dommage pour un film qui nous rappelait fortement le très bon "Simetierre" au départ avec cette histoire de morts que l'on enterre et qui reviennent à la vie).
Un poil trop long (le final s'étend d'ailleurs comme si Hideo cherchait en vain comment mettre un terme au calvaire de ses héros) et manquant cruellement de moyens dans les effets visuels qui le discréditent fortement (un feu et un mort revenu à la vie tout en imagerie de synthèse qui piquent les yeux...), "The forbidden play" ne laissera pas un grand souvenir suite à ce passage en terres vosgiennes, comme beaucoup de films asiatiques ces dernières années.
Saluons toutefois notre cinéaste qui a osé des choses sur ce film, souhaité mélanger plein de thématiques intéressantes mais n'ayant pas trouvé les bons dosages (et peut-être aussi les bons acteurs pour certains membres du casting). Décevant mais pas non plus catastrophique, on espère le voir en plus grande forme par la suite car mine de rien on l'aime bien le père Nakata et ici il aura au moins réussi une chose que je n'avais pas prévue en lisant le résumé : je me suis bien amusé devant certains passages vraiment drôles et d'autres sacrément ridicules qui pourrait presque laisser penser que nous sommes pas très loin du nanar fantastique (on peine à savoir ce qu'Hideo Nakata a voulu nous servir comme entrée à ce menu de festival) ! Et c'est déjà ça de pris car on aime aussi s'amuser au festival !
JEUDI 25 JANVIER 2024
Film 02 : PERPETRATOR (Compétition)
Jonny Baptiste est une adolescente insouciante envoyée chez sa tante Hildie, avec laquelle elle n’avait plus de contact. Le jour de ses 18 ans, elle subit une métamorphose radicale : un sort familial qui la redéfinit, appelé Forevering. Lorsque plusieurs adolescentes disparaissent dans sa nouvelle école, Jonny, sauvage et mythique, se lance à la poursuite du Perpetrator.
Deuxième film en Compétition, "Perpetrator" est la première surprise de ce festival. "Surprise" dans le bon sens du terme car nous avons là un film fort original. Avec sa réalisation plutôt léchée (des images énigmatiques et d'autres kaléidoscopées, une musique qui colle bien aux situations...) et son aspect très cronenbergien qui n'est pas pour nous déplaire (on retrouve ce qui fait souvent l'essence des films de notre cinéaste canadien favori, entre la science-fiction et l'amour du sang et de la chair), "Perpetrator" nous plonge dans une intrigue qui va aller crescendo dans les révélations/explications mais également dans la tension et la nervosité.
Alors que nous suivons une jeune fille présentant un mal-être notable et que nous en apprenons progressivement sur ses origines et ses spécificités qui en font un être pas comme les autres, nous en apprenons de plus en plus sur de mystérieuses disparitions de jeunes filles dans la ville, kidnappées et torturées par un taré comme on le voit dès les premières minutes de film.
Et même si le long-métrage présenté ici se permet quelques libertés particulières, mais que l'on peut voir comme métaphoriques (nous pénétrons dans un univers parallèle quand on entre en contact avec une flaque de sang), et ne livre pas tous ses secrets dans son final (mais suffisamment pour comprendre l'intrigue et pousser à la réflexion sur les quelques chaînons manquants qui ne devraient pas vous donner trop de mal), on ne peut que saluer ce petit film réussi et attrayant de bout en bout.
Film 03 : LA MORSURE (Hors-Compétition)
1967, pendant le Mardi gras. Françoise, 17 ans, est pensionnaire d’un lycée catholique. Persuadée qu’il ne lui reste qu’une seule nuit avant sa mort, elle fait le mur avec son amie Delphine pour se rendre à une fête costumée et pouvoir vivre cette nuit comme la dernière.
Premier film français présenté dans le cadre de cette 31ème édition du festival, "La morsure" est à la manière de "Grave" un récit initiatique durant lequel nous suivons le passage à l'âge adulte d'une jeune fille, le cannibalisme cédant sa place ici au vampirisme.
Alors que le film posait une vraie ambiance réussie, très typée Années 60 (décors, costumes, mobylettes, coupes de cheveux, musiques, coutumes, scolarité...), et un postulat de départ intéressant sur le papier, ce dernier s'essouffle très rapidement et nous plonge dans une lenteur et un vide scénaristique surprenants dans sa seconde partie. Car oui il ne se passe pas grand chose dans le film de Romain de Saint-Blanquat et c'est bien dommage (et je ne parle pas du son qui n'était pas au top tout le temps : certains dialogues étaient peu audibles).
Reste toutefois une représentation de l'adolescence où naïveté, festivité, dragues et insouciance sont de mise (cela colle encore parfaitement avec le contexte contemporain soit dit en passant) et du passage à l'âge adulte sympathique sur le fond... Reste à revoir la copie pour la forme car là c'est plus compliqué...
Film 04 : THE FUNERAL (Compétition)
Cemal, un conducteur de corbillard solitaire, se voit un jour confier une tâche mystérieuse : une jeune fille nommée Zeynep a été sauvagement assassinée et le corps doit être convoyé par la route à sa famille dans l’est du pays. En chemin, lors d’une nuit, il ouvre les portes arrière du fourgon et entend d’étranges grognements émanant du corps de la défunte. Il vérifie alors son pouls, mais elle n’en a plus. Fasciné par la beauté spectrale de la jeune fille, Cemal en tombe peu à peu amoureux et commence à tuer des gens pour la nourrir…
Troisième film en compétition, le film turc "The funeral" fait son entrée dans l'Espace Lac en présence de son réalisateur qui nous annonce une gestation de 6 ans pour donner naissance à son bébé.
Road movie (du moins c’est ce que nous a vendu le cinéaste mais cela ne se ressent pas autant que nous l’aurions peut-être souhaité…) qui nous fait voyager dans les diverses contrées turques, le film d'Orçun Behram promène son corbillard de point d'étape en point d'étape avec à son bord une jeune fille qu'il doit transporter durant 30 jours. Le hic est qu'il pense (et c'est ce qu'on lui a dit) que la jeune fille est morte mais notre conducteur va rapidement se rendre compte que cette dernière est vivante et qu'elle est avide de chair humaine et de sang frais. Vampire, simple monstre démoniaque? On ne sait pas trop et d'ailleurs on ne le saura jamais car mise à part un semblant de secte et de sacrifice/rituel que l'on semble nous vendre dans le film on n'en saura pas plus et c'est au spectateur de partir de cette feuille presque vide pour (ré)écrire l'histoire. Une petite déception qui vient se rajouter au fait que "The funeral" est assez long dans sa narration et délivrera un final très simpliste, manquant cruellement d'originalité.
On saluera toutefois cette idée de nous proposer, par ce voyage sanglant et meurtrier, une sympathique allégorie d'un retour aux sources pour notre personnage principal vivant en solitaire qui va retrouver sa sœur perdue de vue et sa ville natale. Mentionnons également que notre jeune fille jouant ce monstre sanguinaire est exemplaire, habitée par son personnage qu'elle interprète avec beaucoup de justesse, renforçant le côté horrifique/fantastique de cet œuvre atypique.
Pas vilain mais cela manque clairement de matière car au final c'est quand-même bien creux tout cela...Toutefois, l'interprétation que je m'en suis fait me convient parfaitement et donne un réel gros plus au film (mais je ne spoilerai pas à ce sujet...)
Film 05 : AMELIA’S CHILDREN (Compétition)
Orphelin depuis sa naissance, Edward découvre à l’âge adulte qu’il a un jumeau et une mère qu’il ne connaît pas. Avec sa petite amie Ryley, il part les rencontrer dans leur magnifique demeure isolée au cœur d’une région recluse. Les retrouvailles passées, le jeune couple se rend compte que les apparences sont trompeuses : la famille d’Edward cache un monstrueux secret.
Quatrième film en compétition, il s'agissait cette fois-ci du film portugais "Amelia's children" qui fut présenté par le réalisateur Gabriel Abrantes.
Voilà un film qui clôture fort bien cette deuxième journée de festival! "Amelia's children" est un film de sorcellerie qui possède tous les ingrédients pour vous faire passer un bon moment et vous maintenir en haleine jusqu'au générique de fin. Une histoire bien écrite mêlant horreur, drame, angoisse et humour, le tout servi par un casting de très bonne facture.
"Amelia's children" saura vous angoisser devant cette famille des plus étranges (un frère extrêmement versatile et paraissant bien trop proche de sa mère, elle-même donnant l'air d'une vieille hippie sacrément effrayante après avoir été défigurée par les injections de Botox et tout le tralala chirurgicale) dont notre cher Edward, une trentaine d'années, avait été jusque là privé après avoir été kidnappé alors qu'il n'était que nourrisson.
Un mystère se cache au cœur de cette famille (un mystère lourd et ténébreux à en croire le visage inquiet et horrifié du seul couple vivant à proximité de chez eux après qu'Edward et sa copine Ryley leur aient demandé le chemin pour s'y rendre) qui a choisi de s'isoler au cœur d'une forêt portugaise, dans une vaste demeure dont on se perd quelque peu dans les couloirs, les étages et le nombre important de portes qu'elle semble abriter. Un sentiment d'isolement et d'insécurité donc qui plane durant la majeure partie du film (les visions et cauchemars de notre jeune couple parsemés un peu partout dans le film renforcent cette atmosphère déjà bien angoissante il faut le dire) durant lequel on se questionne de plus en plus face aux agissements singuliers et étrangers de ce duo mère-fils.
Difficile d'aller chercher des points négatifs au film de Gabriel Abrantes alors ne nous donnons pas cette peine et profitons pleinement de ce film réussi qu'il nous a concocté et présenté cette année car il s'agit ni plus ni moins d'un gros prétendant cette année pour le Palmarès. A voir les 6 autres films de la compétition qu'il nous reste à découvrir sur les trois jours de festival restant (hé oui nous n'en sommes qu'au début).
VENDREDI 26 JANVIER 2024
Film 06 : RESVRGIS (Compétition)
Sara et ses amis partent chasser en montagne. Mais quelque chose de malveillant rôde au plus profond des bois reculés. La partie de chasse, qui devait être un moment de détente, va se transformer en cauchemar bien réel…
Cinquième film en compétition, "Resvrgis" est un film italien qui nous plonge en pleine forêt dans une partie de chasse/rando qui va tourner au cauchemar pour notre petite bande d'amis.
Passée une présentation sympathique du réalisateur durant laquelle il fait remarquer la baisse incroyable de popularité et d'effervescence du cinéma de genre dans son pays alors que l'Italie a été pendant longtemps la terre du cinéma d'horreur (il cite à juste titre des Bava, Argento et Fulci), nous sommes rapidement rentrés dans cette histoire au scénario certes fort simple mais divertissant, rappelant d'ailleurs par moment un certain "The descent" de Neil Marshall avec ces belles filles qui partent en expédition et vont se retrouver face à une menace qui sévit dans les bois. Une forêt des moins accueillantes d'ailleurs, plongée dans la nuit et laissant passer entre les arbres une brume qui gêne encore plus la visibilité et renforce la menace qui peut surgir de n'importe où. La tension est bien présente, les effets spéciaux sont corrects (je ne spoilerai pas sur le sujet) et le jeu d'acteur est de bonne facture : ça tient la route bien que ce ne soit pas très original mais ça fait le taf et c'est bien ainsi!
Un film qui n'est pas du tout déconnant pour la compétition mais qui n'est pas suffisamment armé pour aller chercher un prix malheureusement. On souhaite une bonne continuation à notre italien en lui souhaitant la même réussite que son compatriote contemporain Gabriele Mainetti.
Film 07 : VAMPIRE HUMANISTE CHERCHE SUICIDAIRE CONSENTANT (Hors-Compétition)
Sasha est une jeune vampire avec un grave problème : elle est trop humaniste pour mordre ! Lorsque ses parents, exaspérés, décident de lui couper les vivres, sa survie est menacée. Heureusement pour elle, Sasha fait la rencontre de Paul, un adolescent solitaire aux comportements suicidaires qui consent à lui offrir sa vie. Ce qui devait être un échange de bons procédés se transforme alors en épopée nocturne durant laquelle les deux nouveaux amis chercheront à réaliser les dernières volontés de Paul avant le lever du soleil.
Présenté en Hors-Compétition et déjà passé dernièrement par le PIFFF, le film québecquois "Vampire humaniste cherche suicidaire consentant" fait son entrée à l'Espace Lac et le moins que l'on puisse dire c'est que le long-métrage d'Ariane Louis-Seize a fait une quasi unanimité auprès du public.
Comédie fantastique sur la thématique vampirique, "VHCSC" (oui c'est moche mais c'est plus rapide) rappelle un certain "What we do in the shadows" qui a tant faire rire les festivaliers. Certes le film va moins loin dans l'accumulation de vannes que le film néo-zélandais mais s'avère vraiment divertissant, drôle et touchant à la fois par ses personnages un brin décalés mais pour lesquels à aucun moment on ne voudrait leur place.
Entre le jeune suicidaire timide et maladroit à qui rien ne sourit et qui joue les souffre-douleurs de ses camarades et la petite vampire qui peine à se nourrir seule car bien trop dans la compassion (ce qui inquiète sa famille), nous voilà avec un duo de choc qui va vivre ensemble quelques mésaventures où le rire sera au rendez-vous.
Rythmé, amusant (et ce dès la première minute du film) et bien écrit, ce film québecquois fera parler de lui durant ce festival à coup sûr!
Film 08 : WHEN EVIL LURKS (Compétition)
Après avoir découvert un cadavre mutilé près de leur propriété, deux frères apprennent que les événements étranges survenant dans leur village sont causés par un esprit démoniaque qui a élu domicile dans le corps purulent d’un homme. Le mal dont souffre ce dernier ne tarde pas à se répandre comme une épidémie, affectant d’autres habitants de la région.
17h vendredi, une date et une heure clés dans cette 31ème édition car c'est à moment que l'on découvre le fameux "When evil lurks" qui est tant acclamé là où Il passe.
Film argentin (le réalisateur Demián Rugna fera d'ailleurs un rapide clin d'œil sur la défaite française à la dernière Coupe du Monde, nous expliquant avec humour qu'il avait peur de ne plus pouvoir présenter un film en France après cet évènement sportif), "When evil lurks" est un film de possession nerveux présentant non pas ce qui fait les clichés du genre (pas de prêtre, d'exorcisme à rallonge avec tout ce qui avec...) mais plutôt une sorte de course-poursuite bien violente et saignante entre un démon et nos héros.
Des confrontations brutales (les coups pleuvent et le sang coule ou éclabousse) qui n'épargnent ni enfants (vous reprendrez un peu de cerveau?...) ni animaux, un scénario bien ficelé avec tout ce qu'il faut comme péripéties bienvenues et un casting de très bonne facture : Demián Rugna nous a concocté là un sacré film d'horreur qui fera date dans cette 31ème édition!
Alors certes le milieu du film présente quelques longueurs mais là encore ne chipotons pas trop et saluons ce film qui décoiffe avec cette possession qui se refile à la vitesse de l'éclair (sans pour autant connaître toujours le réceptacle d'où des petites surprises garanties qui sauront vous faire sursauter) et nous gratifie de scènes bien couillues.
Film 09 : EN ATTENDANT LA NUIT (Compétition)
Philémon est un adolescent pas comme les autres : pour survivre, il a besoin de sang humain. Dans la banlieue pavillonnaire un peu trop tranquille où il emménage avec sa famille, il fait tout pour se fondre dans le décor. Jusqu’au jour où il tombe amoureux de sa voisine Camila et attire l’attention sur eux…
Après un hommage à Gareth Edwards assez complet et visiblement plus long que prévu (un petit retard a été pris sur la séance derrière) - l'occasion de revenir sur le décevant "Monsters" mais aussi les bien plus mémorables "Godzilla 2014" et "Rogue One : A Star Wars Story" par le biais d'un sympathique discours bien ficelé suivi d'un petit montage de ses quatre longs métrages - il était ensuite l'heure d'accueillir une joyeuse petite groupe sur scène pour présenter le septième film de la Compétition.
Il s'agissait du film franco-belge "En attendant la nuit", qui s'inscrit dans la thématique "Vampires" de cette année (hé oui ils sont nombreux les suceurs de sang cette année). Un long-métrage très propre sur le papier mais également à l'écran, porté par des acteurs et actrices solides et durant lequel le rythme était tout à fait correct.
"En attendant la nuit" peut être vu comme une transposition de l'adolescence dans le fantastique, un drame familial utilisant le vampirisme pour passer son message mais également quelques touches d'humour bien dosées pour garder un fil conducteur sérieux à la base. Ici, le vampirisme est juste un vecteur pour nous décrire ces relations parfois tendues entre les jeunes qui font tant débat dans l'actualité : discrimination, moqueries, peur et rejet de ce qui est différent... Des relations compliquées (qui bien souvent vont crescendo) qui n'ont parfois malheureusement comme seul échappatoire pour la victime la rébellion ou le suicide.
Être différent aux yeux des autres, cela peut être pour différentes raisons (une mentalité à part, un physique disgracieux...) et ici c'est le vampirisme qui est choisi par notre réalisatrice Céline Rouler qui va alors nous dépeindre sous forme de drame familiale fantastique le quotidien du jeune Philémon qui vient d'emménager dans une nouvelle ville avec sa famille. Entre les vols de poches de sang de sa mère dans un centre de collecte où elle officie comme infirmière, son père qui ne porte d'importance qu'à la belle image qu'ils doivent renvoyer à leurs nouveaux voisins et une soeur qui lui colle pas mal aux basques , difficile pour notre jeune homme de se sentir bien, lui qui doit déja gérer en toute discrétion ses consommations de sang ou encore sa résistance aux rayons du soleil.
En voilà un sympathique petit film français qui aura droit à sa sortie cinéma sur 2024!
Film 10 : ROQYA (Hors-Compétition)
Roqya : méthode d’invocation pour guérir le mal.
Nour vit de contrebande d’animaux exotiques pour des guérisseurs. Lorsqu’une consultation dérape, elle est accusée de sorcellerie. Pourchassée par les habitants du quartier et séparée de son fils, elle se lance alors dans une course effrénée pour le sauver. La traque commence…
Film français présenté en Hors-Compétition, "Roqya" est pour le moment le seul film borderline en termes de hors-sujet. Entendez par là "borderline" car le film traite de ce phénomène des faux gourous et autres charlatans pratiquant des exorcismes bidons et vendant des pilules miracle sans aucune efficacité histoire de soutirer de l'argent aux plus crédules. Alors oui, notre héroïne (elle-même escroc dans ce milieu) vivra finalement ce qui pourrait s'apparenter à une chasse aux sorcières, cette dernière étant considérée comme telle après un incident tragique avec l'un de ses "clients", mais c'est grosso modo le seul lien que nous avons réellement avec le fantastique. Mais soit...
Doté d'une écriture assez simpliste, se contentant de nous faire la critique de ce genre de pratique tout en montrant la puissance (vitesse, vidéos éclairs...) de la véhiculation de l'information sur les réseaux sociaux (si les chasseurs de sorcières avaient eu à l'époque cette facilité pour attraper leur proie...), "Roqya" s'avère cependant suffisamment rythmé pour nous tenir en haleine jusqu'à la fin. Le casting quant à lui est de facture correcte (mention spéciale au père d'un enfant autiste qui nous bluffe à chacune de ses apparitions), ce qui aide à oublier la trop grosse facilité du scénario.
Au final, on peut toutefois vous conseiller de voir ce petit film français pour cette version contemporaine de la chasse aux sorcières. Un concept intéressant que nous aurions peut-être préféré voir naitre avec un scénario plus travaillé, plus subtile, il est vrai.
SAMEDI 27 JANVIER 2024
Film 11 : LES DENTS DE LA MER (Nuit Blanche « SHARK ATTACKS ! »)
Un shérif local, un scientifique et un vieux marin font équipe pour chasser un grand requin blanc qui fait des ravages dans une station balnéaire.
Nous n’avons pas pu résister à l’envie d’aller à la projection de minuit d’un certain "Les dents de la mer", l’occasion de voir ce classique de l’horreur sur grand écran.
Précédé par une intervention du réalisateur Xavier Gens (en compagnie de Bérénice Bejo) qui nous montra les premières images et un rapide montage de making of de son prochain film de requin intitulé "Sous la Seine" (mais chut la confidentialité est demandée pour celles et ceux qui étaient présents durant ces 10min exceptionnelles), le film "Jaws" est toujours un régal presque 50 ans après sa sortie.
Quel plaisir de revoir les 30-40 dernières minutes du film avec ces attaques du requin et notamment la triste fin de Quint, avalé par le squale dans une scène magistrale, horrible autant qu’elle est réaliste.
Et même si le second film de cette nuit spéciale consacrée aux requins était de bonne facture ("47 meters down"), il était grand temps d’aller au lit pour bien préparer le week-end et notamment la seconde nuit à venir…
Film 12 : THE SEEDING (Compétition)
Un randonneur se rend dans le désert pour prendre des photos d’une éclipse solaire. Il tombe sur un enfant égaré et propose de l’aider à retrouver les siens. Son acte de bon samaritain va rapidement se transformer en un jeu dangereux entre lui, un groupe d’adolescents sadiques et une mystérieuse femme qui entretient des liens étranges avec ces derniers.
Loin d'être inintéressant, "The seeding" est quelque peu avare en péripéties et moments marquants mais nous propose une réalisation propre avec des acteurs et actrices jouant avec pas mal de justesse.
Un film de survie (ou plutôt de captivité car notre héros tombant dans un véritable piège en plein désert est toutefois nourri et logé par ces geôliers) qui certes fait dans la facilité (ne cherchez pas là une grande inventivité dans le script) mais le fait bien.
Le sentiment d'isolement et de captivité est fort bien ressenti dans "The seeding" tandis que l'appel de la curiosité et l'envie de comprendre le "pourquoi du comment" sont bien présents dans nos têtes, désireux de comprendre pourquoi et par qui notre héros est piégé dans ce désert dans une prison à ciel ouvert avec une jeune femme et surtout ensuite de savoir comment tout cela va se terminer !
Un film où l'humour n'a pas sa place : sombre (pourtant il y a du soleil dans le désert lol), poisseux, cruel (un vrai piège à rats avec des geôliers tarés et sadiques) et dramatique à la fois (cette pauvre femme semble destinée à un avenir noir et pourtant elle semble voir cela comme une destinée et non une fatalité, visiblement résolue à vivre ainsi aux yeux de notre héros), "The seeding" ne respire pas la gaité il va sans dire.
Un film sympathique, non transcendant mais qui ne fait pas mauvaise figure pour le moment dans la Compétition.
COMPÉTITION DES COURTS-MÉTRAGES
Au programme cinq films étaient en Compétition cette année encore. Et comme l'année passée également (et comme tant d'autres avant), mes préférences se sont tournées vers trois courts.
Après la présentation du Jury Courts Métrages (que je vous ai moi-même présenté en début de compte-rendu), la Compétition commença avec "Au prix de la chair" qui s'avère selon moi le moins intéressant. Parfois difficilement audible, le court était pourtant très original (nous fixons un œil et voyons à travers celui-ci ce qui se passe devant la personne) mais s'avère bien trop simpliste.
Puis ce fut au tour de "Dark cell", un court de science-fiction qui a retenu mon attention : le cinéaste a en effet fait un travail de dingue (imprimante 3D, numérisation à gogo... Notre homme a travaillé dans le milieu des jeux-vidéos et cela se voit) et nous a livré un film divertissant, amusant et dynamique (plusieurs péripéties s'offrent à nous) mais surtout racontant une histoire claire et limpide.
Ensuite nous avons eu un autre court intéressant intitulé "Girls" qui effectivement, comme le dirait le réalisateur, fait très "Thelma et Louise" ("vont en Enfer" rajoutera ce dernier). Le seul court qui met vraiment l'action sur l'action pire avec des altercations plutôt bien rendues à l'écran, quelques effets sanglants qui ont forcément plu aux festivaliers tout en proposant une petite touche d'originalité dans les mises à mort. C'était bien sympa ce court, même si ce dernier présentait quelques petits passages un peu flous/creux.
Vient ensuite le court "La croix" qui se voulait le film le plus abouti scénaristiquement mais qui se perd un peu dans ses explications même si nous comprenons grosso modo ce que le réalisateur nous a invité à écouter comme histoire. En tout cas, voilà bien esthétiquement et techniquement le court le plus réussi (éclairages, sons...). Dommage que cette histoire ne nous anime que très peu...
Enfin nous avons eu "Transylvanie" qui sera ce que l'on peut appeler le court "simple mais qui fait le job". Amusant et bien interprété, on suit agréablement cette petite fille qui se veut vampire.
Au final, si je devais choisir le film qui m'a le plus diverti, je prendrais " Dark cell", devant "Girls". Si je devais mettre l'accent sur la technique/esthétique ce serait "La croix".
Film 13 : IT’S A WONDERFUL KNIFE (Hors-Compétition)
Un an après avoir sauvé la ville d’Angel Falls d’un tueur en série la veille de Noël, Winnie Carruther ne se remet pas de cette soirée traumatisante et fait le souhait de ne jamais être venue au monde. Son vœu exaucé, elle se retrouve dans un univers parallèle cauchemardesque où elle n’a jamais existé et dans lequel le tueur est de retour. Afin de retrouver sa propre réalité, Winnie doit à nouveau l’affronter !
Dans le cadre du Hors-Compétition, Tyler MacIntyre revient avec son troisième film intitulé "It's a wonderful knife".
Premier slasher de cette sélection 2024, ce dernier n'est pas sans rappeler un certain "Totally killer" sorti l'année précédente. En effet, nous avons là un slasher plongeant son héroïne principale dans un univers parallèle afin d'arrêter un tueur masqué.
Loin d'être vilain mais loin également de faire l'unanimité, ce nouveau long-métrage de notre canadien américanisé m'a quelque peu laissé sur ma faim. Alors que le début du film nous laisse supposer que nous allons avoir de nouveau droit à une bonne petite comédie horrifique, comme notre cinéaste semble s'y être spécialisé après ses deux premiers longs, ce dernier va rapidement se tourner vers le slasher assez basique, l'humour mis finalement en arrière-plan et ne pointant le bout de son nez que pour quelques vannes par-ci par-là sans faire de grandes étincelles, au mieux nous soutirer quelques sourires.
Alors oui nous jouons avec cet univers parallèle qui ajoute cette touche d'originalité dans le scénario (mais la même année "Totally killer" a bien mieux réussi son coup) mais une fois cette passerelle temporelle empruntée par notre héroïne nous tombons sur un slasher très classique, peu innovant dans les meurtres et peu frissonnant lors des apparitions de notre tueur masqué. Car oui, les slasher movies sont légion (même si un peu plus rares ces dernières années) et il convient d'apporter une vraie touche d'originalité pour se démarquer de la concurrence et rester mémorable dans la tête des spectateurs. Chose que ne fait pas vraiment ce "It's a wonderful knife". À l'inverse par exemple d'un "Thanksgiving" d'Eli Roth sorti quelques semaines avant le festival qui proposait des meurtres très saignants et une scène qui marquera les esprits (l'ouverture du magasin en plein Black Friday), le film de Tyler MacIntyre ne sort pas de ce côté très classique dans ses confrontations, "screamien" pourrait-on même dire, avec principalement des homicides au couteau (l'utilisation de la hache donnera lieu à du hors-champs et nous apprécierons une scène d'électrocution bienvenue comme seule vraie réjouissance au niveau des meurtres).
Le twist final et la fin du film plus généralement refroidiront également un peu une partie du public (je ne spoilerai pas volontairement).
Et bien que la réalisation soit dynamique et le casting plutôt propre (bien que beaucoup de personnages soient très stéréotypés mais rien d'étonnant pour un slasher), ce trop grand classicisme déçoit un public qui attendait justement ce cinéaste au tournant après son très sympathique "Tragedy girls".
DIMANCHE 28 JANVIER 2024
NUIT BLANCHE « NUIT DÉCALÉE »
Comme chaque année, que serait le festival sans un passage quasi obligé par l'Espace Lac à minuit le samedi pour aller à la nuit décalée ?
Car oui, voilà clairement le moment où le rire est maître et la déconne est une obligation!
Et cette année encore, l'introduction bordélique orchestrée par les bénévoles du festival et notre cher Fido en maître de cérémonie bat son plein avec des castors, un escargot et un lapin qui courent partout dans la salle en balançant des faux troncs d'arbre et autres conneries dans le public alors déchainé comme chaque année.
Mais voilà, une fois l'introduction de cette nuit passée avec costumes et vidéos à gogo, l'heure est au premier long-métrage et c'est la première petite déception d'une longuuuuue nuit...
Film 14 : DESTROY ALL NEIGHBORS (Nuit Blanche « NUIT DECALEE »)
William Brown, un musicien névrosé et égocentrique déterminé à achever son « chef d’œuvre » de rock progressif, fait face à un blocage créatif sous la forme d’un voisin bruyant et grotesque nommé Vlad. Finalement, prenant son courage à deux mains pour aller demander à Vlad de faire moins de bruit, William le décapite accidentellement ! Alors qu’il tente de dissimuler le corps, William provoque une accumulation de cadavres incapables de mourir, qui le tourmentent et l’empêchent encore plus d’atteindre le Valhalla du rock.
"Destroy all neighbors" nous est présenté dans un premier temps.
Film de fantômes carrément grotesque et absurde, remplissant en grand partie le cahier des charges de la nuit décalée, ce long-métrage américain peine à nous emballer totalement, la faute à beaucoup trop de lourdeurs et de débilités distillées à l'écran qui ne procurent aucune émotion. Très sympa dans sa première partie nous présentant un homme aux prises avec son nouveau voisin très bruyant, avec des personnages hauts en couleurs et franchement amusants de part leurs dialogues ou leurs jeux d'acteur approximatifs mais quelque peu jouissifs, le film s'enlise ensuite dans un bordel scénaristique où la mayonnaise ne prend malheureusement plus, devenant lourd et bien trop absurde pour chopper l'adhésion totale du public. Reste quelque chose de pas si vilain mais il manque une certaine finesse/subtilité dans l'écriture du second acte...
Film 15 : HUNDREDS OF BEAVERS (Nuit Blanche « NUIT DECALEE »)
Dans cette épopée hivernale surnaturelle du 19e siècle, un vendeur de pommes ivre doit passer de zéro à héros en devenant le plus grand trappeur de fourrures d’Amérique du Nord en capturant des centaines de castors.
Mais le pire est bien à venir avec ce qui sera malheureusement la nullité de cette édition qui, jusqu'à présent, n'en possédait pas (même le Hideo Nakata était médiocre mais pas nul). "Hundreds of beavers" est un ovni complètement hors-sujet, répétitif au possible et étant tellement bête qu'il en devient énervant très rapidement. L'histoire d'un vendeur de pommes ivre qui décide de se lancer en plein hiver à une chasse aux lapins et aux castors géants dans un Monde forestier vaste et parsemé de cours d'eau, de montagnes, de glaciers etc etc... L'impression de se retrouver dans un grand cartoon (comme dans "Bip bip et le Coyote", notre apprenti chasseur tend des pièges voués très souvent à l'échec) avec une histoire sous fond de jeu-vidéo (notre héros attrapé des castors qu'il échange à une boutique contre des armes de plus en plus puissantes pour arriver au stage ultime : gagner la main de la belle demoiselle, un peu à la manière d'une princesse Peach dans ce bon vieux "Mario Bros"). C'est d'une lourdeur affligeante, d'une répétitivité sans pareil... C'est bête, c'est niais, c'est... nul. Rarement vu aussi mauvais sur Gérardmer. Quel dommage après trois jours de bonne facture!!!
Film 16 : SLEEP (Compétition)
La vie d’un jeune couple est bouleversée lorsque le mari devient somnambule et se transforme en quelqu’un d’autre la nuit tombée. Sa femme, submergée par la peur qu’il fasse du mal à leur nouveau-né, ne trouve alors plus le sommeil…
C'est au tour du neuvième film de la Compétition de faire son entrée! Passé par l'Etrange Festival 2023, "Sleep" avait laissé de bonnes impressions auprès des festivaliers. Il était donc temps pour moi de voir si je suis d'accord avec la majorité, comme je le fus avec "When evil Lurks" deux jours plus tôt.
Hé bien... Oui! "Sleep" est vraiment un bon film, une fois de plus dans cette Compétition 2024 qui est décidément un très bon crû.
Une idée fort originale (la peur et l'angoisse que procure le somnambulisme sont au cœur de ce métrage), mise sur le papier avec un brin d'humour et de paranormal bienvenu (maladie contre fantôme, médicament versus exorcisme : de quoi est-il question exactement?...) et devant la caméra avec un casting de très bonne facture et une réalisation propre en termes de technique/esthétisme comme savent si bien nous le montrer les coréens.
Un film qui monte crescendo en termes de tension, la folie de la protagoniste principale devenant rapidement le principal centre d'intérêt pour tout le monde et le paranormal s'immisçant de plus en plus dans l'écriture.
C'est propre, c'est divertissant et c'est une vraie belle surprise que nous avons là!
Film 17 : LA DAMNEE (Compétition)
Yara, jeune marocaine souffrant de troubles, est venue étudier à Paris. Confinée dans son appartement, elle est la proie de phénomènes effrayants, mêlant bribes de son passé et apparitions monstrueuses. Un soir, une mystérieuse apparition vient perturber son quotidien, la poussant au bord de la folie…
Dixième et dernier film de la Compétition, le français "La damnée" est un film mêlant maladie et sorcellerie qui ne restera pas dans les mémoires.
Lent dans sa narration et creux dans son scénario - qui laisse libre cours à l'interprétation que vous voudrez bien en faire - "La damnée" joue sur deux tableaux, le réel et l'imaginaire, sans jamais donner ce qui ressemble à une explication claire et précise de ce que nous venons de voir. Maladie versus sorcellerie, nous savons notre héroïne en proie à un mal qui la ronge progressivement du fait qu'elle ne prend plus ses médicaments, en proie à des hallucinations, enfermée dans son appartement qui se détériore au fil du film et dans lequel elle perçoit comme un Monde parallèle.
Un huis clos à l'esthétisme remarquable (une photographie très propre, des couleurs chaudes bien choisies, une dégradation de l'appartement fort bien rendue...) et au casting très soigné mais voilà : on a une jolie enveloppe mais le contenu n'est pas à la hauteur des attentes. "Le fond et la forme" dit-on, là il en manque un...
Un film que l'on aurait préféré voir en Hors-Compétition à la place de "La morsure" qui avait finalement plus de chance de défendre notre Pays dans la Compétition... Mais bon les sélections c'est bien plus compliqué que cela...
Film 18 : LE MANGEUR D’AMES (Hors-Compétition)
La commandante Élisabeth Guardiano est chargée d’aller enquêter sur un double meurtre d’une rare brutalité dans une petite commune des Vosges. Sur place, elle rencontre le capitaine de gendarmerie Franck de Rolan qui fait face à une série de disparitions d’enfants. Impuissants face à un village hostile, ils vont être contraints d’unir leurs forces pour découvrir la vérité, une vérité terrifiante empreinte de légendes occultes…
Présenté en Hors-Compétition, le nouveau film de Julien Maury et Alexandre Bustillo était très attendu par les festivaliers et nous nous attendions fortement à le voir apparaître à la Perle des Vosges. Car oui, le film "Le mangeur d'âmes" - c'est son titre - a été réalisé dans ce même département et c'est avec beaucoup d'impatience que je voulais me plonger dans cette enquête policière sombre et terriblement efficace, menée tambours battants par un casting solide (Virginie Ledoyen et Paul Hamy forment un duo remarquable).
Thriller noir sentant bon les univers de films de ce sous-genre que j'affectionne tout particulièrement comme "Les rivières pourpres" de Mathieu Kassovitz ou "Résurrection" de Russell Mulcahy par exemple, "Le mangeur d'âmes" bénéficie de décors naturels de toute beauté (certains plans au-dessus des forêts vosgiennes sont saisissants), tandis que certaines scènes se déroulant dans des villages du 88 (dont l'un est celui dans lequel ma mère a vécu pendant 19 ans...) apportent un cachet d'antan et authentique avec cette France rurale parfois oubliée qui colle parfaitement à cette intrigue dans laquelle plane une atmosphère pesante et morose.
Des disparitions d'enfants, des scènes de meurtres horribles dans lesquelles les cadavres sont retrouvés immaculés de sang avec de nombreuses blessures importantes sans que l'on puisse en expliquer l'origine des tueries, une légende rurale qui offre un croquemitaine énigmatique et angoissant à la fois pour les jeunes villageois... "Le mangeur d'âmes" possède un scénario plaisant et divertissant, dont chaque pièce du puzzle s'assemble pour nous amener petit à petit à la vérité autour de toutes ces disparitions d'enfants et ces meurtres sauvages perpétrés.
On n'avait pas vu aussi bon dans la filmographie déjà fort sympathique de Messieurs Maury et Bustillo depuis leurs deux premiers films, le terrifiant "À l'intérieur" et le très bon "Livide". Décidément avec des films comme " Roqya", "En attendant la nuit" et celui-là, mais également des propositions perfectibles mais intéressantes comme "La damnée" et "La morsure", le cinéma français avait vraiment de la gueule cette année sur la Perle Des Vosges!
Film 19 : CONCRETE UTOPIA (Hors-Compétition)
À Séoul, un tremblement de terre d’une violence inouïe ravage la ville et détruit tous les immeubles, tous sauf un. Face à l’ampleur des dégâts et à la nécessité de se protéger, les habitants de l’immeuble s’organisent face aux autres survivants massés à l’extérieur. Mais les enjeux liés à leur survie feront naître des tensions au sein de leur communauté.
Avant-dernier film présenté en Hors-Compétition, avant l'inévitable film de clôture, "Concrete Utopia" est un film sud-coréen réalisé par un certain Um Tae-Hwa, ancien assistant réalisateur de Park Chan-Wook, qui représentera la Corée du Sud à l'Oscar du Meilleur Film International.
"Concrete Utopia" nous plonge dans un univers post-apocalyptique après qu'un terrible et ravageur tremblement de terre ait détruit tous les immeubles des environs à l'exception d'un, resté debout et devenu "the place to be", le terrible froid dehors ayant contraint les habitants de la ville à tenter de se réfugier dans ce grand bâtiment ayant résisté à ce phénomène naturel d'une violence dingue.
Esthétiquement réussi (le tremblement de terre au début du film est fort bien modélisé et l'immersion est totale dans ce véritable chaos urbain, la ville dévastée quant à elle fourmille de détails et fait froid dans le dos), le film d'Um Tae-Hwa nous invite à prendre part aux fondations d'une communauté qui va essayer de survivre face au Monde qui l'entoure. Les habitants de l'immeuble ne s'étant pas écroulé vont en effet vouloir se protéger mais également protéger leurs ressources et leurs vivres (on cache, on rationne...) des personnes extérieures à l'immeuble qui se retrouvent sans toit, sans nourriture, décimées par le tremblement de terre et le froid meurtrier qui sévit à ce moment. Les milices se créent, des rôles sont donnés à chacun (sécurité, rationnement de la nourriture...), un délégué/représentant est nommé : une petite communauté autosuffisante naît au sein de cet immeuble et son organisation est primordiale pour en assurer sa protection et donc sa pérennité/survie.
Un film qui montre une facette bien sombre et triste de l'humanité. Car dans cette résidence non ensevelie, de nombreux vices sont rapportées à nos oreilles et à nos yeux : individualisme, délation, trahison, pillage, barbarie, mensonge, marché clandestin, nourriture gardée cachée alors que bon nombre ont faim... Des comportements que l'on retrouve dans les films de guerre (les collaborateurs et autre Gestapo...) ou de catastrophe (le naufrage du Titanic par exemple) mais également dans l'actualité (notre réaction face aux flux de migrants que l'on refuse sur nos terres et que l'on parque dans des zones où la promiscuité et les maladies sont légion...) et qui traduisent bien la sauvagerie, l'égoïsme et le manque d'empathie que peut montrer une population quand cette dernière se trouve du côté le plus verdoyant. On nous montre avec un certain regard critique les facettes de ces habitants de l'immeuble qui comptent bien faire face à cet ennemi dehors qui, pourtant, est aussi humain qu'eux et ne demandent qu'à survivre tout comme eux.
Alors que bon nombre de films de ce genre auraient donné naissance à des bandes de sauvages - cannibales ou pas, pilleurs ou non - qui le seraient devenues par nécessité et s’avéreraient une véritable menace pour les habitants du dernier immeuble debout, le réalisateur-scénariste Um Tae-Hwa fait le choix au contraire de ne pas transformer les gens extérieurs à l'immeuble en menace (à l'exception d'une minorité et de quelques groupes désireux de se défendre et obtenir un toit et un peu de nourriture) mais plutôt d'en faire des opprimés, des sans-le-sou, des pestiférés, des oubliés de la Nation, que l'on va piller et tuer lors d'expéditions extérieures organisées par les résidents de l'immeuble.
Certes, "Concrete Utopia" est un poil trop long mais l'immersion dans cette mission de survie qui finira par une morale bien percutante et belle à la fois en fait une sacrée leçon de vie sous fond de film post-apocalyptique.
Film 20 : NEW LIFE (Hors-Compétition, film de Clôture)
Jessica Murdock est une femme en fuite qui tente désespérément d’échapper aux autorités en traversant la frontière canadienne. Elle est traquée par Elsa Gray, qui n’est ni policière ni agente fédérale, mais plutôt une mercenaire qui a un don pour retrouver les personnes qui tentent de disparaître. Alors que la poursuite se resserre, des corps sont retrouvés sur le chemin de Jessica. La confrontation entre ces deux femmes, en quête de sens et de rédemption, semble inévitable.
Voici venue la fin de cette 31ème édition du festival de Gérardmer avec le film de clôture comme le veut la tradition.
Et cette année il s'agit de "New Life", film américain réalisé par un certain John Rosman dont c'est ici le premier long-métrage.
On traite ici une thématique plusieurs fois vue depuis la pandémie de Covid, la contamination/infection, et tout ce qu'elle génère : méfiance / fuite / isolement / solitude et bien évidemment transmission / maladie / mort. Voilà, ça c'est dit! Mais difficile pour ce film de trop épiloguer car le spoiler est facile et malheureusement j'en ai déjà trop dit...
Un casting plutôt propre, un rythme soutenu (d'ailleurs le film passe à une vitesse d'enfer, comme on le disait avec ma voisine de siège, amie festivalière parisienne), une tension qui va crescendo (avec cette intrigue qui se développe progressivement et ce mystère autour de cette jeune fille volontairement caché au départ qui se dévoile) et des maquillages de toute beauté qui font leur petit effet : "New life" passe peut-être vite et semble assez creux scénaristiquement mais l'objectif semble atteint et le cahier des charges de départ respecté... bien que nous aurions aimé quelques scènes de confrontations et quelques maquillages purulents et horribles supplémentaires tellement le boulot réalisé sur ceux-ci est de qualité.
Un long-métrage qui ne restera pas dans les mémoires mais cela reste convenable et divertissant. Alors pour un film de clôture, why not ?
LE PALMARES 2024 :
Grand Prix : "SLEEP"
Prix du Jury : "EN ATTENDANT LA NUIT" ex-æquo avec "AMELIA’S CHILDREN"
Prix du Public : "WHEN EVIL LURKS"
Prix de la Critique : "WHEN EVIL LURKS"
Prix du Jury Jeune : "THE SEEDING"
Prix du Court-Métrage : "TRANSYLVANIE"
Un palmarès fort intéressant cette année et en adéquation avec mes pronostics ! Petite déception cependant de ne pas avoir vu "Perpetrator" repartir avec un trophée mais ne boudons pas notre plaisir pour autant devant ces célébrations logiques et méritées.
LES TOPS ET FLOPS DE VOTRE SERVITEUR :
Comme chaque année (nous ne changeons pas les bonnes habitudes, voici mon TOP et mon FLOP sur cette 31ème édition du festival géromois (dans l’ordre des préférences pour les tops et en commençant par les moins bons pour les flops), Compétition (C) et Hors-Compétition (HC) confondus :
TOPS : "Amelia’s children" (C) / "When Evil lurks" (C) / "Vampire humaniste cherche suicidaire consentant" (HC) / "Perpetrator" (C) / "Sleep" (C) ex-æquo avec "Le mangeur d’âmes" (HC)
FLOPS : "Hundreds of beavers" (Nuit) / "Destroy all neighbors" (Nuit) / "The forbidden play" (C)
REMERCIEMENTS :<:B>
Et voilà, l'heure du bilan et des remerciements est venue !
L'occasion de remercier tout d'abord les organisateurs du Festival International du Film Fantastique de Gérardmer (le Public Systeme Cinéma ainsi que les locaux que sont notamment Sophie Gaulier et Anthony Humbertclaude), les centaines de bénévoles et les personnels de sécurité qui une fois de plus ont permis au festival de se faire, les commerçants (qui nous ont accueillis dans leurs établissements pour boire un coup, manger un sandwich, une pizza ou encore des ficelles au lard et au munster : merci donc à la pizzéria "L'Arlequin", la sandwicherie "La fringale", la boulangerie "Les P'tites douceurs" ou encore les barmens et serveuses(eurs) du Grand Hôtel), mon hébergeuse chez qui je loge depuis plusieurs années maintenant et enfin ce très bon Jury (longs comme courts métrages) qui ne nous a pas déçu!
L'occasion de remercier toutes celles et tous ceux qui nous ont suivi dans cette nouvelle édition, soit en venant me taper la causette dans les files d'attente (merci à mon béret bleu qui permet à chaque fois à des festivaliers de me trouver dans la foule lol) soit en venant lire mes articles "FESTI'NEWS" sur mon mur Facebook et sur celui de notre site horreur.com (des articles dont j'entends toujours un peu parler chaque année en tendant l'oreille dans les files d'attente et ça fait un bien fou de vous savoir toujours plus nombreux(euses) à nous lire entre les projections de films ou depuis chez nous bien au chaud, mais quand en plus cela donne envie à certain(e)s de nous rejoindre dans les Vosges l'année suivante ou d'aller voir les films en salle plus tard dans l'année ou d'acheter les DVD/BR c'est génial!)
L'occasion de saluer les exposants, les artistes, les cinéastes, les acteurs(trices), les écrivain(e)s, les romancier(ière)s ou encore les dessinateur(trice)s présents sur le festival durant ces quelques jours de fête.
L'occasion de saluer bien évidemment celles et ceux que je prends plaisir à voir chaque année, celles et ceux avec qui je parle parfois plusieurs heures dans les files d'attente ou dans les salles en attendant les projections. Je peux citer notamment les parisiens Malik Keloua de OhMyGore.com, Pascal Vaccaro ainsi que Julia et son conjoint, les voisins de l'Est Luc Arcangeli, Jean-Charles Contaux, Alexis Jacquot et Cédric Nicolay, sans oublier Xavier Desbarats (qui nous régale toujours de ses dessins) et Loïc Bugnon (à qui j'achète chaque année des figurines et DVDs) qui squattaient le Grimoire cette année encore.
Une superbe édition cette année donc avec 20 films vus (sur 4 jours et 1 soirée) :
- 16 bons voire très bons films (un super ratio!!!),
- 2 films médiocres (bah oui il faut de tout...),
- 1 film nul (soyons clairs),
- 1 super film déjà vu plusieurs fois ("Jaws") mais pour la première fois sur grand écran.
Et je n'oublie pas les 5 courts-métrages en compétition dont 3 m'ont réellement plu!
Merci Gérardmer, merci le festival, merci à toutes et tous ! On se dit à l’année prochaine !
David MAURICE
Le 1er Février 2024