Affiche française
CURSED | CURSED | 2005
Affiche originale
CURSED | CURSED | 2005
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Cursed

Cursed

Ellie et son frère Jimmy sont sur la route de Mulholland Drive lorsque leur voiture heurte un "animal". La voiture fait une embardée et heurte violemment une autre voiture qui fait des tonneaux. Alors que la jeune femme est finalement décoincée, une créature monstrueuse surgit des fourrés, la déchiquetant. Dans le feu de l'action, Ellie et Jimmy reçoivent des coups de griffes. Pour eux deux débute une période où leurs sens s'aiguisent et s'affinent. Ils sont victimes du "maléfice".

CURSED | CURSED | 2005

D'abord, à noter que s'il fallait traduire le titre en vf, il faurait prendre l'appelation "Maléfices" plutôt que "Maudit" qui revient souvent dans les commentaires.

Que le temps fut long avant que ne nous soit enfin dévoilé devant les yeux le fameux "Cursed", devenu synonyme de projet maudit. Avant de s'attarder plus précisément sur le résultat final, revenons sur la genèse d'un projet audacieux. Conçu comme devant marquer les retrouvailles du tandem Williamson/Craven ("Scream"), le tournage de ce film débuta en mars 2003 (et oui, quand même). Le gros hic, c'est que le scénario de Williamson n'est pas terminé au moment où le tournage débute. Le résultat est prévisible : la conclusion déçoit tout le monde. Sur ces entrefaits, les producteurs, les frères Weinstein, découvrent le loup-garou conçu par Rick Baker. Ce dernier ne leur plait guère. Exit Rick Baker. C'est finalement KNB qui hérite du lycanthrope. Du coup, le tournage est stoppé pendant que Williamson réécrit de A à Z le scénario. Dans le bordel ambiant, des personnages entiers disparaissent du script (Heather Langenkamp, Scott Foley) et la vedette masculine du film (Skeet Ulrich) quitte le navire. C'est donc à un second rôle (le frêle Jesse Eisenberg) qu'échoit la tâche de le remplacer. Finalement un choix plutôt audacieux au vu du physique peu jeune premier de l'acteur.

On prend les mêmes et on recommence serait-on tenté de dire tellement le scénario du surestimé Williamson reprend les mêmes ficelles. Certaines situations peuvent paraître ultra convenues : la fille qui s'enferme dans les WC et où la caméra ne nous montre que ses pieds, l'art de faire sursauter le spectateur en ne lui montrant pas clairement d'où le danger va surgir.. Avec un art consommé du suspense, ce vieux roublard de Craven arrive à colmater les brèches d'un scénario évanescent.
Les acteurs ne sont pas tous au diapason de leurs rôles (c'est le moins que l'on puisse dire) : Christina Ricci nous la joue comme si elle était encore dans "La famille Addams" et Joshua Jackson se croit encore dans "Dawson". Quant aux seconds rôles, l'on trouve un nombre incroyable de dindes prêtes à être embrochées (éventrées serait plus juste) par le féroce loup-garou. C'est le cas notamment de Shannon Elizabeth qui y perd ainsi ses jambes (déjà qu'elle n'avait pas de tête) et Mya en peau de léopard court et hurle à merveille. Parsemé d'humour sans que cet élément ne parasite la terreur, on a ainsi droit à des "Mais les coups bas, ça fait partie de Hollywood!", ainsi qu'une petite étude de la jet set hollywoodienne.
A noter un coming-out bizarrement amené comme quoi la bête sommeille en nous.
Mais, contrairement à "Scream 3", Wes Craven comprend qu'il doit être en face ici d'un film d'épouvante. Ne ménageant pas les bonnes surprises ni les allusions cinéphiliques à des classiques du genre (notamment à "La féline" de Tourneur).

Au rayons des ratés sans appel dans ce film remonté des caves au grenier. Premièrement, des effets spéciaux numériques à pleurer de honte : un chien devenant loup-garou ou le fameux lycanthrope (qu'on voit fort peu et heureusement !) en personne qui en vient à faire un doigt d'honneur. Affligeant. Ainsi qu'une séquence de lutte dans un gymnase, renvoyant à une certaine image du cinéma des années 80 ("Teenage Wolf").
Deuxièmement, comme dans le premier montage, "Cursed" piétine et s'embourbe dans ses derniers actes : l'ouverture d'un club orienté "effroi" où certaines séquences sont peu compréhensibles. Quant à la révélation finale, c'est une sorte de poupée russe. A chaque fois que l'on pense deviner qui est le lycanthrope, responsable des meurtres qui ensanglantent Los Angeles, on nous en remet une couche. Un dénouement un poil trop screamesque.

A défaut de revisiter le film de loups-garous comme ils l'avaient fait avec brio pour le slasher avec "Scream", Craven et Williamson font un hommage sympathique à leurs devanciers. Moins cynique que la trilogie "Scream", "Cursed" fait même siens les clichés (l'argent auquel sont allergiques les loups-garous par exemple). Production retardataire digne des années 80, "Cursed" fait figure d'ovni. Seul le décor urbain vient apporter une touche de modernité à un film léger et qui se regarde sans vrai déplaisir, entre sursauts faciles et sourire aux lèvres.

CURSED | CURSED | 2005
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Note
3
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Gérald Giacomini