Deadpool
Deadpool
A l'origine, il s'appelle Wade Wilson : un ancien militaire des Forces Spéciales devenu mercenaire. Après avoir subi une expérimentation hors norme qui va accélérer ses pouvoirs de guérison, il va devenir Deadpool. Armé de ses nouvelles capacités et d'un humour noir survolté, Deadpool va traquer l'homme qui a bien failli anéantir sa vie.
Annoncée depuis plusieurs année, l'adaptation cinématographique du personnage le plus cinglé de l'univers Marvel suscitait autant d'espoir que de crainte. L'espoir de voir enfin un film différent des autres, loin des super-héros qui se ressemblent tous. La crainte d'assister à un nouveau massacre, après l'apparition honteuse du personnage dans "X-Men origins : Wolverine" et la capacité d'édulcoration d'Hollywood.
Résultat : le film parvient à réjouir autant qu'à décevoir, en restant finalement le cul entre deux chaises, effleurant la promesse d'un film subversif tout en l'adaptant au plus large public possible. Les blagues potaches, les innombrables références sexuelles, l'humour pipi-caca, c'est clairement l'univers du super-antihéros, mais ça ne dépasse jamais le stade de la blague grivoise qu'on peut entendre dès le collège. L'aspect parodique, par ailleurs déjà présent ces derniers mois dans "Les Gardiens de la Galaxie" et "Ant Man" (sans parler de "Kick-Ass" et autres "Super") tourne également un peu un rond, se contentant finalement de souligner un peu lourdement ce que le spectateur avait remarqué tout seul.
Même sentiment sur le côté violent du film : si le film est plus généreux en sang et en mises à mort gratuites que la plupart des autres films de l'univers Marvel, ça reste finalement bien sage, surtout si l'on s'amuse à comparer avec les comics. Enfin, tout cela reste régulièrement amusant, les répliques de Deadpool font souvent mouche (c'est beaucoup moins vrai pour les personnages secondaires... et pour Wade Wilson), mais on sent une certaine retenue, comme si on n'assumait pas totalement les caractéristiques du personnage.
J'évoquais à l'instant les personnages secondaires : si l'on s'amusera du côté volontairement lisse de Colossus, les autres n'ont pas beaucoup plus d'intérêt. Ajax et Angel sont des ennemis sans intérêt, le sidekick comique n'est pas drôle, et seule le personnage d'Al, la vieille aveugle, dispose d'un véritable potentiel... totalement inexploité.
Bref, on ne s'amusera finalement que lors des scènes mettant en scène Deadpool. Entrecoupées par d'interminables séquences nous présentant les origines du personnage, les séquences d'action sont le véritable intérêt du film, spectaculaires et drôles, bénéficiant de tout l'humour noir du personnage. Jeux de mots idiots, impulsivité, vantardise, sadisme, Deadpool massacre ses ennemis sans jamais s'arrêter de parler, pour notre plus grand bonheur. Si seulement le film s'était contenté de ce genre de séquences sans vouloir nous abrutir avec une histoire sans intérêt...