Intruders (2015)
shut in
Atteinte d’agoraphobie sévère, Anna vit depuis 10 ans recluse dans une ancienne maison victorienne à la périphérie d'une ville de Louisiane. Lorsque des criminelles s'introduisent chez elle par effraction, elle est terrifiée mais incapable de s'enfuir et de leur échapper. Ce que les cambrioleurs ne savent pas encore est que l'agoraphobie n'est pas la seule psychose dont souffre la jeune femme...
En 2013, Adam Schindler participe en tant que scénariste au film de son ami Brian Netto, "Delivery: The Beast Within". En 2015, Schindler passe derrière la caméra et signe "Intruders", thriller claustrophobique à ranger dans la catégorie des "home invasion", sous-genre popularisé avec des titres tels "La Maison au fond du Parc", "Ils", "Mother's Day", "Funny Games", "You're Next" ou "American Nightmare" par exemple.
Dans Intruders, on suit le destin d'Anna, jeune femme atteinte d'agoraphobie aiguë qui s'occupe de son frère mourant. Lorsque ce dernier décède, elle ne peut même pas sortir de chez elle pour aller à l'enterrement, l'angoisse de devoir franchir la porte d'entrée et se retrouver dehors étant plus forte. C'est justement le jour des funérailles que choisisse un trio d'individus pour pénétrer chez elle, persuadé que la maison est vide. Les trois voleurs veulent récupérer l'argent d'Anna et la jeune femme va devoir réussir à se cacher et rester discrète. La première demi-heure du film installe les différents personnages et commence à jouer avec le suspense lorsque le trio débarque chez l'héroïne, parfaitement interprétée par Beth Riesgraf.
On s'aperçoit rapidement que l'un des trois voleurs est nettement plus violent et déterminé que les autres et lorsque la pauvre Anna tombe entre ses mains, on ne peut que frissonner pour cette dernière. La charmante victime va subir un véritable calvaire psychologique lorsque le voleur la force à sortir dehors lors d'une séquence riche en émotion. On se dit que c'est bien mal partie pour Anna mais c'était sans compter sur le machiavélisme des deux scénaristes du film, qui nous proposent dès la trente-cinquième minutes un retournement de situation bien sympathique et quasi inattendu, le slogan sur l'affiche du film ("Ils n'auraient jamais du entrer") nous ayant tout de même donné un indice de taille ! Car malgré son agoraphobie envahissante et son allure chétive, Anna n'entend pas se laisser faire et dispose d'un atout majeur pour assurer sa défense : sa maison !
A l'instar de la maison truffée de pièges du film de Wes Craven, "Le sous-sol de la Peur", celle d'Anna n'est pas en reste : escalier escamotable, nombreux passages secrets donnant à différents endroits de la demeure, caméra de surveillance, portes blindées s'activant à l'aide d'une télécommande, miroir sans tain et j'en passe. De victime, Anna passe au statut de prédateur et va bien compliquer la vie des voleurs qui ne s'attendaient certainement pas à ça. La violence fait son apparition, le sang commence à couler et lorsque Anna sort de se réserve, elle n'y va pas par quatre chemins. On notera que l'idée d'en faire une agoraphobique aiguë est très bonne car dans ce type de films, combien de fois se dit-on "mais pourquoi il ne s'échappe pas par la fenêtre ?" Ici, on a une réelle logique au fait qu'Anna ne s'échappe pas, même quand elle le peut, ce qui apporte un vrai "plus" au film. Dommage que la séquence finale vienne un peu contrecarrer cette logique mais bon, ce détail ne vient pas amoindrir le plaisir ressenti lors du visionnage d'Intruders.
Sans être révolutionnaire, le film d'Adam Schindler fait le boulot comme on dit et assure le spectacle. Quelques clichés et ficelles sont présents bien sûr, mais dans l'ensemble, ça passe vraiment bien et on ne s'ennuie pas. J'ai beaucoup apprécié la prestation de Martin Starr dans le rôle du voyou psychotique. Le suspense fonctionne bien, la mise en scène est des plus correctes. Un bon huis-clos en somme, qui réserve des surprises sympathiques aux spectateurs.
Disponible en DVD et BR chez METROPOLITAN FILMS