Man of steel
Man of steel
La planète Krypton vit ses dernières heures. Jor-El et sa femme décident d'envoyer leur fils dans l'espace afin de préserver leur race. Pendant ce temps, le général Zod fomente un coup d’État, mais sa prise du pouvoir échoue et il est emprisonné avec ses complices. La destruction de Krypton va les libérer…
Parmi les figures iconiques des super-héros, il manquait l'enfant de la planète Krypton au programme. Après un premier essai en 2006, «Superman returns» de Bryan Singer, qui reçut un accueil plutôt tiède, Zach Snyder et Christopher Nolan combinent leurs efforts pour permettre à l'homme d'acier de connaître une énième jeunesse. Ici, c'est un film époustouflant et réellement épique (le mot n'est pas galvaudé ici) qui nous est dévoilé et sans perdre une seconde, on comprend l'ampleur du film qui plonge directement dans un univers de science-fiction : entre la planète Krypton et les différents vaisseaux, on en prend plein les yeux. Visuellement très riche (peut-être trop par moments), le film ne fait pas dans la sobriété et cette générosité ne surprend pas de la part de Snyder («300», «Watchmen», «Sucker Punch»). Que de temps parcouru depuis le cultissime «Superman» de Richard Donner !
Œuvrant dans la sphère de Christopher Nolan, on retrouve au scénario David Goyer (Batman, mais aussi «Blade»), dont le canevas scénaristique n'étonnera personne, puisqu'il reprend les mêmes procédés que pour «Batman Begins» sauf qu'ici, l'action démarre très vite, et le film trouve sa force et son énergie dans des flashbacks à l'impact émotionnel certain. L'enfance de Clark Kent donne au film son épaisseur psychologique que les scènes contemporaines ne privilégient pas trop par contre. L'une d'entre elles se déroulant à l'école montre la découverte par le jeune Clark Kent de ses pouvoirs et la manière dont sa mère (Diane Lane : «Judge Dredd», «Intraçable») le rassure. En père sacrificiel, Kevin Costner («Waterworld») assure vraiment dans la paternité du jeune Clark en lui inculquant des valeurs morales. En cela rien n'a vraiment changé et le script ne trahit pas les origines de ce héros bien manichéen, mais Snyder évite tous les écueils en la matière.
Il faut reconnaître que l'émotion ne nous quitte presque jamais, aidée par l'excellente partition musicale d' Hans Zimmer, qui concourt à donner des frissons. Rendant ainsi fort et inoubliable le moment décisif où les parents de Kal-El protégent leur fils et l'espoir qu'il porte du fait de sa naissance naturelle ( le libre arbitre est le thème majeur de ce long-métrage ).
En plus du très charismatique Henry «Les immortels» Cavill (quelle bonne surprise), le reste du casting est vraiment très bon, à commencer par un Russel Crowe («Gladiator») défendant une certaine forme de sagesse, qui fait face à Michael Shannon («Take Shelter») en général prêt à tout pour la survie de son peuple. Mais là aussi, refus du manichéisme car Zod nous apparaît finalement comme ayant une personnalité plus complexe. Certes c'est un méchant dans la tradition du genre, mais qui exprime des motivations qu'on peut comprendre.
Il est de fait un peu regrettable que l'on ressente des coupes de temps en temps, notamment dans la partie psychologique, mais pas d'inquiétude car le film a une forte durée (2h20). On assiste à une dernière partie d'une rare intensité destructrice au point de nous laisser sur les rotules. La générosité exprimée par le réalisateur fait plaisir car on ne s'attend pas vraiment à cela et même si on est dans un film de super-héros, on finit par craindre pour la vie de nombreux personnages. Tout cela emporté dans un tourbillon d'effets spéciaux bluffants. C'est bien simple, un tel flot de destructions est quasiment un record, tout en réussissant à conserver une grande compréhension de l'action. C'est donc un très grand film respectueux du matériau d'origine et qui a le bon goût de se passer de scènes clins d’œil (juste bonnes à faire se pâmer les geeks !)