Retour à Zombieland
Zombieland: Double Tap
Depuis une dizaine d’années, Tallahassee, Columbus, Wichita et Little Rock se sont bien adaptés à l’apocalypse zombie en s’installant à la Maison Blanche (rien que ça !) avec tout le confort qui va avec. Cependant, leur quotidien répétitif va perturber l’équilibre de cette cellule familiale recomposée si bien que Wichita et Columbus voient leur couple connaître une crise, alors que Little Rock a de plus en plus envie de s’émanciper afin de rencontrer des gens de son âge, au grand dam de Tallahassee. Ces bouleversements vont donc conduire notre famille dysfonctionnelle à nouveau sur les routes américaines où l'attendent des morts-vivants classiques, mais aussi certains d’un genre nouveau...
L'AVIS :
En 2009 et comme "Shaun of the dead" avant lui, "Bienvenue à Zombieland" renouvelait les codes du genre de film de zombies en mettant en scène des humains héroïques tentant de survivre face à des morts-vivants dans un environnement de fin du monde, tout en les parodiant ou les détournant, mais le tout dans un registre comique détonnant pour ce style de métrage. Dix ans après, Ruben Fleischer reprend les mêmes et recommence ! S'il est agréable de retrouver la bande des quatre protagonistes ô combien éclectiques mais complémentaires du premier opus, force est de constater que cette suite tant attendue se révèle sans réelle surprise et donc quelque peu ennuyeuse.
Si Woody Harrelson reste toujours aussi charismatique et que Jesse Eisenberg assure l’essentiel, les deux n’excellent pas non plus car ils nous ressortent ni plus ni moins que la même cuisine : le premier défouraille toujours autant de zombies en sortant des vannes plus ou moins bonnes, le second respecte toujours à la lettre la liste de règles qu’il a rédigée afin de rester en vie dans ce monde en perdition et ces dernières s’affichent encore une fois à l’écran en fonction de certaines actions des différents personnages ! Les deux protagonistes principaux sont donc devenus des parodies d’eux-mêmes, eux-mêmes parodiés par deux nouveaux persos (Thomas Middleditch et Luke Wilson, pour ne pas les citer) qui nous feront rire cinq minutes avec leurs gags répétitifs, mais qu’on oubliera vite car leur temps de jeu est limité ! Quant au jeune Berkeley, n'en parlons même pas, il n'a qu'une utilité scénaristique : celle qui déclenche le road trip de toute la famille ! Enfin, pour en terminer côté casting masculin, ce n’est pas l’intervention de Bill Murray dans le générique de fin qui rattrapera cette entreprise claudicante car dézinguer du zombie de façon flegmatique, on l’a déjà vu auparavant !
Pour ce qui est de la distribution féminine, c’est à peine mieux : Wichita et Little Rock, sont complètement sous-exploitées et sont devenues de véritables potiches avec très peu voire des miettes de punchlines dignes de ce nom. Pire : Zoey Deutch, interprétant Madison (la ravissante idiote), un nouveau personnage censé jouer la blonde débile de service, a plus de répliques croustillantes et est même plus attachante qu’Emma Stone et Abigail Breslin réunies ! Quant à Nevada, jouée par Rosario Dawson, elle est quasi inexistante et ne brillera que par une blague certes un peu lourde, toutefois bien rigolote mais à l’humour très en-dessous de la ceinture…
Vous l’aurez donc compris à la lecture de tout ce qui précède, même si les héros confirment le potentiel de sympathie qu'on leur connaissait, ils ne se renouvellent malheureusement pas assez et ce, malgré de nouveaux venus sympathiques sur le papier mais peut-être pas assez mis en avant. Pour le reste, c'est du même niveau que le premier opus, ça dégomme du zombie à tout-va avec moult armes et procédés distincts mais on repassera pour l’originalité. Peu importe finalement que nos héros aient de nouveaux objectifs et que l’on apprenne l’existence de Babylone, sorte de communauté hippie où il fait bon (sur)vivre…
Les morts-vivants, quant à eux, semblent être les seuls à apporter humour et nouveauté. Désormais, et ce dès le début du métrage, on nous classifie les zombies avec : le « Homer », qui comme son homonyme agit de façon stupide et va se faire souvent descendre bêtement, le « Hawking » (comme pour Stephen Hawking) est très intelligent et rusé et le « Ninja », qui est, comme son nom l’indique, furtif et rapide. A côté d’eux, on aura le zombie ultime, baptisé « T-800 » (en référence à "Terminator"), rapide, résistant et donc véritable machine à tuer de l’humain ! Seulement voilà, si le « Homer » est assez bien utilisé et est identifiable de temps à autres, rien ne permet de différencier les autres vus en introduction, ce qui est d'autant plus dommageable que le plus redoutable d’entre eux présenté au départ aurait pu donner un peu de fil à retordre à nos héros mais on n'a jamais le sentiment que ceux-ci le rencontrent à l’exception d’une scène finale donnant l’impression que nos protagonistes ne font qu’affronter une bonne horde de zombies ordinaires. Encore une fois donc, pas grand-chose de novateur en termes d'action ou de suspense !
Malgré quelques bons moments et certains gags qui font mouche, cette suite paraît assez inutile. Les personnages principaux sont soit sous-exploités, soit ils nous ressortent toujours les mêmes poncifs et en deviennent ennuyeux. De plus, c’est assez répétitif et parfois trop bavard (cf. les dialogues interminables entre Tallahassee et Columbus, notamment celui du centre commercial !), si bien que l’on se demande quel est l’intérêt d’avoir attendu dix ans pour faire une suite à un film devenu culte dans son genre et qui se suffisait très bien à lui-même ! Mais ce n’est pas tout, la seule idée bien du métrage (les nouvelles catégories de morts-vivants) n’est même pas exploitée jusqu’au bout de son concept, ce qui aurait été tout de même beaucoup plus intéressant que de s'attarder si longtemps sur des vivants si prévisibles ! Bref, une belle déception !
LA BANDE-ANNONCE :