Affiche française
SCARECROWS | SCARECROWS | 1988
Affiche originale
SCARECROWS | SCARECROWS | 1988
Un film de
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oui
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Scarecrows

Scarecrows

Un groupe de mercenaires tout en muscles (dont une femme) détourne un avion et prend en otage ses deux propriétaires, un père et sa fille. L’énorme butin qu’ils viennent de rafler alors alimente les tensions et l’un d’eux n’hésite pas à filer en parachute, le blé sous les bras.
Le voleur atterrit alors en catastrophe dans une région isolée et apparemment inhabitée : quelques vieux épouvantails sont accrochés aux quatre coins des champs et une ferme vidée de ses occupants se dresse fièrement dans les ténèbres. Lui et ses camarades, alors à ses trousses, vont très vite découvrir que ces lieux sont frappés d’une bien étrange malédiction...

Il est amusant de constater à quel point l’épouvantail est une figure récurrente de la série B d’horreur, contrairement à ce qu’on pourrait croire : on compte alors quelques petits films sur le sujet, tel que le réussi Les fleurs de sang, la toute récente adaptation d’un manga de Junji Ito qu’est Kijiku, le très moyen La nuit de l'épouvantail de Jeff Burr ou l’obscur (et sans doute très Z) Dark Harvest .
L’épouvantail assassin sera même la figure de proue d’une trilogie calamiteuse au possible, à savoir les (absolument pas) fameux Scarecrow. De la paille vivante certes, mais bonne à brûler surtout !

Rien de transcendant hélas, et c’est peut-être pour cela qu’il y avait de quoi être curieux de la sortie import du méconnu Scarecrows, qui avait tout de la bonne petite série b croustillante…en particulier sur le papier.
Car au vu du résultat final, on déchante tout de même très vite… ;

Quoi de plus excitant pourtant que la rencontre entre "Aliens, le retour" (pour les mercenaires) et de "evil dead" (pour le bois hanté) ? Le concept idéal pour de la série b creepy comme on l’aime ; encore faut-il que le réalisateur ait un minimum envie de faire plaisir aux spectateurs.

Scarecrows fascine cependant au plus haut point dès son générique du début : des lettres rouges sur fond noir (c’est toujours classe non ?), des plans sur des épouvantails immobiles qu’on devine pourtant habités des plus mauvaises intentions au point de déceler un sourire sardonique sous la couche de tissus leur recouvrant le visage, une composition musicale inquiétante qui livre le minimum syndical ; le tout est efficace, carré, angoissant.
On s’attend alors au meilleur pour la suite…en vain.

Au bout d’une demi-heure d’exposition toute molle, on est surpris alors par le total désintérêt que l’on porte aux personnages, tous plus rigides et crétins les uns que les autres : le brave père, le dur, le traître, le solitaire, la chouineuse, la femme forte…
Antipathiques à souhait, vus et revus comme c’est pas permis, mal interprétés : la cata, et ceci jusque dans les dialogues, qui sont à l’avenant. Si ces défauts sont visibles en v.o, ne parlons même pas de la v.f, absolument minable de bout en bout…et à peine hilarante !

Pas assez nul pour être aussi tordant qu’un bon bis de famille et pas assez bon pour se démarquer un tant soit peu donc, Scarecrows peine à se rattraper sur la mort des idiots, dont on se fiche royalement du sort. Les meurtres sont en effet assez sanglants (fourche plantée dans la main, décapitation, éviscération, découpage à la scie, faucille plantée dans la cuisse, crucifixion à l’aide de barbelés…) mais leur mise en scène est hélas peu percutante..

Et là encore gros problème : la réalisation de Wesley est plate au possible, celui-ci se contentant de faire tourner ses personnages en rond dans des décors assez quelconques (une ferme à l’abandon, une nature un peu sauvage…) avant de les assassiner comme il se doit. Quant aux pathétiques ralentis et la réutilisation systématique des mêmes gros plans sur les créatures de pailles inanimées, ils n’arrangent guère les choses…

Au milieu de tout ça, les éléments fantastiques tentent de créer vaguement la surprise : le mystère concernant les épouvantails restera secret jusqu’au bout, laissant le spectateur faire le lien entre un portrait cassé, une girouette "diabolique" et quelques détails fort curieux comme cette voiture fonctionnant sans moteur. La quatrième dimension n'est certainement pas loin...
Quant aux créatures elles-mêmes, elles se débattent tant qu’elles peuvent devant la caméra, impitoyables alors avec leurs victimes, et allant jusqu’à les transformer en zombies.
Des idées intéressantes qui auraient mérité plus d’attentions…pour un film qui rate sa vocation de série B "fun & fear".

Note
2
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Jérémie Marchetti