The Asylum
SS Troopers
Nazis at the Center of the Earth
En Antarctique, un groupe de chercheurs est enlevé par des des soldats vêtus d’uniforme aux symboles nazis. Conduits dans une base secrète au centre de la Terre, ils rencontrent alors le Dr. Josef Mengele, bien décidé à donner naissance au Quatrième Reich.
On le sait depuis longtemps, les scénaristes de The Asylum sont complètement fous. Alors vous imaginez bien qu’en entendant parler de nazis réfugiés sur la Lune pour "Iron Sky", leur imagination a été excitée et ils nous livrent une idée tout aussi conne (ben oui, quand même) : leurs nazis à eux sont cachés au centre de la Terre, et ils sont sous le commandement du tristement célèbre Josef Mengele. Expérimentations médicales, festival de swastikas, nazis mal conservés, nous voilà !
Après une introduction qui n’aura aucun rapport avec le reste du film (mais où l’on voit Mengele abattre trois fois le même ennemi avant d’atteindre une cible dans l’oeil à plusieurs dizaines de mètres avec un pistolet tout en étant accroché à un avion en marche, rien que ça), nous voilà donc en Antarctique, avec la belle équipe de chercheurs classique, ses couples, ses casse-cou, ses lourdingues, son scientifique un peu louche, etc...L’occasion d’admirer les nombreux effets spéciaux rapidement réalisés avec un budget dérisoire, le numérique renvoyant directement aux cinématiques de la première PlayStation et les maquillages rappelant par moments "Le Lac des morts-vivants" de Jean Rollin. Manque de temps ou de moyens, certains plans larges sont totalement recréés par ordinateur, des décors aux acteurs, pour un résultat vraiment moyen.
Rien de bien surprenant évidemment, le studio nous ayant depuis longtemps habitués à cette médiocrité niveau effets-spéciaux. Mais là où les scénaristes vont se surpasser, c’est dans le mélange de culot et d’idiotie qui est souvent la signature de leurs films. Ils vont aller très loin dans le mauvais goût, pour mon plus grand bonheur, et après une première partie lorgnant vers le torture-porn, avec ses lobotomies ou ses greffes de visage façon "Massacre à la tronçonneuse" ou "Volte / Face", avec ses références un peu malsaines à la Shoah, ils pètent complètement les plombs par la suite et nous proposent un spectacle totalement fou, en ressuscitant Hitler dans le corps d’un robot, à la façon du jeu Wolfenstein 3D !
Derrière la caméra, on trouve une personne ayant, quand même, travaillé un peu sur les effets spéciaux de "Le Seigneur des anneaux : le retour du Roi" : Joseph J. Lawson, qui cite parmi ses influences Steven Spielberg, Sam Raimi, John Carpenter, John Landis, J.J. Abrams ou encore Peter Jackson, rien que ça ! Et puisque l’on parle de Peter Jackson, évoquons rapidement une autre réalisation de ce monsieur Lawson : "Age of the Hobbits", principalement réputé pour avoir été interdit de la vente suite à une plainte de la Warner ; je vous en reparle très vite dans une autre chronique, puisque je n’ai pas pu résister, une nouvelle fois, à l’appel du mockbuster.
On retrouve également dans ce film quelques visages connus, comme Jake Busey et son éternelle tête de psychopathe ("Identity", "Starship Troopers", "Fantômes contre fantômes") ou Dominic Swain, la "Lolita" d’Adrian Lyne et la fille de John Travolta dans "Volte / Face".
"SS Troopers" est donc, finalement, l’un des meilleurs films produits par The Asylum, principalement grâce à sa seconde partie totalement déjantée. Si l’on retrouve les défauts habituels du studio (effets spéciaux loupés, interprétation horrible), le simple fait de voir le Dr. Mengele, réfugié au centre de la Terre, donner naissance à un Adolf Hitler robotique vaut le coup d’oeil. De quoi faire enrager Stéphane Erbisti de ne pas l’avoir vu pour son numéro 3 de Toutes les couleurs du bis consacré à la nazisploitation !
Notons enfin que comme beaucoup de films de The Asylum, il existe de nombreux objets dérivés. Aussi, au milieu des string "Mega Piranha" ou des mugs "MILF", déjà très classes, on peut se procurer les vêtements, la thermos, le sac ou...le body pour bébé avec le titre NAZIS AT THE CENTER OF THE EARTH écrit en grosses lettres...D’un goût très particulier quand même...