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SUCKER PUNCH | SUCKER PUNCH | 2011
Affiche originale
SUCKER PUNCH | SUCKER PUNCH | 2011
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Sucker punch

Sucker punch

Zack Snyder revient sur les écrans après son "Watchmen" qui n'a pas fait l'unanimité. Cette fois, il risque de mettre tout le monde d'accord.

A cet endroit ce situe usuellement, un résumé du film, un aperçu du scénario. Le problème est que Zack Snyder ne s'est pas vraiment donné la peine d'attribuer un fond à son Sucker Punch (qui peut être traduit par "coup de pute" au sens de coup en traître). Certes, il s'est bien excité sur l'aspect visuel, mais s'est complètement oublié lors de l'écriture de l'histoire. Pour faire court – mais difficile de faire autrement – Babydoll se fait interner par son méchant beau-père, dans un hôpital psychiatrique. Et là, un autre monde s'ouvre à elle. Un monde, où pour s'échapper de l'asile, elle devra récolter 5 items.

Et c'est parti pour 110 minutes de chasse au trésor à grand renfort de coups de tatane et de gunfights, le tout entrecoupé de scènes mièvres et agaçantes.

Avec Sucker Punch, le sucker [NdR : imbécile en anglais] c'est clairement le spectateur qui se sera fait délester de quelques 10€ pour se faire laver le cerveau au jus de clip.

SUCKER PUNCH | SUCKER PUNCH | 2011

Zack Snyder avait déjà prouvé avec "Watchmen" ses difficultés à raconter une histoire, transformant un matériau en or (la bande dessinée originale) en une déferlante de plans ralentis, et de fan service qui n'ont pas vraiment convaincu tout le monde. C'est très beau, certes, mais on se sent un peu exclu de l'histoire. Un peu comme si votre copine vous proposait un plan à trois avec une amie, et que vous finissiez sur une chaise à regarder les deux demoiselles s'ébattre entre elles.

Dans Sucker Punch, le réalisateur pousse le bouchon encore plus loin, puisqu'il a tenu à écrire lui-même le scénario. Or ici, ce dernier sert l'image, en lieu et place de l'inverse. Tout au long du film, le spectateur attentif pourra ressentir que tout a été écrit en fonction des images qui pourraient en être tirées. Peu importe que l'histoire soit inintéressante, du moment qu'on a un samouraï géant avec une gatling sur le porche d'une gargantuesque église gothique en passe d'exploser.

Monsieur Snyder, vous m'avez pris pour un con. J'en suis blessé. Je suis tombé dans votre panneau façon papier tue-mouches pour geek. C'est vrai, la bande annonce avait tout pour plaire : des jolies pépées, des images superbes, etc. mais une bande annonce de deux heures, je me sens dupé.

Dès les premières minutes, j'ai compris que ça allait être dur. Comme un gros gâteau à la crème qui fait envie dans la vitrine du pâtissier, mais qui une fois dans l'assiette est odieusement indigeste et étouffant. D'ailleurs j'ai étouffé. J'ai eu envie de me lever, de sortir de la salle pour aller prendre l'air, loin de ton théâtre de marionnettes aseptisé, loin de tes écrans verts et de tes millions de dollars de postproduction. Mais je suis resté et j'ai eu mal aux yeux, aux oreilles et au cœur. Pourtant, j'avais envie de l'aimer ton film, Zack. Tu nous as annoncé ZE film qui donnera des rêves humides à tous les geeks de la planète. Mais finalement le seul à mouiller sa culotte, c'est toi.

Mais en lieu et place de cette immense machine à plaisir pour geek, Snyder sert une sorte de remake de "Charlie et ses drôles de dames" post apocalyptique. Tout est poussé à l'extrême, vidant le film de sa substance. Même les images superbes, les plans impressionnants, n'ont finalement aucune saveur, parce qu'ils s'inscrivent dans un néant scénaristique.

En résulte un clip musical surchargé graphiquement et musicalement. En effet, même la musique contribue à écarter le spectateur du film, alors même qu'elle est placée au centre de l'intrigue. Les mashups (mélanges de plusieurs titres) et autres remix engluent les cages à miel d'une manière peu agréable. Le choix de la musique est cohérent : là encore c'est excessivement indigeste. A côté de Sucker Punch "Iron Man 2" semble austère avec son esthétique de clip de rap. Même Michael Bay peut ranger ses jouets, à côté de Sucker Punch, ses films ressemblent à des films d'auteur expérimentaux Scandinaves.

La déception est donc à la hauteur des attentes, même si plus le film se dévoilait, plus mes espoirs s'élimaient. A moins que vous n'ayez envie de vous infliger 110 minutes d'une œuvre audiovisuelle à la croisée du clip et de la bande annonce de jeux vidéo, peut-être profiterez-vous de la séance. Avec son graphisme léché, mais complètement creux, et sa fainéantise scénaristique, Sucker Punch fait pâle figure d'OVNI en ce début d'année. Face à des films tels que "Fighter", "127 heures", ou "We Want Sex Equality", il est vrai que Sucker Punch semble vraiment insulter l'intelligence du spectateur.

Il est vrai qu'il faut comparer ce qui est comparable. Mais Zack Snyder (et certains critiques puants) semble avoir oublié quelque chose : même avec 85 millions de dollars de budget, la base du cinéma c'est de raconter des histoires. "L'arrivée d'un train en gare de la Ciotat" c'était bien en 1895. Maintenant il faut raconter des histoires Monsieur Snyder, et pas juste barber le spectateur en lui exhibant ses joujoux coûteux !

Si la note ci-dessous vous paraîtra probablement un peu abrupte, c'est que la vision de Sucker Punch a été vraiment difficile. Il faut une certaine endurance pour passer presque deux heures à regarder Zack Snyder se masturber. Pendant ce temps, le spectateur au fond de son siège, est contraint d'assister à ce triste spectacle…

SUCKER PUNCH | SUCKER PUNCH | 2011
SUCKER PUNCH | SUCKER PUNCH | 2011
SUCKER PUNCH | SUCKER PUNCH | 2011

Absolument pas d'accord avec mon confrère Colin ! Sucker Punch bénéficie en fait d'un scénario étonnant, qu'on peut même qualifier de scénario à tiroir. On en arrive même à ce demander si Babydoll existe réellement ou si elle n'est que "L'ange protecteur" de Sweet Pea venu la libérer. Est-ce vraiment Babydoll qui se fait lobotomiser ou Sweet Pea, cette torture lui permettant de recouvrer "la liberté" et de stopper son aliénation ? Bref, beaucoup plus intelligent et sophistiqué qu'on ne le croit !

je trouve même Colin légèrement gentil avec ce "film". Un maelstrom indigeste. Burp

Je pense que vous êtes passé complètement à côté du film, ne vous focalisant que sur les images au lieu d'en analyser le scénario, bien plus complexe qu'il n'y paraît aux premiers abords...

C'est quand même étonnant de voir ceux qui ont aimé ce film prétendre que les autres n'ont pas aimé parce qu'ils ne l'ont pas compris...Ce n'est pas parce que l'histoire (enfin, le final) peut faire l'objet de plusieurs interprétations que le scénario est d'une merveilleuse complexité.
On pourrait même, en étant mauvaise langue, y voir là la preuve que Snyder ne savait pas trop où aller avec son film, préférant largement miser sur l'aspect visuel (les scènes d'action l'emportent quand même largement sur les scènes de narration).
Et comme le visuel ne m'a, comme pour 300, pas convaincu à 2-3 scènes près, je me suis franchement ennuyé devant un film que j'ai trouvé moche et con...

C'est sûr que d'arriver à trouver quelque chose de "subtil" et de "complexe" dans ce scénario doit êtee l'apanage d'une certaine humanité. Apparement je n'en fait pas partie...et c'est tant mieux. Dans ces conditions même Bruno Mattei avait plus de choses à dire...

Note
1
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Colin Vettier