Affiche française
TORTURE | GAG | 2006
Affiche originale
TORTURE | GAG | 2006
Un film de
Scénario
Date de sortie
Pays
Genre
Couleur ?
oui
Musique de

Torture

Gag

Detroit et Tony, deux cambrioleurs, pénètrent par effraction dans une maison en apparence isolée. Sur place, ils trouvent Brian, un homme bâillonné et attaché à un matelas. Est-il victime d'un maniaque ou bien s'adonne-t-il à des pratiques sexuelles peu ordinaires ? On ne sait pas trop. Toujours est-il que nos deux lascars ne trouvent pas mieux à faire que de rester afin d'ouvrir un coffre-fort et d'en demander la combinaison au muselé !? Soudain, ils sont attaqués par surprise, qui n'est ni une personne ni un animal, c'était juste pour dire qu'un méchant les agressait ! Detroit se retrouve alors ligoté à une chaise et Tony est menotté. En même temps ils l'ont bien cherché les cons ! Mais que peut bien donc leur réserver leur mystérieux assaillant ?

TORTURE | GAG | 2006

Je commencerai ma critique en vous assénant de but en blanc que Scott W. Mckinlay, le réalisateur et producteur en d'autres temps de "Citizen toxie - The Toxic Avenger IV", n'a pas le talent d'un James Wan et qu'à coup sûr, Torture ne vaut pas "Saw" ! Et qu'il ne l'égalera jamais et ce, pour personne ! Je l'annonce de suite, ce film porte aussi bien son titre en français ("Torture") en raison de ce qu'il nous impose sur la durée, qu'en anglais ("Gag", non ce n'est pas une blague, ça veut juste dire bâillon dans la langue de Shakespeare) tellement c'est indigent au possible et révélateur de la médiocrité de l'œuvre. En effet, rares sont les films qui vous offensent autant moralement par leur simple platitude, que physiquement par leur insupportable amateurisme. Un métrage grâce auquel rien que l'acte de le regarder jusqu'au bout par on ne sait quel miracle vous confère l'aura de quelqu'un d'extrêmement brave (et ce mot est tellement bien choisi !) voire vous place sur le même piédestal qu'un Saint n'ayons pas peur des mots, eh bien un tel film est en soi, un regrettable événement. Dépenser que dis-je, perdre pour être plus précis, ne serait-ce qu'une heure trente de votre vie à visionner cette immondice est à proprement parler contre-nature. Le temps est une telle denrée rare que voir ce long-métrage ennuyeux, pas original pour deux sous, cheap, incohérent et surtout mal joué, est un manque à gagner considérable dans votre vie. Et pourtant, je suis hyper bon public et adore ce genre de films !

A tous ceux qui comme moi pensaient que "Captivity" de Roland Joffé et son twist visible à deux kilomètres avait enterré le genre à tendance torture porn movie eh bien à tous ceux-là j'ai envie de dire : "Vous aviez raison" ! Seulement voilà, il y a eu aussi Torture, un horrible navet mâtiné de sadomasochisme où trois gars sont forcés d'avaler divers objets plus ou moins contondants quand ils ne sont pas bâillonnés ou torturés, faut bien que le métrage porte son titre tout de même !

Voulant surfer à l'époque sur la vague des succès rencontrés par les films dits « hard» à la "Hostel" et compagnie, le réalisateur Scott W. Mckinlay, sentant le filon mais avec dix ans de retard et des moyens limités, se lançait lui aussi dans le film de torture craspec à grandes rasades de scènes censées être répugnantes. Nous voici donc embarqués dans un film à la trame des plus convenues où les scènes de séquestration le disputent à celles de supplices, le tout saupoudré de scénettes de torture psychologique. Seulement voilà, on assiste à une succession et donc subséquemment à une surenchère ennuyeuse d'images et de scènes empruntées çà et là aux autres modèles du genre mais ce, maladroitement. On devine alors aisément que Mckinlay, limité par un budget étriqué et limité tout court car n'est pas le nouveau Kubrick qui veut, n'a pas eu d'autres arguments à nous proposer et qu'il n'a donc pas trouvé mieux pour vendre son film, que de pauvres références pas attractives même pour deux bahts, la monnaie thaïlandaise, c'est pour dire !

Accablant spectacle donc que ce défilé gratuit de séances de tortures physiques (scène d'empalement, souris avalée de force, brûlures aux pennies ébouillantés, idée ridicule au possible tellement le rendu à l'écran est risible !), entrecoupées de supplices psychologiques (voir la scène atroce de fellation obligatoire et incestueuse, bien vue mais déjà utilisée maintes fois, notamment dans des films sur la pègre, pour les aficionados) sur des cambrioleurs pas du tout comme Arsène Lupin ou Edgar, qui eux sont subtils et intelligents, mais qui seraient plutôt du genre benêts comme c'est pas permis. Effectivement, l'un des voleurs se libère un nombre considérable de fois sans jamais prendre la peine de s'enfuir ! Il faut quand même ne pas être très futé, non ?

On est toutefois relativement surpris lorsque le réalisateur nous propose une feinte narrative autrement dit un twist, dès la première demi-heure du métrage, astuce que nous ne révélerons pas afin de ne pas gâcher le seul plaisir que pourrait éventuellement vous donner le film, enfin pour ceux qui auront le courage de le visionner après tout ce qui a déjà été dit...

Mais hélas, Scott W. Mckinlay ne profite jamais de son surprenant revirement puisqu'il préfère se concentrer sur les victimes et leur sort. Mal lui en prend. S'en suivent alors des lieux communs plus gros que les testicules d'un mammouth atteint d'éléphantiasis : une victime a échappé par miracle au psychopathe qui fera tout pour l'occire définitivement, la fin met aux prises le méchant contre le gentil autrement dit les uniques survivants du carnage et la police arrive, comme souvent, après la bagarre. Enfin bref, on anticipe trop aisément le déroulement de l'intrigue, c'est vous dire comme on s'ennuie ferme !

Ajoutons à ce désastre sur pellicule : quelques situations tirées par les cheveux voire grotesques (cf. la scène où l'un des personnages lutte contre son oppresseur avec un sac sur la tête, celle du rêve hallucinatoire d'une des victimes, hilarante d'amateurisme ou encore le sadique qui s'obstine à attacher de la même façon l'un des deux cambrioleurs s'étant enfui à maintes reprises) qui viennent casser le rythme du film qui n'en demandait pas tant, un format de caméra inadéquat faisant plus documentaire qu'autre chose et très mal utilisé (faut arrêter la caméra à l'épaule les gars, surtout quand c'est votre pote Jojo le poivrot du troquet du coin qui la tient !), une musique peu présente voire quand il y en a, totalement imperceptible, de mauvais raccords entre les scènes au montage et vous ferez facilement l'addition qui sera, si l'on en juge l'ampleur des dégâts, très salée. Rien, rien en effet ne peut sauver cette œuvre indie n'arrivant même pas aux chevilles des "Gruesome", "Broken" voire même de l'ineffable "Captivity" qui boxent pourtant dans la même catégorie, c'est vous dire ! Si vous voulez du malsain réalisé avec deux bouts de ficelle, allez plutôt visionner "Scrapbook" d'Eric Stanze, distribué il y a quelques années déjà par Uncut Movies…

Côté acteurs, la poignée de comédiens qui jouent dans le film sont tous des quasi inconnus à part Trent Haaga ("Citizen toxie - The Toxic Avenger IV", "Terror Firmer" ou encore "Splatter disco"), roi de la série Z et ils le resteront tous tellement ils sont affligeants. A côté d'eux, l'illustre Jean Lefèvre, c'est l'Actor's Studio oblige ! Tout le casting doit être constitué de la bande de potes du réalisateur, ce n'est pas possible autrement ou alors ils sont venus cachetonner ou pire encore, ils ont cru qu'ils allaient jouer dans le nouveau "Saw" ! Quel manque de discernement ! La palme revient sans doute au grand méchant du métrage, l'un des pires que je n'ai jamais vu. Totalement insipide, pas taillé pour le rôle, il manque totalement de crédibilité si bien que grâce à lui j'ai pris une grande décision : ce sera le dernier film de la catégorie torture porn movie que je verrai, promis on ne m'y reprendra plus ! Ou bien alors il faudra que quelqu'un apporte du sang neuf et ce, par décalitres, car avec la saga "Saw" sur le déclin et celle des "Hostel" déjà limitée, ça devient vite fatiguant à la longue de voir les cinéastes toujours utiliser peu ou prou les mêmes ficelles !

Evitez donc absolument ce métrage sauf si vous êtes adeptes de pratiques sadomasochistes, il n'y a pas d'autres mots. Il y a tant de meilleurs films qui attendent que vous les visionniez, que ce serait dommage de perdre du temps avec celui-ci. A la limite, regardez juste la jaquette et basta ! C'est bien la seule chose un tant soit peu digne d'intérêt concernant ce film !

TORTURE | GAG | 2006
TORTURE | GAG | 2006
TORTURE | GAG | 2006
Note
1
Average: 1 (1 vote)
Vincent Duménil