Two sentence horror stories (saison 1)

Two sentence horror stories (season 1)

Two sentence horror stories (saison 1) | Two sentence horror stories (season 1)| 2019

Semblable à la série "Channel Zero" de Syfy basée sur des légendes d'horreur virales, les fameuses « Creepypastas », Two Sentence Horror Stories s'inspire de la communauté de fan fiction en ligne dont il tire son nom. Ainsi, lorsqu’un site de la toile très connu demanda aux internautes : « Quelle est la meilleure histoire d'horreur courte que vous puissiez trouver en deux phrases ? » - les réponses effrayèrent tout le monde à mort ! En voici deux exemples :

• « Il y avait une photo de moi en train de dormir sur mon téléphone ». « Je vis seule ».
• « Ma sœur dit que maman l’a tuée ». « Maman dit que je n’ai pas de sœur ».

De fait, la série reprend ce concept avec une phrase en début d’épisode, complétée par une autre juste avant le générique de fin. La première saison se compose ainsi de neuf épisodes de 20 minutes, chacun ayant une intrigue et des personnages autonomes. La série a commencé avec cinq courts métrages avant d'être adaptée par la chaîne « The CW » en tant que série régulière. Si vous êtes un fan d'histoires d'horreur en deux phrases, cette compilation d'histoires effrayantes a définitivement tout pour vous plaire, mais sera-t-elle à la hauteur de vos attentes ou de votre imagination ?

L'AVIS :

On commence par l’épisode Gentleman dans lequel un tueur en série qui cible et tue des mères célibataires devient obsédé par l’une d’elles l’ayant rejeté et la traque sans discontinuer. On dira juste qu’avec cette histoire de serial killer de mamans jugées imparfaites car ne s’occupant pas assez voire mal de leur(s) rejeton(s), on commence timidement, même si la fin pourrait sauver l’ensemble car inattendue mais seulement pour ceux n’ayant pas vu beaucoup de films d’horreur avant ! 4/10

Continuons notre exploration avec Squirm (qu’on pourrait traduire ici par : « gêne », « embarras ») narrant les déboires d’une jeune assistante qui, après une fête de bureau, se réveille dans son lit sans aucun souvenir de la façon dont elle est arrivée chez elle ou de qui a pu lui servir ses boissons. De fait, elle va vite virer paranoïaque en pensant même que quelque chose en elle a été introduit. Elle va donc essayer de résoudre ce mystère. Simple mais efficace, ce récit de la vengeance d’une employée semblant avoir été abusée par l’entremise de GHB s’apparente au film « Promising young woman » et l’outil servant de représailles sera particulièrement singulier et efficace ! 7/10

On enchaîne avec Legacy où le fantôme d'un mari violent récemment décédé continue de hanter et de tourmenter sa femme ainsi que sa famille après son décès. Cet épisode est la preuve absolue qu’on a fait le tour des films de fantômes chinois car tout a déjà été montré et rien d’innovant ne sera désormais raconté ! Cela vaut un bon 4/10 et encore, c’est généreux !

Hide prend ensuite le relais avec l’histoire d’une femme hispanique embauchée pour garder une petite fille autiste pour la soirée et qui fait de grands efforts pour protéger l’enfant d'une invasion de domicile impliquant deux personnages masqués les menant à un jeu dangereux du chat et de la souris : tuer ou être tué ! Cet épisode reprend les codes du home invasion movie à la façon de "The strangers : prey at night" avec une baby-sitter hispano au passé mystérieux faisant face à deux individus mutiques et masqués dont un porte un ciré jaune comme dans le classique "Alice sweet Alice", mais il a le mérite d’être efficace et bien géré, tout en ayant une chute un tant soit peu originale. 7/10

Suivra Scion (traduisible par : « rejeton ») racontant les malheurs d’un adolescent gay atteint d'un cancer envoyé par ses riches parents dans une clinique privée pour y être soigné, qui apprendra, une fois sur place, que l'endroit et le personnel ont un sinistre dessein pour lui. Lorgnant sur "A cure for life" avec cet institut plus qu’étrange semblant cacher une secte de reptiliens dirigée par une sorcière diabolique, cet épisode est d’honnête facture car on passe un agréable moment en le visionnant, même si on était en droit d’en attendre plus et que sa fin semble un peu convenue. 6/10

Dans Tutorial filmé entièrement du point de vue de plusieurs caméras vidéo et web, une jeune blogueuse se retrouve harcelée par un intrus dans sa propre maison. Seulement l’importun en question a oublié un détail : elle est complétement folle ! Sympathique comme tout ce petit épisode illustrant l’expression de « l’arroseur arrosé » avec Karine, une jeune femme ayant sa chaîne de maquillage sur Internet et qui pète carrément les câbles façon Harley Quinn ! On retrouve un peu du métrage "I see you" avec des envahisseurs de domicile style « phrogging », mais malheureusement pour eux, ils n’ont pas choisi la bonne personne… 7/10

Nous est proposé ensuite Only child (qu’on traduirait par « fils unique ») dans lequel une femme âgée emménage avec son fils et sa famille, seulement elle soupçonne son jeune petit-fils d'être possédé par un démon. Si le fait de mettre en avant une grand-mère en provenance d’Haïti pratiquant le vaudou (un peu à la manière de Firmine Richard dans la série française « Mortel ») luttant contre ce qu’elle croit être la réincarnation de Papa Doc Duvalier, le célèbre dictateur de Port-au-Prince, était a priori intéressant sur le papier, la réalisation l’est un peu moins. La faute principalement à un manque d’innovation concernant le canevas et à une chute prévisible, malgré certains passages faisant penser à l’inquiétant "Us" de Jordan Peele. 5/10

Poursuivons cette première saison avec Little monsters mettant en images un démon métamorphe, que les adultes ne peuvent voir, qui traque trois jeunes enfants vulnérables vivant dans des logements sociaux à New York. Cette parabole sur la pédophilie avec des enfants délaissés, enlevés et dévorés par un démon dans un quartier défavorisé rappellera un peu le segment « Lo que importa lo de adentro » de l’anthologie "Mexico barbaro" avec son croquemitaine s’en prenant aux enfants. On regrettera juste sa fin un peu trop sage à notre goût… 6/10

On conclura cette première saison par une trilogie avec un épisode plus long tout simplement intitulé Trilogy ! Dans Ma, Mona est une jeune femme d’origine asiatique sexuellement réprimée vivant avec sa mère invalide dans un lotissement urbain et qui semble piégée dans sa situation de vie glauque et cachant plusieurs secrets jusqu’à l’arrivée d’une charmante voisine. Guilt trip raconte le récit de Michelle, une jeune femme qui prend en stop un étranger, nommé Jayson, après l'avoir vu se faire brutaliser par la police, sauf que Jayson et Michelle ont un projet caché chacun l'un pour l'autre. Enfin, Singularity présente Nala, une hackeuse activiste transgenre qui est obsédée par Internet ainsi que par ses rêves inexpliqués impliquant un enfant disparu…

Cet épisode triple avec jeune fille homosexuelle refoulée maniant la télékinésie vivant avec une mère possessive, une autre prenant en stop un jeune black venant d’être victime d’une bavure policière et un transsexuel se mutilant en s’implantant une puce dans le corps pour être hyper connecté ne réussissant au final qu’à attirer des esprits revanchards, était vraiment intéressant car avec des univers variés, mais avec à la fois des gens seuls qui avaient tous quelque chose à cacher et dont ils n’avaient peut-être pas envie de parler. Bien réalisé, avec des fins convaincantes, il vient conclure cette saison avec le panache qu’on attendait peut-être un peu plus sur la totalité de la saison 1. 7/10

Cette série que d’aucuns comparent souvent à "Black mirror" s’en éloigne tout de même pas mal, dans le sens où elle ne fait pas que critiquer les côtés néfastes des nouvelles technologies. Certes, y seront abordés la dépendance et le danger représenté par les réseaux sociaux, mais d’autres thèmes actuels seront également approchés comme : la quête d’identité (que l’on soit gay, transsexuel ou autre), le viol, les familles monoparentales, les violences conjugales, les emplois précaires et le travail clandestin, le racisme et la pédophilie, j’en passe et des meilleurs ! Bien évidemment, le but de la série est tout autre, mais elle a au moins le mérite d’en parler, même si tout cela n’est qu’effleuré. A tout ceux qui comme moi se disent en regardant un film d’horreur moyen que si ça avait été un court-métrage, ça aurait pu être mieux réussi, cette série est faite pour eux car c'est assez original, les acteurs sont corrects, les épisodes sont soignés et certains ont même un sous-texte politique. Seul gros bémol qui en fait un assez bon produit diffusé sur Netflix au lieu d’un excellent : les histoires ne font pas assez peur et cela manque d’effets sanglants et de monstres terrifiants pour tout amateur d’horreur qui se respecte !

Two sentence horror stories (saison 1) | Two sentence horror stories (season 1)| 2019
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Bande-annonce
Note
3
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Vincent Duménil