Vendredi 13 chapitre 9 : jason va en enfer
Jason goes to hell: the final friday
Une jeune femme revient à Crystal lake où le camp à été détruit depuis deux ans. Très rapidement en proie à des bruits étranges, elle se retrouve nez à nez avec Jason de retour sur les lieux pour parachever son parcours sanglant. Mais il s'agit d'un piège que lui a tendu le FBI.
Jason explose véritablement sous les coups répétés des mitraillettes et autres armes militaires. Ses restes, dont son cœur, sont évacués à la morgue la plus proche.
Alors que le journal TV s'enorgueillit rapidement de la mort " définitive " de Jason, le médecin légiste chargé de celui-ci est pris de fringale et dévore son cœur…
Ne jamais remettre au lendemain ce que l'on peut faire le jour même. Telle aurait dû être pourtant la devise d'Adam Marcus le premier jour de tournage. Ce neuvième épisode, annoncé comme " the final Friday " (les producteurs nous prennent vraiment pour des imbéciles), regroupe à lui seul tout ce qu'il était possible de réunir en terme de médiocrité, et ce, sur tous les points. Aussi, je prends la liberté de le rebaptiser : the final shame.
Le scénario tient sur un timbre poste ( les mauvaises langues y verront une habitude ). Mauvaise langue / timbre poste, vous me suivez ? Douteux… tout comme le sentiment qui traverse les 90 minutes de cet infâme métrage.
Par ailleurs, il suffit juste de lire la dernière phrase du résumé pour savoir que toute question sera superflue.
Jason doit régulièrement changer de corps pour poursuivre ses méfaits. Déjà l'idée en elle-même est une absurdité. Jason est une entité propre, et ce depuis le début. Les petits malins me diront qu'avec le cœur comme seul organe encore vivant, il n'a pas trop le choix. D'accord je m'incline. Ce sera la seule fois.
Du coup, la véritable spécificité de la saga perd tout son sens, les méfaits étant principalement l'oeuvre de ses enveloppes corporelles. Et justement, les meurtres parlons-en ! Le film comporte indéniablement une certaine violence visuelle, mais hélas les scènes ne sont pas à la hauteur. Stupéfait de voir la rareté des effets gores véritablement montrés. Le réalisateur fait le choix de suggérer les coups et ensuite de nous infliger le résultat ( 21 victimes ), certes ensanglanté, mais statique.
Là où l'on apprend que Jason a une sœur, elle-même mère d'une petite fille, et que seule l'une ou l'autre pourra venir à bout de Jason, à la condition de lui transpercer le cœur (!). Mais là où le bât blesse c'est que le cœur en question se promène de corps en corps après contamination buccale. A la manière d'un face-hugger plutôt risible et dépourvu de crédibilité. Sauf pour Adam Marcus visiblement, qui a dû prendre soin de s'entourer d'incapables afin de ne pas voir son projet capoter. Son casting ne ressemble à rien et ne rassemble personne. L'interprétation aurait peut-être pu sauver un scénario catastrophique mais il n'en est rien. Les acteurs ne sont nullement impliqués et pour certains improvisés ou recyclés.
Ainsi Marcus s'octroie un petit rôle d'officier : on n'est jamais bien aussi bien servi que par soi-même… et la famille, à savoir son frère Kipp dans un des rôles principaux. Le pauvre Kane Hodder (très certainement impatient lors du tournage de retrouver les 15 dernières minutes où il endosse véritablement SON rôle de Jason ) se retrouve quand à lui agent de sécurité et victime de son propre personnage. Le seul privilège qui lui sera accordé sera de " ganter " personnellement le final de ce massacre : un clin d'œil symbolique au futur Freddy VS Jason, pour lequel il faudra patienter 10 ans.
Adam Marcus ne respecte rien et ne recule devant rien. Non content de dé-personnifier le personnage de Jason, il n'hésite pas à faire disparaître l'essence même de la série, à savoir Crystal Lake.
Exit le camp maudit et les adolescents s'époumonant dans les bois. Idem pour les jeunes écervelées adeptes du brushing et du bikini. Ici place au monde adulte : l'idée en soi n'est pas mauvaise bien que, comme cité précédemment, les aînés sont encore moins futés.
Malgré tout cela, si vous tenez absolument à observer méthodiquement le film, vous pourrez toujours vous amuser à découvrir des reflets de l'équipe technique dans certaines scènes, ou bien encore un nombre impressionnants d'erreurs. Un exemple ? La scène d'amour sous la tente : la miss jette le préservatif derrière son boy-friend et lorsque le Shérif ( Billy Green vu dans "Critters" ) découvre les corps, le condom a miraculeusement atterrit dehors et changé de marque !
Une des nombreuses gouttes d'eau dans un énorme vase fêlé depuis quelques épisodes. Et ce n'est pas ce chapitre 9 qui nous réconcilie avec Jason sorti d'on ne sait où. Sûrement pas de l'Enfer, car la place est déjà prise. Par nous.