Affiche française
HIDDEN (2009) | SKJULT | 2009
Affiche originale
HIDDEN (2009) | SKJULT | 2009
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oui
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Hidden (2009)

Skjult

Suite au décès de sa mère, Kai revient dans sa région natale qu’il a quittée voilà presque 20 ans pour régler les fameuses formalités administratives. Mais ce retour s’avèrera des plus traumatisants pour le jeune homme qui cache au fond de lui une enfance bien malheureuse et de terribles secrets autour de sa mère. Des secrets dont il ignorait encore quelques morceaux jusqu’à ce retour imprévu sur ses terres natales…

HIDDEN (2009) | SKJULT | 2009

La Norvège (nous pourrions même dire la Scandinavie de manière générale) nous livre parfois quelques bonnes surprises en termes de cinéma fantastique, comme en témoignent par exemple des films (aux registres pourtant divers et variés) tels que "cold prey" (slasher), "dead snow" (film de zombies sur fond de comédie horrifique), "the troll hunter" (found footage à la sauce monsters movie), "dagmar, l’âme des vikings" (survival signé là aussi Roar "cold prey" Uthaug) sans oublier également des "manhunt", "babycall" et j’en passe.

Peu connu dans nos contrées, "hidden" (à ne pas confondre avec "the hidden" de Jack Sholder, Grand Prix à Avoriaz 1988) a notamment été montré lors du BIFFF 2010 avant de sombrer dans l’oubli.
Une sortie discrète en dvd en France a permis à votre rédacteur de se lancer dans ce film de Pal Oie, déjà réalisateur du long-métrage "villmark" (alias "dark woods") devenu un film-référence en Norvège pour bon nombre de journalistes scandinaves (et pourtant une fois encore disparu du circuit français après une rapide visite à Cannes).

Thriller psychologique mêlant également dans sa narration d’autres registres du cinéma fantastique tels que le slasher ou encore le film de fantômes, "hidden" ne fera probablement pas l’unanimité auprès de son public. Mais pourquoi donc ?

Peut-être trop lent pour certains, peut-être trop confus et énigmatique dans sa narration pour d’autres, le film de Pal Oie en décevra plus d’un sans aucun doute. En ce qui me concerne, j’avoue avoir été plutôt agréablement surpris par cette œuvre injustement oubliée (surtout quand on voit le paquet de niaiseries qui peuplent certains festivals et surtout bon nombre de salles de cinéma de nos jours).

Alors oui, il est vrai que le traitement donné au film est quelque peu bancal (et c’est fort dommage) : très lent dans sa narration, infesté de flashbacks (clairement dispensables pour une grande partie d’entre eux) et quelque peu déstabilisant par son nombre incroyable de visions et d’éléments irréels qui pourront en perdre plus d’un au passage, "hidden" n’a effectivement pas toutes les cartes en main pour devenir un film mémorable comme ceux cités précédemment dans la présente chronique.
Par ailleurs, les clichés qui peuplent notre film norvégien ne vont pas l’aider à se faire que des amis parmi les cinéphiles que nous sommes (nous avons droit à la sempiternelle inquiétante et vétuste maison aux abords de la forêt avec ses sous-sols sombres et sales que nous visiterons bien-entendu, sans oublier les thématiques maintenant bien connues de la maman méchante ou encore des enfants martyrs…).

Et pourtant, le film de Pal Oie bénéficie de ce petit quelque chose qui pourra retenir l’attention des plus téméraires défenseurs du cinéma fantastique dont je fais partie (attention, cela ne signifie pas pour autant que je suis indulgent avec n’importe quelle production hein !).

Un petit quelque chose qui provient en partie de cet atmosphère glauque, cette ambiance pesante et froide qui pèse tout au long du film. Une photographie de haute volée, des décors certes classiques mais fonctionnant parfaitement ici (une morgue puis un hôtel intrigant pour enfin finir une grande partie du temps dans cette bâtisse peu accueillante, sans oublier la forêt menaçante qui l’entoure, milieu si cher à Pal Oie comme en témoignaient déjà son court-métrage "stopp" et son film "villmark") et des couleurs froides et ternes tout au long du film viennent donner à "hidden" un petit cachet peu discutable.

De même, cette histoire, bien que confuse par moments ne le nions pas, vous confrontera à suffisamment de mystères et d’interrogations que vous devriez être tenus en haleine jusqu’à cette dernière partie bien sympathique et au final difficile à entrevoir à l’avance (une bien belle fausse piste qui durera durant toute la première partie du film pour finalement percevoir par la suite quelques indices qui viendront chambouler ce puzzle scénaristique que nous pensions pourtant presque terminé). Dommage cependant que les nombreuses visions de ce cher Kai Koss (interprété par un brillant Kristoffer Joner), certes pourtant là pour nous décrire l’intensité des traumatismes du jeune homme survenus suite aux maltraitances de son enfance, viennent quelque peu perturber un scénario pourtant facile d’accès et diablement bien transposé à l’écran.

Au final, "hidden" est une bonne surprise, quoi qu’en diront ses détracteurs. Bénéficiant d’une photographie exemplaire, d’un casting de bonne facture, d’une ambiance réussie et d’un scénario au traitement fort ingénieux, le film de Pal Oie mérite un petit détour. Et beaucoup, j’espère, oublieront les quelques écueils dans la narration qui peuvent déstabiliser, assez facilement il est vrai, les moins habitués au cinéma fantastique.

(PS : Est-il encore nécessaire de dire que ce film se regarde exclusivement en VO et surtout pas en VF, cette dernière étant tout simplement râtée...)

HIDDEN (2009) | SKJULT | 2009
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Note
4
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David Maurice