Couverture française
Horreur venue du japon - l' | Horreur venue du japon - l' | 2025
Editeur
Date de parution (France)
Pages

160

Couleur ?
Oui
Langue

français

Horreur venue du japon - l'

Horreur venue du japon - l'

La peur est l’une des premières émotions humaines : tout le monde la ressent, quels que soient son âge ou ses origines. Alors, pourquoi parle-t-on spécifiquement d’horreur « à la japonaise » ?
Au Japon, l’horreur trouve ses racines dans des thématiques et des craintes intimement liées à l’histoire de l’archipel, qui resta longtemps isolé du reste du monde. Elle naît d’abord de l’imaginaire des yokai et de la tradition shintoïste, ancrée dans la peur d’une nature hostile (tremblements de terre, tsunamis, typhons). Elle se cache aussi dans les traumatismes historiques et sociaux (bombardements atomiques, crises financières, pression sociale).
Films, anime, jeux vidéo, littérature... Cette matière sombre a fourni le terreau propice à l’émergence d’œuvres de fiction aussi uniques que terrifiantes qui ont investi tous les domaines de la création. De Kitaro le repoussant à Ring en passant par les récits de Junji Ito et Resident Evil, cette approche particulière de l’horreur est aujourd’hui largement diffusée.
Le genre a par ailleurs dépassé les frontières du pays pour devenir un véritable champ de la pop culture mondiale, nourrissant de nombreux artistes.
Enrichie d’entretiens avec des experts, cette fresque horrifique permettra aux curieux de découvrir ce pan de la culture japonaise et aux connaisseurs de l’aborder d’un œil neuf, en faisant de belles découvertes. N’ayez pas peur, on vous accompagne !

L'AVIS

J'ai découvert la J-Horror - ou l'horreur japonaise - durant mon adolescence dans les années 80/90, avec des films tels "Kwaidan" ou "Onibaba" puis avec la collection Manga Mania, avec des titres comme Monster City, Wicked City, Megalopolis, Blood the last vampire ou les fameux Urotsukidoji, sans savoir que ça s'appelait d'ailleurs de la J-Horror.

Ce terme, je l'ai connu principalement à partir de 1998 avec le succès du tétanisant "Ring" d'Hideo Nakata, et de toute la déferlante de films de fantômes aux cheveux longs ou de films horrifiques que ce classique a engendré derrière, à l'image de "Dark Water", "Ju-on", "Kairo", "Audition", et j'en passe. On a eu des dossiers sur ce phénomène qui apportait un vent de fraîcheur sur le cinéma d'épouvante dans Mad Movies et consorts et un nouvel univers s'ouvrait à nous.

En 2025, la J-Horror se fait plus discrète, du moins dans notre pays, mais le phénomène ne s'est jamais éteint et continue de disperser son originalité et ses excentricités à travers des oeuvres plus méconnues.

L'autrice Stéphanie Chaptal vient combler cette petite mise en retrait avec son très bel ouvrage intitulé L'Horreur venue du Japon - Les Multiples Visages de l'Effroi, paru en juin 2025 chez Ynnis Editions.

Un livre de 160 pages, qui comblera les amateurs ou les néophytes qui veulent découvrir ces films japonais souvent flippants et qui s'inspire généralement de récits traditionnels, ou de la mythologie japonaise, riche en monstres, fantômes et divinités diverses.

Stéphanie Chaptal nous dresse donc, à travers les pages de son livre, un bilan de la J-Horror, de ses origines religieuses, puis littéraires, à base de Yokaï et autres éléments fantastiques, puis de l'incursion de ces éléments dans le cadre cinématographique, et ce, dès 1964 avec Kwaidan justement. Le tout sur une thématique qui sied très bien à cet univers : celui de la peur. Car le but premier de la J-Horror est de provoquer la peur, l'effroi, chez le public, et ce, quelque soit le support.

L'autrice nous fait donc découvrir le monde des esprits japonais, qui ont envahi également le monde du jeu vidéo ou de l'animation. Elle met en relation les éléments de la peur à la japonaise avec les figures occidentales, tel le vampire ou la créature de Frankenstein entre autres mais aussi à travers la figure féminine, source de terreur privilégiée de la part des auteurs/réalisateurs.

Bien sûr, que ce soit en Occident ou au Japon, l'horreur, le fantastique sert de véhicule pour parler des problèmes de la civilisation et être le reflet des peurs de l'être humain dans sa généralité. Modernisation à outrance, urbanisation, mise en retrait de la nature, proximité du nucléaire, repli sur soi-même, individualisme forcené et j'en passe, l'horreur à la Japonaise aborde ces thèmes sous couvert de divertissement horrifique, aussi bien en manga, avec Jun Ito par exemple, qu'en livre, en dessin-animé ou en film.

Le cinéma est abordé à travers quelques oeuvres phares du genre (Ring, Dark Water, Cure, Retribution, Kairo, Ju-On, My Mother's Eyes, New Religion, Bilocation, Inunaki le village oublié, Ne Coupez pas, Versus l'ultime guerrier...), l'animation japonaise n'est pas en reste.

Cerise sur le gâteau, outre la maîtrise de son sujet de la part de l'autrice, on a aussi des interviews de personnalités comme Koji Suzuki, Julia Popek, Stéphane du Mesnildot, Ryuhei Kitamura ou Adrian Party, qui nous éclairent encore plus sur cette fameuse J-Horror. Et aussi des portraits de ceux qui ont porté la J-Horror au plus haut niveau d'exigence, participant pleinement à sa renommée mondiale.

Voici donc un beau livre sur le sujet, richement illustré, écrit avec une réelle passion, qui se lit agréablement et qui fourmille de références à même de satisfaire les néophytes comme les connaisseurs. On a donc un tour d'horizon du sujet à travers plusieurs médiums et franchement, ça fait clairement le job ! Je recommande !

https://ynnis-editions.fr/collections/beaux-livres/products/l-horreur-v…

Note
4
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Stéphane Erbisti