Hostel chapitre 3
Hostel part 3
Pour fêter l’enterrement de vie de garçon de leur copain Scott, ses amis Carter, Justin et Mike lui concoctent une super soirée à Las Vegas. Champagne, casino et filles sexys se succèdent lors d’une soirée endiablée. Dans ce lieu de débauche, les quatre copains font la connaissance de Kendra et Nikki, deux escort girls qui leur proposent d’aller dans un club privé situé dans un quartier glauque de la ville. Le lendemain, Scott, Carter et Justin se retrouvent sans nouvelle de Mike. Ils parviennent à retrouver Kendra qui n’a plus de nouvelles de Nikki. Le groupe se fait alors kidnapper par une organisation secrète spécialisée dans le meurtre payant…
En 2005, Eli Roth frappait un grand coup avec « Hostel ». Le succès du film, après celui des deux premiers volets de la série « Saw », allait être le déclencheur de toute une vague de longs métrages dite de « torture porn » où le sadisme et les scènes de tortures étaient le thème principal. Un nouveau sous-genre du cinéma d’horreur qui allait avoir ses fans purs et durs et ses détracteurs lui reprocher de faibles enjeux scénaristiques pour se consacrer presqu’exclusivement à la violence graphique. En 2007, Eli Roth continuait sur sa lancée et s’offrait une sorte de suite-remake avec son « Hostel 2 » qui s’avérait plus travaillé et qui proposait une séquence devenue culte utilisant le thème de la Comtesse Bathory. Quatre ans plus tard, Scott Spiegel, réalisateur du slasher gore « Intruder » et de « Une nuit en enfer 2 – le prix du sang » décide de remettre la société adepte du meurtre payant au goût du jour et réalise donc Hostel chapitre 3 qui sortira directement en dvd et Bluray.
Avec Hostel chapitre 3, Scott Spiegel tente de s’affranchir un peu des deux chapitres réalisés par Eli Roth en déplaçant l’action du film : exit les pays de l’Est, bienvenue Las Vegas ! Un changement notable qui n’est pas inintéressant, montrant que l’organisation meurtrière a des ramifications partout dans le monde mais qui affaiblit quand même l’aspect sordide et malsain des deux premiers films ; là où le décor des pays de l’Est et de ses quartiers sordides renforçait considérablement l’impression de malaise naissant et nous faisait être mal à l’aise devant notre écran, les lumières et les paillettes de Las Vegas et de ses casinos pharaoniques font l’effet inverse et on ne se sent quasiment jamais en danger même si on est bien conscient que la menace existe réellement. Le réalisateur en a d’ailleurs sûrement eu conscience puisqu’il emmène ses protagonistes dans un quartier sombre et lugubre, composé de bâtiments massifs et sans personne alentours. En tout cas, Las Vegas nous donne l’occasion d’admirer les courbes affriolantes de nombreuses go-go danseuses, ce qui n’est pas pour nous déplaire. Et je ne parle pas des serveuses privées de l’organisation elle-même, aux corps absolument parfaits. Un aspect érotique fort soft mais tout de même bien présent, qui nous met en appétit avant de bifurquer vers l’horreur graphique.
La faiblesse de Hostel chapitre 3, hormis un budget qu’on devine inférieur aux deux premiers, vient de l’aspect horrifique lui-même ; les amateurs qui avaient apprécié les séquences de tortures concoctées par Eli Roth en seront pour leur frais dans ce troisième volet bien plus light niveau horreur et gore. Si on excepte la séquence du prélèvement de visage façon « Les yeux sans visage », le reste est franchement en deça de nos attentes et on aurait aimé bien plus de sauvagerie visuelle. Si l’idée de placer des voyeurs fortunés qui peuvent miser sur l’instrument utilisé par exemple n’est pas mauvaise, il est dommage qu’on ne ressente absolument rien concernant les pauvres victimes. Si la souffrance et l’agonie des victimes dans le film de 2005 étaient palpables, ces deux notions sont absentes de ce troisième volet car les meurtres sont orchestrés comme une sorte de pièce de théâtre, ce qui nous fait décrocher et ne crée pas de malaise. Evidemment, voir des dizaines de cafards pénétrer dans la bouche d’une gentille fille provoque un effet répulsif certain. Mais dans « Hostel », le simple fait de voir une victime assise sur la fameuse chaise des tortures provoquait des émotions chez le spectateur. Emotions absentes ici. Bref, que les amateurs de barbaries à l’écran ne s’attendent pas à un spectacle de boucherie, il n’en trouveront pas.
Hostel chapitre 3 n’est au final pas un mauvais film. On sent que Scott Spiegel a mis toute son énergie pour le concevoir. Les images sont jolies, le casting est sympathique, notamment la séduisante Sarah Habel. C’est une petite série B classieuse qui manque juste d’un brin de folie plus percutant et de séquences horrifiques plus marquantes. On appréciera le twist concocté par le scénariste ainsi que la scène finale assez jubilatoire. Hostel chapitre 3 est un Dtv de qualité honorable qui s’avère plaisant à visionner mais qui nous laisse avec une note de déception lorsque débute le générique de fin…