Affiche française
10 000 | 10 000 BC | 2008
Affiche originale
10 000 | 10 000 BC | 2008
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10 000

10 000 BC

10 000 ans avant notre ère, au coeur des montagnes... Le jeune chasseur D'Leh aime d'amour tendre la belle Evolet, une orpheline que sa tribu recueillit quelques années plus tôt. Lorsque celle-ci est enlevée par une bande de pillards, D'Leh se lance à sa rescousse à la tête d'une poignée de chasseurs de mammouths. Le groupe, franchissant pour la première fois les limites de son territoire, entame un long périple à travers des terres infestées de monstres, et découvre des civilisations dont il ne soupçonnait pas l'existence. Au fil de ces rencontres, d'autres tribus, spoliées et asservies, se joignent à D'Leh et ses hommes, finissant par constituer une petite armée.
Au terme de leur voyage, D'Leh et les siens découvrent un empire inconnu, hérissé d'immenses pyramides dédiées à un dieu vivant, tyrannique et sanguinaire. Le jeune chasseur comprend alors que sa mission n'est pas seulement de sauver Evolet, mais la civilisation toute entière.

10 000 | 10 000 BC | 2008

Roland Emmerich. Un nom qui éveille chez la majorité des cinéphiles avertis une sorte de dédain, et pour d'autres un étrange mélange d'attirance et de répulsion. Cette folie du blockbuster qui explose dans tous les coins et qui ne demande aucun effort de réflexion, ni pour le scénariste, ni pour le spectateur, c'est son domaine Réalisateur spécialisé dans le film fantastique à gros budget, il a connu le succès avec le sympathique "Universal Soldiers", avec l'ami Jean Claude Van Damme. Succès qui sera confirmé par "Stargate, la porte des étoiles", mais qui ne sera que les prémices au nanar hyper friqué et hyper patriotique que sera "Independance Day". Très controversé, l'allemand continuera son aventure par l'adaptation américaine du reptile japonais avec "Godzilla (1998)", avec pour résultat majeur de subir les foudres nippones. Après une incursion dans le film "de guerre" avec "The Patriot", il reviendra à son genre de prédilection avec le très moyen "Le jour d'après", qui illustre parfaitement sa carrière : un blockbuster misant sur le spectaculaire davantage que sur son scénario, et au final bien creux malgré les possibilités qu'offrait le thème abordé. Il débarque donc de nouveau sur nos écrans avec 10 000, film d'aventures se déroulant, comme l'indique le titre original, 10 000 ans avant Jésus Christ (les mystères de la traduction française...peut-être la volonté de surfer sur le succès d'un autre film au titre numérique, "300", d'autant que les affiches sont assez semblables ?). Toujours est-il qu'avec Emmerich, nous sommes prévenus : si on va voir le film, on devra s'attendre à du spectaculaire, du spectaculaire, et du spectaculaire.

Hélas, autant le dire tout de suite, le film ne remplit que très rarement ce contrat à ce niveau là. Sans doute handicapé par l'impossibilité d'utiliser des explosifs (encore qu'on n'en aurait plus été à un anachronisme près), Emmerich stagne, et peine à donner autant d'action décérébrée que dans ses autres films. Certains compenseraient en étoffant le fond, mais pas le réalisateur allemand : le scénario est d'une platitude rarement atteinte, même pour lui, et consistera à aller d'un point A à un point B, pour aller sauver une demoiselle en détresse, le tout transposé dans la Préhistoire selon Roland et arrosé d'une prophétie stupide. Un parcours émaillé d'embuches donc, dont la plupart ne cassent pas trois pattes à un oiseau géant : convertir les autres tribus à leur cause, chasser, fuir, traverser un désert. Pas grand chose à se mettre sous la dent donc. D'autant que les scènes d'action, que les amateurs attendaient impatiemment, sont largement loupées et se comptent sur les doigts d'une main mutilée : une chasse au mammouth, une attaque d'oiseaux géants, et le final. Mais là où le film devient frustrant, c'est par l'absence, pendant quasiment tout le métrage, des animaux préhistoriques qui peuplaient les bandes annonces, photos et affiches.

Nous aurons ainsi d'abord droit à une chasse aux mammouths peu intéressante, la faute à des effets spéciaux pas forcément à la hauteur au niveau de la crédibilité de leur déplacement et à une certaine tendance au second degré bien malvenu. Puis ce qui est sans doute LA scène spectaculaire du métrage, celle de l'attaque des oiseaux géants. Pour la culture (et pour me la péter un peu avec mes quelques connaissances paléontologiques, j'avoue), ceux-ci ont bel et bien existé, et semblent être des Phorusrhacos ou des Diatrymas (avec une préférence pour les premiers, qui sont a priori moins robustes que les seconds). Le problème étant qu'ils avaient disparu depuis des milliers d'années avant l'époque supposée du film. Efficace malgré un montage assez épileptique, ce passage sera suivi du passage le plus stupide du film : celui du Smilodon. Comme dit plus haut, l'absence manifeste des animaux dans un métrage qui nous promettait pourtant monts et merveilles était déjà frustrante. Elle devient carrément insultante lorsque que l'on voit l'utilisation du prédateur à dents de sabre. Outre le même problème que les mammouths au niveau du déplacement, le félin est réduit à un gros chat peu menaçant, comprenant a priori le langage humain. On viendra nous dire que ça fait partie de la prophétie. Je viendrai vous dire que c'est du " foutage du gueule " pur et simple. Je laisse la surprise de la dernière scène aux courageux qui comptent quand même aller voir le film, en prévenant néanmoins que malgré un énorme potentiel, celle-ci est également complètement loupée.

Peu spectaculaire, peu généreux en animaux, que peut-il bien rester du film ? Pas grand chose évidemment, sinon de beaux paysages, et quelques références éparpillées. On pensera notamment à "300", "Conan le barbare", "Apocalypto" pour des scènes ou des situations quasiment identiques. On pourra également penser à la légende de l'Atlantide au détour de la prophétie, à la pyramide de Khéops (on trouve à ce propos dans le film un rapprochement avec une constellation qui semble être Orion : selon certains scientifiques, il existerait une corrélation entre les positions et orientations des pyramides de Gizeh et la constellation d’étoiles). Bref, on tente de valoriser un film creux comme on peut. Niveau casting, des têtes plus connues pour avoir joué des seconds rôle s: dans le rôle du chasseur D'Leh, on retrouve Stephen Strait, qui était à l'affiche de "Le Pacte du sang" de Harlin, Camilla Belle, qui était la petite fille attaquée par les procompsognathus dans la scène d'introduction de "Jurassic Park 2 : le monde perdu" (et qui a aussi participé à la campagne de pub Nespresso. What else ?), et surtout Cliff Curtis, apparu dans plusieurs films de genre comme "The Fountain", "Sunshine" ou encore "Un cri dans l'océan". On retrouvera également Omar Sharif dans la voix du narrateur. Notons tout de même que tous ces personnages sont coiffés et rasés au millimètre, et ont une dentition parfaite. Une anomalie de plus dans un océan de médiocrité.

10 000 | 10 000 BC | 2008
10 000 | 10 000 BC | 2008
10 000 | 10 000 BC | 2008
Note
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Steeve Raoult