Conjuring : l'heure du jugement

Conjuring: Last rites

Alors qu’ils espéraient une nouvelle vie, Ed et Lorraine Warren se voient impliqués dans une dernière enquête…qu’ils n’auraient jamais dû accepter. Dans la maison de la famille Smurl, un mal ancien les attend. Un ennemi qu’ils croyaient à jamais enfoui... Découvrez comment les Warren ont affronté le cas le plus maléfique de leur carrière, inspiré de faits réels qui ont terrorisé l’Amérique.

Conjuring : l'heure du jugement | Conjuring: Last rites | 2025

L'Avis :

Vous reprendrez bien une bonne grosse dose de jump-scares ? Le Conjuring-verse est de retour avec sa saga phare, pour le quatrième film centré sur le couple Warren et un nouveau film "basé sur une histoire vraie", destiné à refermer définitivement (qui y croit ?) leurs aventures cinématographiques. Aux manettes, on reprend les mêmes : Michael Chaves ("La Malédiction de la Dame Blanche", "La Nonne : la Malédiction de Sainte-Lucie", "Conjuring : sous l'emprise du Diable") réalise, David Leslie Johnson-McGoldrick signe le scénario, James Wan produit, Vera Farmiga et Patrick Wilson incarnent mollement les rôles titres, et les oto-rhino-laryngologistes se frottent les mains.

Car c'est la première chose que l'on remarque : Conjuring 4 est bruyant. Très bruyant. Trop bruyant. Si la saga n'a jamais été un modèle de finesse ou de retenue, on atteint sans doute ici des records dans la volonté de souligner ce qu'il se passe à l'écran. Difficile de ne pas y voir un manque total de confiance dans les images du film... ou dans la capacité du spectateur d'être attentif. On balance donc du gros son toutes les 20 secondes sabotant toute tentative de manifestation paranormale un peu subtile... et donc toute tentative d'installer une ambiance. Conjuring 4 ne fait pas peur, et il n'essaie en fait même pas de faire peur.

Pire encore : si les précédents films n'étaient pas très effrayants non plus, ils parvenaient à compenser l'absence de frisson par une histoire intéressante. La famille Perron, le cas Enfield, le mystère Arne Cheyenne Johnson réussissaient à nous passionner, notamment grâce à une progression crescendo vers un final spectaculaire. Ici... rien. On se contrefout un peu de l'histoire, qui se concentre principalement sur les problèmes de santé de Ed Warren, les - fragiles - dilemmes moraux de son épouse, ou l'amourette entre la fille Warren (interprétée par Mia Tomlinson, qui ressemble de façon troublante à une jeune Bryce Dallas Howard) et le bellâtre de service. Le montage en parallèle des manifestations, souvent grotesques, de la maison de la famille Smurl, et de la vie des Warren empêche de s'attacher aux premiers comme aux seconds.

D'autant que, dans les deux cas, on restera sur notre faim question climax. La dernière partie du film tente maladroitement de faire le lien avec l'introduction e!t les deux histoires parallèles, mais accouche d'une souris. La menace pesant sur les Smurl est vite expédiée, les problèmes des Warren n'ont aucune importance, et les trous béants d'un scénario n'expliquant rien (et surtout pas pourquoi l'entité, qui semble toute puissante, décide de se laisser vaincre facilement) finissent de nous achever.

Rien de bien nouveau dans la saga Conjuring donc, qui semble se forcer à accoucher d'une conclusion qui ne s'imposait pourtant pas. Peu de frissons, aucune émotion, une histoire trop légère et une tendance à vous hurler dans les oreilles pour tenter de vous faire maladroitement réagir parce que vous êtes trop cons pour voir le spectre qui occupe soudain la moitié de l'écran permettent de ranger cette "heure du jugement" (même le titre est mauvais, autant en VO qu'en VF) au rayon beaucoup trop chargé des films d'épouvante sans ambition ni relief...

Conjuring : l'heure du jugement | Conjuring: Last rites | 2025
Conjuring : l'heure du jugement | Conjuring: Last rites | 2025
Bande-annonce
Note
2
Average: 2 (1 vote)
Steeve Raoult