61 scorecard killer
Tetromaniac: 61 scorecard killer
Randy Steven Kraft est un violeur et tueur en série ayant commis de nombreux méfaits entre 1972 et 1983. Son appétit pour la chair masculine n'a pas de limite. Cette fois c'est un jeune escort qui subira une série de tortures insoutenables...
L'AVIS :
Les acheteurs habituels de la société de distribution Tetro Video connaissent probablement ces noms phares du cinéma extrême italien. En effet, Domiziano Cristopharo fût popularisé dans la sphère du cinéma extrême indépendant suite à ses réalisations acidifiées telles que "Doll Syndrome", "Red Krokodil", "Xpiation", "Hyde's secret Nightmare", ainsi que la production de plusieurs films à sketch non moins qualitatifs en matière d'expérience intensive. Quant à Poison Rouge, comment ne pas penser à l'insoutenable "American Guinea Pig : Sacrifice" ? Ici, nous avons le fruit d'un de leurs nouveaux travaux, directement inspiré d'un serial killer surnommé le Scorecard Killer. On remerciera Tetro Video pour sa contribution à la production de cette noirâtre pellicule lacérée de multiples sévices.
Inutile de rappeler que les efforts techniques sont de mise, et que les déviances sexuelles rattachées à la torture font partie de leur marque de fabrique. De ce fait, nous ne seront point dépaysés par le contenu hautement corsé de ce qui nous est proposé dans cette performance. Performance audacieuse jouée par l'acteur de "Sacrifice" qui cette fois interprète le rôle du tueur en série en quête de viande fraîche. L'extase érotique ressentie face aux photos de ses meurtres entraîne le personnage dans une transe névrotique qui l'amènera plus loin encore dans la folie criminelle.
Et c'est lors d'une traversée dans les rues sombres de la prostitution que ce cher sociopathe rencontrera sa prochaine victime : un homme de joie dont la beauté masculine en proie au sadisme de son agresseur servira d'objet charnel pour le plus grand plaisir de la pulsion meurtrière.
C'est une fois dans la voiture que la rencontre se complique, laissant l'horreur prendre le dessus sur l'érotisme, toutes deux explicites. Le langage des corps entremêlés invite le sang à s'écouler, et c'est sans retenue ni censure que les mutilations de zones érogènes pénètrent notre rétine dans un silence de mort. Les hurlements à la nuit sont étouffés par le choix des cinéastes de ne jamais laisser l'escorte réagir oralement aux méfaits du Scorecard Killer. Là où les cris de détresse auraient répondu à la logique, l'absence de cris et de dialogue aux moments propices font entrevoir la vision du malfaiteur portée sur sa proie qu'il réduit à une simple enveloppe charnelle dénuée d'humanité sensible. Un jouet sexuellement destructible : tel sera le devenir de l'escorte enfermé dans la voiture d'un homme véhiculé par ses fantasmes les plus vils. C'est d'ailleurs accompagnée d'hallucinations empreintes de science-fiction que la psyché du Scorecard Killer s'ouvre à nous de manière surprenante, soulignant l'étrangeté des scènes par une prouesse technique et visuelle qui revalorise l'aspect cheap des extra-terrestres.
Toujours entraîné par son ton contemplatif, le métrage conscient de sa fluidité propose qu'une petite heure de visionnage afin de ne point alourdir l'absence de rythme, permettant ainsi une meilleure appréciation de l'expérience érotophonophilique qui, pour le spectateur lambda, sera difficile à supporter.
Respectant la formule habituelle des cinéastes, la psychopathie isolatrice positionne une fois de plus le personnage principal dans la solitude, n'ayant que pour seul allié une victime à la merci de sa cruauté. Là où la beauté d'une mise en scène suave allège l'impact de la violence extrême, l'érotisme sensuelle vient éthériser une succession d'ignominies que seuls les esprits forgés à l'horreur souffreteuse seront capable d'encaisser.