Batman begins

Batman: Intimidation

Depuis quelques années, les grands studios hollywoodiens ont décidé que l'été était une période propice pour contracter une indigestion d'adaptation de comics au cinéma.
Ces adaptations qui vont du plutôt bon ("spiderman") au très mauvais ("Daredevil", "Alien vs Predator"), aboutissent pour la plupart sur de franchise. Et Batman en est une qui avait disparu des écrans depuis déjà longtemps. Peut-être était-ce préférable, vu ce que Joel Schumacher avait fait du défenseur de Gotham.

Quoiqu'il en soit, Christopher "Memento" Nolan a décidé de ressortir la chauve-souris de son placard, probablement avec une idée en tête : ARRETER les pantalonnades ridicules en cuir sadomasochiste avec des acteurs incapables !

En ce qui concerne le scénario, comme le titre l'indique, Batman Begins est un retour aux sources de la franchise. Un vrai, pour une fois !

Après la mort de ses parents, le jeune Bruce Wayne hérite d'un empire économique impressionnant. Mais n'étant pas encore en âge de prendre la tête de la corporation, Bruce vagabondera de longues années. Ses pas le mèneront vers Ra's Al Ghul et la communauté des ombres, un clan de ninjas en charge de faire régner une justice expéditive sur le reste du monde.

Lorsqu'il revient à Gotham City, Bruce découvre une ville rongée par le crime et la corruption…

BATMAN BEGINS | BATMAN: INTIMIDATION | 2005

Pour les fans de Batman (dont je fait parti), l'arrivée d'une nouvelle équipe aux commandes a été un véritable soulagement.
Batman méritait effectivement que quelqu'un de compétent lui redore la chauve-souris ! Apres deux épisodes plus représentatifs de Burton que du vengeur masqué, et deux carnavals ridicules, le travail promettait d'être colossal.

En outre Christopher Nolan est un réalisateur ingénieux qui s'est déjà illustré lors d'un exercice de style périlleux, "Memento", et d'un polar intelligent "Insomnia".
Mais lorsque les premières images de la Batmobile ont pointé le bout de leur nez… petit pincement au cœur. Les clowneries ne finiront donc jamais ?

A dire vrai, Nolan signe un métrage féroce et très respectueux du matériau original, quand bien même certains éléments demeurent discutables (Batman dans un tank a 200kmh sur l'autoroute ?!).

Le principal atout du film est d'avoir éjecté les précédents Bruce Wayne auxquels une huître aurait pu donner des leçons d'estime de soi. Batman Begins signe l'avènement d'une nouvelle ère, celle d'un Batman violent, argneux, assoiffé de vengeance… en un mot, le VRAI justicier masqué. Christian Bale ne joue pas Batman, il EST Batman !

Ainsi lorsqu'il s'adresse à un vilain, l'homme chauve-souris crache ses mots, tous les traits du visage tendus par la haine. La rage peut alors se lire dans ses yeux.
En ce qui concerne les scènes d'affrontement avec l'ennemi, encore une fois, la mythologie inventée par Bob Kane est respectée. Le vengeur attend dans les ténèbres et se jette littéralement sur ses proies. Ici pas de catch, mais des combats rapides et efficaces, le Dark Knight frappe vite et fort !

Mais Batman ne serait rien sans Gotham et sa faune. Ainsi la ville est représentée comme un amas de buildings étouffant, ville tentaculaire qui se serait développée trop rapidement. Le design même des rues, des bâtiments… est suffocant, sombre et poisseux. Le fait que tout puisse arriver à chaque coin de rue, est parfaitement rendu à l'écran. Un travail d'orfèvre.

Qui dit Batman dit aussi, évidemment, commissaire Gordon. Là encore, la fibre substantifique du comics est atteinte. Gordon, un des seuls flics de Gotham à ne pas avoir succombé à la corruption, est un individu maigre, aux traits tirés. Le visage de Gary Oldman reflète sa désillusion, sa fatigue. Un homme sur la brèche à n'en pas douter, mais un fervent défenseur de l'ordre public – si tant est qu'il puisse faire quelque chose à son niveau.

Bien sûr vous retrouverez aussi Alfred, le fidèle serviteur de Monsieur Wayne. Michael Caine est lui aussi parfait dans son rôle.

Le film de Nolan recèle bien d'autres surprises, notamment d'un super-vilain que tout les fans reconnaîtront : docteur Crane.

Alors, Batman Begins, un chef d'œuvre ? Enfin une adaptation valable ? …

Oui… et non. L'aspect graphique est de loin le plus poussé. Même les cabrioles de Peter Parker et de Sam Raimi ne sont pas aussi respectueuses du matériau original que Nolan l'est.

Cependant, certains choix sont discutables, principalement celui de la Batmobile. Certes plus ‘crédible' lors des poursuites, plus discrète aussi, mais largement moins stylée que la voiture au long capot du dessin animé !

Cependant là où le bât blesse réellement, c'est la bande originale. Pour faire simple, elle est ABSOLUMENT INFECTE.
Carton rouge à Hans Zimmer qui tente de nous refiler sa bouillie réchauffée, déjà entendue mille fois. La musique ressemble effectivement à s'y méprendre au score de Spider Man, et de fait à celui de la grande majorité des films rythmés par Danny Elfman (sans compter tous les précédents scores de Monsieur Zimmer) !

Bêêrkh ! Vraiment, la musique gâche l'aspect général jouissif du film. Quel dommage. Espérons que la suite corrigera le tir.

BATMAN BEGINS | BATMAN: INTIMIDATION | 2005
BATMAN BEGINS | BATMAN: INTIMIDATION | 2005
BATMAN BEGINS | BATMAN: INTIMIDATION | 2005
Note
4
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Colin Vettier