Epouvante sur New York
Q
La panique règne à Manhattan. Des morts étranges frappent la ville : un laveur de carreaux s'écrase contre la vitre d'un gratte-ciel, une jeune fille prenant un bain de soleil sur sa terrasse se voit emportée par une immense créature ailée. Les inspecteurs Sheppard et Powell sont chargés de l'enquête. Dans le même temps, des corps sont retrouvés dépecés ou ont le coeur prélevé. Sheppard découvre que ces meurtres pourraient avoir un rapport avec un ancien culte Aztèque et que les cadavres pourraient provenir de sacrifices humains destinés à un Dieu : le serpent ailé ! Un petit voyou, Johnny Quinn, va découvrir sans le vouloir le repaire du monstre...
L'AVIS :
Bien connu des amateurs de séries B, le réalisateur Larry Cohen est un habile artisan qui livre aux spectateurs des films à faible budget plutôt réussis. On pense à "Meurtres sous contrôle", "Le monstre est vivant", "Les monstres sont toujours vivants", "The stuff" ou à "L'ambulance" par exemple. En 1982, il se lance dans le genre du film de monstre géant avec "Épouvante sur New York", dont le titre original, "Q" est plus subtil qu'il n'y paraît.
En effet, la créature ailée issue de l'univers des Aztèques se nomme Quetzalcoalt et on peut penser que la lettre Q la désigne, ce qui semblerait d'une logique à toute épreuve. Mais dans l'esprit du réalisateur, elle fait principalement référence au personnage de Quinn, un petit voyou un brin paumé, pas vraiment méchant pour deux sous et qui aimerait bien voir sa vie prendre un tournant un peu plus heureux. La majorité du film met donc en scène ce Johnny Quinn qu'on suit à travers ses mésaventures et ses désillusions. La découverte du nid de Quetzalcoalt dans la plus haute tour d'un immeuble laissé à l'abandon va être pour lui une occasion inespéré de faire fortune en vendant ses renseignements à la police.
Le spectateur venu pour voir un pur film de monstre géant va donc être un peu déstabilisé parce que la majeur partie de ce long métrage s'apparente à un film policier, certes pas inintéressant et plutôt bien mené, Larry Cohen étant un expert de la série B solide et efficace. Qui plus est Le film possède en plus un casting de très bonne tenu avec David Carradine et Michael Moriarty en tête. Mais le faible budget alloué à Larry Cohen ne lui permet pas de faire du monstre ailé la star du film. Le réalisateur doit donc ruser et propose divers évènements pour meubler son récit, puisqu'il est également scénariste ici.
On a donc l'enquête des deux inspecteurs autour de meurtres rituels (ce qui nous gratifie de petites scènes gore de dépeçage hautement sympathiques), la vie de Johnny Quinn et les séquences avec le monstre ailée. Bien sur, tous ces éléments vont se regrouper lors d'un final riche en action et dans lesuel le monstre tant attendu se dévoilera enfin entièrement et deviendra l'attraction principale. Animé image par image, en stop-motion, le spectateur contemporain le trouvera sûrement un brin faiblard compte tenu du réalisme des CGI actuels mais le fan de films d'antan ne lui en tiendra pas rigueur, bien au contraire. C'est toujours pour moi un réel plaisir que de voir des créatures animées de la sorte.
Pour qui découvrira récemment "Épouvante sur New York", qu'il ne se laisse pas abuser par la superbe affiche française qui nous promet un spectacle digne de King Kong. Le film est bien réalisé, bien interprété mais il ne peut soutenir la comparaison avec son homologue simiesque au niveau des séquences d'effets-spéciaux. Reste qu'en l'état, le film de Larry Cohen assure sur bien des plans et propose un divertissement vraiment agréable et bien foutu. J'ai toujours un tendre atatchement pour ce film, étant l'une des premières VHS que j'ai loué dans les années 80. Le revoir dans une très belle copie m'a procuré encore bien du plaisir, merci à l'éditeur pour cette édition qui lui offre donc un superbe écrin !
* Disponible en combo DVD + BR chez RIMINI EDITIONS
https://metalunastore.fr/collections/remini-editions/products/epouvante…
Édition collector Digipack 3 volets limitée avec étui qui contient :
- le Blu-ray du film (92’)
- le DVD du film (89’)
- le livret « Un drôle d’oiseau » écrit par Marc Toullec (24 pages)
- Commentaire audio de Larry Cohen (VOST)
- « Épouvante sur New York » : effets spéciaux et stop-motion par Jean-Manuel Costa, réalisateur spécialiste de la stop-motion (17’38”)
- Bande-annonce