M3GAN

M3GAN

M3GAN est un miracle de technologie, une cyber poupée dont l’intelligence artificielle est programmée pour qu’elle soit la compagne idéale des enfants et la plus sûre alliée des parents. Créée par Gemma, une brillante roboticienne d’une entreprise de jouets, M3GAN (pour « Modèle 3 Génératif Androïde ») peut apprendre par l’observation, évoluer et s’adapter tout en étant à la fois l’amie, le professeur ainsi que la protectrice de l’enfant à qui elle est liée, rien que ça ! Suite à un drame familial, Gemma devient tout à coup responsable de Cady, sa nièce de 8 ans. Débordée et n’étant pas prête à assumer son rôle de maman de substitution, elle décide de présenter M3GAN, encore sous sa forme de prototype, à la petite fille dont les parents sont soudainement décédés. Cette décision va toutefois entraîner d’inattendues conséquences …

M3GAN | M3GAN | 2022

L'AVIS :

Les longs et courts métrages avec des poupées meurtrières connaissent depuis le pourtant très mauvais "Annabelle" de 2014 des sorties régulières sur le grand voire le petit écran. Que ce soit la marionnette mentionnée ci-avant, ayant même eu les honneurs d’une séquelle en 2017, ou encore "The Boy" (2016) et sa suite The boy : la malédiction de Brahms de 2020 et enfin la star de Jeu d’enfant , le bien nommé Chucky ayant carrément eu le droit à sa série en 2021, ce sous-genre du cinéma d’horreur connaît toutefois des fortunes diverses et n’est pas forcément qualitatif à chaque fois. Néanmoins, certains s’obstinent et espèrent que ce type de jouet meurtrier recèle malgré tout un potentiel d'angoisse toujours exploitable. Et quand on apprit que c’est Gerard Johnstone qui était aux commandes du dernier en date, on pouvait craindre le pire. Effectivement, voir le réalisateur du très moyen "Housebound" à la réalisation n’augurait rien de bon si ce n’était le risque de visionner une potentielle purge cinématographique. Alors est-ce que l’on s’était trompé ?

Autant le dire tout de go : M3GAN ne révolutionnera pas le film de sous-genre auquel il appartient, autrement appelé le horror puppet movie ! Ce fâcheux désagrément, on le doit en grande partie au manque de scènes chocs et gore du métrage. En effet, si vous avez visionné la bande-annonce, vous pouvez vous contenter de celle-ci tant on n’en voit pas plus à l’écran ! A part deux, trois séquences (dont une dans la forêt et une autre dans les couloirs de la société fabriquant ce jouet dernier cri) on n’aura pas grand-chose à se mettre sous la dent ! Toutefois, on peut lire çà et là que le film était censé être plus violent avec notamment plus de victimes, mais que certaines scènes ont été tournées une seconde fois afin d’en atténuer la violence pour pouvoir passer d’un film interdit aux moins de 17 ans à un métrage visible à partir de 13 ans ! Grosse erreur ! Deuxième faute impardonnable pour nous : le fait que James Wan ne soit ici que producteur puis coscénariste et non réalisateur ! Imaginez un peu ce que cela aurait pu donner un tel scénario filmé à la façon du bien barré "Malignant" ! Espérons tout de même par la suite, la sortie d’une version uncut, car seules des scènes plus trash pourront permettre d’oublier cette histoire poussive manquant clairement d’audace et d’originalité !

Ce M3GAN pourrait alors se résumer à : une réalisation anodine limite fade mettant en images un récit paresseux ! Mise à part aborder de loin des sujets sociétaux comme la déshumanisation liée aux écrans et la « démission » des parents dans l'éducation de leurs enfants au profit d’un travail trop prenant, M3GAN dispose d’un script n’offrant pas beaucoup de nouveautés avec : une relation tante/fille ultra convenue (on sait déjà ce que la fin va donner dès le début !), des protagonistes trop peu brossés (la tante notamment) laissant peu de place à l’empathie, des personnages agissant n’importe comment dont - encore une fois - la tata assez peu inquiète devant la dangerosité pourtant manifeste de sa création, pour finir sur le sempiternel couplet « la technologie ne peut remplacer l’être humain » assez peu novateur il faut bien l’avouer !

Pourtant, on aurait aimé y croire car sur le plan esthétique, c'est très bien fait ! M3GAN est un magnifique prototype de poupée high-tech que son inventrice, une sorte de Tony Stark de la conception du jouet, choisit de tester auprès de sa nièce orpheline. Evolutive, ressemblant comme s’y méprendre à une petite fille aux regards parfois trop appuyés, cette « amie factice » devient de plus en plus inquiétante au fur et à mesure que son désir de protection de l’enfant dont elle pense avoir la charge va prendre le pas sur toute rationalité ! Elle est tellement bien faite que l’on se demande à maintes reprises si elle est interprétée par une réelle actrice ou pas ! Et bien la réponse c’est que c’était vrai pour les plans plus longs ou plus larges, ainsi que lorsque le robot se bat ou danse (merci donc à l’actrice Amie Donald d’avoir pu le faire !). Pour le reste, des animatronics et des poupées ont été utilisés, tout comme des équipes de maquilleurs et des responsables d’effets spéciaux furent convoqués. En résumé, beaucoup de monde et de moyens pour un résultat visuel impressionnant mais malheureusement peu mis en valeur par un scénario trop paresseux et un manque de prise de risque rédhibitoire !

Ainsi, cet énième film de poupée tueuse ne vaut le coup d'œil que pour M3gan, cette petite fille robotique et évolutive. Sinon, c’est lent à démarrer, le scénario est ultra cliché et les personnages humains sont peu attachants quand ils n’agissent pas de façon incohérente. Et même si la deuxième partie sera un peu plus énergique, on regrettera toutefois un épilogue trop convenu matérialisant le peu d’ambition de l’entreprise se voulant comme un film d’horreur alors que ce ne sera pour certains qu’un vulgaire thriller. On déplorera alors que ce métrage n’ait pas été réalisé par James Wan (ici seulement producteur et coscénariste) qui aurait peut-être dynamité un ensemble un peu trop plat pour nous !

M3GAN | M3GAN | 2022
M3GAN | M3GAN | 2022
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Bande-annonce
Note
2
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Vincent Duménil