Affiche française
PATHFINDER | PATHFINDER | 2007
Affiche originale
PATHFINDER | PATHFINDER | 2007
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Pathfinder

Pathfinder

Des hordes de Vikings attaquent un village indien. Ils laissent derrière eux de nombreux morts et un jeune enfant viking. Ce dernier est recueilli par une tribu indienne qui va l’élever dans le respect de leur tradition. Quinze ans plus tard, le garçon, surnommé Ghost, est devenu un vaillant jeune homme qui vit en harmonie avec son nouveau peuple. Malheureusement, une nouvelle armée de Vikings débarque sur les Terres indiennes, bien décidée à les accaparer. Parti chasser, Ghost découvre à son retour sa famille et les membres de sa tribu massacrés. Il n’a désormais plus qu’une idée : venger les siens et donner une leçon à cette peuplade de barbares nordiques…

PATHFINDER | PATHFINDER | 2007

Marcus Nispel s’est vite vu propulsé au rang des réalisateurs prometteurs grâce à son remake de Massacre à la Tronçonneuse ("Massacre à la Tronçonneuse 2003"). Quoiqu’on puisse penser de l’inutilité de faire un remake du chef d’œuvre de Tobe Hooper, reconnaissons néanmoins le talent de Marcus Nispel, très à l’aise derrière une caméra et n’hésitant pas à donner dans la violence brute. Son remake peut d’ailleurs être considéré comme le fer de lance de la nouvelle vague horrifique des années 2000, ne donnant plus dans la parodie ou dans l’humour, mais revenant aux vraies valeurs, à savoir une violence crue, directe et qui fait mal.

Avec son film suivant, Marcus Nispel déçoit. Son adaptation de l’histoire de Frankenstein ne parvient pas à convaincre. C’est donc avec un grand plaisir qu’on va savourer la vision de son troisième film, "Pathfinder", véritable poème visuel dont chaque image est d’une beauté formelle.

Contrairement à ce qu’on pourrait croire, le titre "Pathfinder" n’évoque pas le héros du film, à savoir Ghost, le jeune viking abandonné des siens et élevé par la peuplade indienne. En fait, le terme "Pathfinder" pourrait se traduire par "l’orienteur". En clair, celui qui guide. Et dans le film, celui qui guide, c’est un vieux chef indien, un Shaman qui voit en Ghost le futur meneur de son peuple et dont Starfire, sa fille, est tombée amoureuse. Ce guide spirituel est incarné par l’acteur Russell Means, fils d’authentique Sioux et qu’on a pu voir dans "Le Dernier des Mohicans" de Michael Mann par exemple. Même mort, il continuera d’apparaître à Ghost afin de le mener dans la bonne voie, donnant une petite touche fantastique au film.

Ghost est interprété par Karl Urban, révélé par "Le seigneur des Anneaux : les deux Tours". On l’a ensuite vu dans "Les Chroniques de Riddick" et dans "Doom". Bien que jouant parfaitement son rôle, on pourrait peut-être reprocher à son personnage de ne pas être "assez taillé" niveau physique, contrairement au traditionnel héros des films d’héroïc fantasy, généralement bien plus musclé. Ce serait le seul petit point faible du film, ce qui est vraiment négligeable.

Dans le rôle du chef viking, on ne reconnaîtra absolument pas Clancy Brown, le célèbre Kurgan du film "Highlander", pourvu ici d’une imposante barbe, de cheveux longs et d’un costume imposant, le rendant méconnaissable mais réellement impressionnant. Point intéressant, les Vikings ne s’expriment dans le film qu’en Islandais, donnant un petit cachet "véridique" supplémentaire à "Pathfinder".

Néanmoins, ne vous attendez pas à un récit dont les faits sont historiquement prouvés. En fait, Marcus Nispel s’est inspiré d’un fait divers authentique, le débarquement quelques cinq siècles avant Christophe Colomb de drakkars Vikings sur la Terre-Neuve et la rencontre entre ce peuple et un peuple primitif. Il a combiné ce fait divers avec le comics illustré par Christopher Shyer et dont le scénario est de Laeta Kalogridis, celle-là même qui scénarisa le film de Marcus Nispel. Troisième source d’inspiration pour Marcus Nispel, "Le passeur" réalisé en 1987 par Nils Gaup, film norvégien racontant quasiment la même histoire et primé maintes fois.

Au niveau visuel, on pensera bien sûr à l’influence majeure qu’ont eue les dessins cultes du dessinateur Frazetta, référence en matière d’Héroïc Fantasy. Car si on pourra reprocher à "Pathfinder" une trame simpliste et un petit manque de souffle épique parfois, la splendeur visuelle des images vient vite racheter ces quelques défauts. Dans des teintes grisâtres, chaque paysage, chaque décor, semblent être un tableau pictural projeté sur notre écran. C’est un véritable régal pour nos pupilles que nous offrent Marcus Nispel et son équipe.

Fidèle à lui-même, Marcus Nispel n’en oublie pas la violence et celle-ci est, comme pour son premier film, brutale et directe, encore plus dans la version DVD du film. Tête coupée, fléau d’armes défonçant des crânes, écartèlement, hommes, femmes et enfants massacrés par des Vikings n’ayant aucune pitié. "Pathfinder" possède une vision manichéenne du peuple viking et du peuple indien, le premier étant un peuple de barbares assoiffés de sang et de guerre, le second étant son opposé. Une vision un peu simpliste en fait, qui présente donc nos guerriers casqués comme des méchants n’éprouvant aucune compassion pour les peuplades étrangères. Ce qui nous vaudra de biens beaux combats, encore une fois magistralement filmés et chorégraphiés. Pour information, chaque costume viking pesait dans les treize kilos et l’imagerie qu’en a fait Marcus Nispel les impose comme les plus terrifiants et impressionnants Vikings de l’histoire du cinéma, renvoyant loin derrière ceux du "Treizième Guerrier" par exemple.

Si "Pathfinder" ne possède pas la force d’un "Conan le Barbare", il éclipse néanmoins les autres "Conan le Destructeur" et ses copies. Le film se laisse suivre avec grand plaisir et ce "Danse avec les loups au pays des Vikings" fera son petit effet, surtout si vous possédez un grand écran, rendant justice au travail visuel, encore une fois fort impressionnant. Distribué dans la plus totale indifférence en salles, la sortie du DVD vous donne donc l’occasion de réparer cette injustice et de pouvoir profiter de ce grand spectacle mêlant aventure, action, romantisme, violence et morceaux de bravoure dans une bonne alchimie. A découvrir impérativement !

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Note
4
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Stéphane Erbisti