V/H/S

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Une bande de vandales filmant leurs méfaits se retrouvent entraînés par leur leader dans un casse visant à récupérer une précieuse vhs. Dans la demeure, ils découvrent le propriétaire mort, affalés devant une pile de télévisions allumées et de vhs non étiquetées. C'est une nuit de recherche, et d'horreur, qui commencent pour les larrons...

V/H/S | V/H/S | 2012

Alors qu'il s'adapte maintenant à de multiples genres - et même sous-genres - le found footage semble avoir bonne mine. Mais "sembler" n'est manifestement pas "être" : c'est même l'état du found footage d'horreur qui inquiète actuellement, répandu voire banalisé, mais en grande partie très décevant.

En réduisant de manière maligne notre perception de la réalité via des caméras subjectives tremblotantes, voilà un filon qui semblait pourtant promettre de belles nuits blanches. Et pourtant, il suffit de voir des titres comme les récents "Devil Inside", "Apollo 18", "Grave Encounters" et autres "Paranormal activity" pour s'en convaincre.

Surfant à la fois sur la mode du found footage et celui du film omnibus (comme "The theatre bizarre"), V/H/S semble vouloir mettre un bon coup pied dans la fourmilière : le trailer y dévoile d'ailleurs une grande partie des scènes chocs tout en vendant la nervosité et l'énergie évidentes du produit, réunissant pas moins de cinq réalisateurs (et même davantage vu la présence d'un collectif) dont Ti West et Adam Wingard (à qui l'on doit "A horrible way to die"). Bref, tout pour faire du buzz. Et plus dur sera la chute face aux promesses...

Le fil rouge, pretexte et envahissant, loupe déjà le coche : une bande de branleurs à la Jackass, filmant leurs raids de vandales et agressant les jolies filles dans l'espoir de capturer leur jolie poitrine, font un casse dans une maison dont le proprio est, à leur grande surprise, mort. Le meneur du cambriolage y cherche une mystérieuse vhs, noyée parmi d'autres, qu'ils vont ainsi s'empresser de visionner.
Antipathique et bruyante, cette entrée en matière va surtout donner l'occasion de rassasier la même curiosité que celles de cette bande de petits malins.

La grande qualité et paradoxalement le grand défaut de la plupart des récits mis en scènes est de vouloir jouer la carte de l'originalité à tout prix : seulement, le moyen d'y parvenir va s'opérer très maladroitement, rendant passionnant des segments peu intéressants ou au contraire, va tendre à déséquilibrer certains. La surprise n'est pas un art aisé...

Ti West par exemple, manque de nous endormir avec la vidéo de vacances d'un couple bigrement ennuyeux. On attend alors l'élément perturbateur de cette virée, intervenant comme une délivrance gore mais sans intérêt dans un dernier tiers provoc. Toujours côté bonnes intentions, un slasher forestier à priori banal prend une direction quasi-experimentale, utilisant les défauts du format utilisé comme un moyen d'illustrer les horreurs de son récit. Pas très clair, mais bien tenté.

Grosse flippe pourtant, et avec trois rien, que cette discussion en vidéo-conférence entre une jolie fille et son copain, le tout dans une situation évoquant fortement les "Paranormal Activity" en parfois bien plus flippant. Et là où la banalité et la familiarité d'un tel récit réussit enfin à déboucher sur une vive terreur, voilà qu'une chute incompréhensible aux relents d'Outer Limits vient cracher à la figure de son sujet. Très frustrant.
Constat identique pour l'excursion d'un groupe de copains costumés dans une maison apparemment vide un soir d'Halloween : par petites touches, des détails de plus en plus alarmants tendent à leur faire comprendre que la demeure est hantée par une présence malveillante. Grand moment de terreur à son tour désamorcé par une direction ultra-spectaculaire : la démonstration lasse.

Ironiquement, c'est le premier segment qui convainc le plus malgré des personnages idiots à souhait, ici un groupe de potes refilant à un leur copain timide une paire de lunettes "espion" dans l'espoir de filmer ses ébats. On en dira pas plus pour ne pas dévoiler l'issue cauchemardesque du récit et qui pourra peut-être ôter l'envie à certains de ramener des inconnues trop gentilles pour êtres vraies !

Constat chaotique pour une vhs visiblement en sale état :on ne nie pas la générosité du concept, mais le résultat, lui, irrite par sa prétention et ses choix carrément discutables. On efface ou on rembobine ?

V/H/S | V/H/S | 2012
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Note
3
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Jérémie Marchetti