Yeti

Yeti : curse of the snow demon

Une équipe de football américain se rend au Japon pour disputer un match très important pour la carrière de chacun des jeunes sportifs. Malheureusement, leur avion se crashe alors qu'ils étaient en train de survoler les montagnes de l'Himalaya.

Les quelques rescapés vont alors devoir essayer de survivre à cette température glaciale, sans eau ni nourriture. Mais le véritable danger n'est pas du tout ce qu'ils croient : en effet, cachée dans les montagnes enneigées, une créature que l'on pourrait apparenter à l'abominable homme des neiges les guette, désireux de faire de cette petite brochette de jeunes gens son quatre-heure…

YETI | YETI : CURSE OF THE SNOW DEMON | 2008

Ah, les direct-to-dvd! Ce qui est marrant avec ce genre de production, c'est que l'on ne sait jamais sur quoi on va tomber! (et là parfois c'est vachement moins marrant…) Alors que certains direct-to-dvd en France valent la peine d'être vus (on pense à de nombreux titres dont l'excellent "butcher", le plus récent "the collector" ou encore "détour mortel 2", "the hills run red" et j'en passe), d'autres par contre sont de véritables mer*** (pardonnez-moi l'expression…) à notre grand regret.

Je ne vais pas passer par quatre chemins et vous le dis d'emblée : ce "yéti" fait sans hésitation partie de la deuxième catégorie… Tout dans ce film est raté mais ce qui est dingue c'est que l'on a du mal à savoir ce que souhaitait réellement faire le réalisateur Paul Ziller. En effet, alors que le film semble sérieux au départ malgré qu'il soit terriblement mal fichu et mal joué (on pense alors à un navet bête et méchant…), la deuxième partie du film perd énormément de sa "crédibilité" avec des scènes tellement maladroites et grossières que l'on se demande si cela n'est pas fait exprès pour amuser la galerie (et là on se rapprocherait plus volontiers du bon gros nanar, avec ce budget qui a dû être sacrément restreint par ailleurs!). Bref, tout nous porte à croire que nous avons face à nous un film moitié nanar moitié navet (un comble de ne pas savoir véritablement vers quelle catégorie se tourner!).

Rien ne sert de s'étendre bien longtemps sur cette grosse plaisanterie : je vais rapidement vous faire faire un petit tour du propriétaire et seuls ceux qui n'ont pas froid aux yeux (c'est le cas de le dire ici) se risqueront à le visionner après avoir lu ces quelques lignes…

Tout d'abord, oubliez immédiatement ce qu'enjolive la jaquette du dvd sorti dans nos contrées : "scènes gores", "tension maximale", "scènes d'attaques impressionnantes" ou encore "effets visuels percutants" sont les quelques mentions que vous trouverez écrites sur le recto de la jaquette. C'est à croire que nous n'avons pas vu le même film ou que le magasin d'occasion où j'ai acheté ce fameux "yéti" m'a en fait mis un mauvais dvd dans le boitier…

Commençons comme il se doit par le scénario. Première déception : celui-ci manque cruellement d'originalité mais bon s'il n'y avait que cela! Outre ce vide scénaristique, "yéti" nous entraîne dans un flot de bêtises en tout genre, des énormités et des incohérences qui ne font qu'enliser un peu plus le peu de script qui faisait les bases de ce projet ô combien non ambitieux.

Ainsi, nous aurons droit à des scènes totalement idiotes et invraisemblables dont voici un petit échantillon (prenez, c'est cadeau!) : un mec qui se casse les deux jambes et qui se fabrique alors deux attelles, l'une avec le bras arraché de son pote et l'autre avec une radio d'avion (et il réussira ainsi à rentrer à la base!) / une jeune femme qui réussit à attraper un lapin au harpon du premier coup (fichtre, elle est costaud celle-là!) / une bande de potes qui courent tous ensemble dans la même direction pour échapper au monstre sauf un qui, on ne sait pas pourquoi, part sur la gauche tout seul comme un con (je vous laisse deviner aisément la suite) / la même bande de potes qui, même pas 24h après le crash, pensent déjà à bouffer les personnes décédées dans l'accident aérien (belle mentalité!) / Deux gars (pourtant pas des génies : ce sont les membres d'une équipes universitaire de football américain rappelons-le!) partent à la recherche de la queue de l'avion (car c'est dans la queue que se trouvent radio et boite noire mais l'avion s'est scindé en deux lors du crash, perdant ainsi sa queue quelques kilomètres plus loin) en plein Himalaya et tombe dessus comme par enchantement (cocus les messieurs?) / la superbe scène où le yéti se fait plaquer au sol par l'un des membres de l'équipe de football (du lourd, du lourd! Ca vaut bien les morts-vivants karatékas de "zombi 3" ça!)… Alors, ça fait rêver hein!

Ne parlons pas également des scènes vues et revues à de nombreuses reprises dans d'autres films (pour la plupart supérieurs à celui-ci d'ailleurs…) : la pauvre jeune et belle demoiselle qui se fait enlever par le vilain monstre et qu'il faut secourir (ah bah ça tombe bien, y'a justement un beau gosse bien foutu, fort et tout et tout qui la drague depuis la première minute du film! Va pouvoir aller la chercher!), nos intrépides sauveteurs secouristes qui arrivent en sauveurs, sans oublier la petite histoire d'amour etc etc…

Au niveau de la galerie des personnages, ce n'est pas mieux. Ceux-ci sont creux et stéréotypés au maximum : nous avons donc au programme le rigolo et déconneur de service (qui finalement se fait bien discret : tant mieux car je suis sûr qu'il aurait été lourd celui-là…), le leader beau gosse que tout le monde écoute, le connard avec qui personne n'est d'accord et qui fait office de méchant de second plan (bah oui il en fallait bien un car vu la tronche et la dégaine du yéti, un deuxième ennemi pour "pimenter" l'histoire n'est pas un luxe!), la belle brune qui ne laisserait personne insensible (jouée par la ravissante Carly Pope, vue dans la série "Dirt"), le black de la bande (car c'est comme dans les loft story : il en faut toujours un pour éviter toute discrimination et ici c'est un intello, une véritable encyclopédie sur la nature, et non une victime de plus uniquement…) et enfin une asiatique toute timide (bah oui les asiatiques représentent quand-même une bonne partie de la population américaine donc c'est normal qu'on les représente également non? En plus, c'est l'un des personnages qui me gêne le moins : normal me direz-vous, elle ne parle pas…).

Bien que les personnages soient pas suffisamment exploités et manquent cruellement d'originalité (malgré ce panel fort hétérogène), on ne peut pas dire que l'on s'ennuie vraiment lors des dialogues entre eux. Même si ceux-ci ne cassent pas quatre pattes à un canard, ils demeurent tout de même divertissants et ça c'est déjà pas mal.

Ah, et le yéti! Parlons-en mais vite fait bien fait car ça fait vraiment trop mal d'y repenser… Grosse boule de fourrure blanche tenant sur deux pattes, les crocs acérés et le regard méchant (bouh qu'il est vilain!), sa première apparition dès l'introduction du film reste un minimum crédible. Mais c'est après que l'on s'aperçoit que notre abominable homme des neiges est en réalité un usurpateur! En effet, cette abominable chose blanche marche comme un débile (si, si… y'a pas d'autre mot! Il doit avoir envie de faire caca ou je ne sais quoi…) et, mieux encore, vers la fin du film il bondit comme s'il était sur des ressorts et fait des bonds de 10m de haut! (il doit avoir un lien de parenté avec Tigrou de "Winnie l'ourson" ou encore avec Hulk dans le film éponyme). C'est surtout ce passage en fait qui nous fait penser fortement au côté nanaresque du projet! Mon dieu que c'est bête!

C'est également dommage que le monstre nous soit trop vite dévoilé (de par le titre du film ou encore lors de cette introduction où on le voit déjà entièrement de la tête aux pieds…) : l'effet de surprise aurait été un petit plus si nous l'avions découvert bien plus tard. On regrette également les nombreuses scènes où il apparait au ralenti (que c'est laid…).

Pour ce qui est des scènes sanglantes promises, on a malheureusement vite fait le tour, après quelques arrachages de membres, un arrachage de cœur quasi hors-plan ou encore une tête compressée frustrante qui nous rend bien nostalgiques vis-à-vis de nos Jason et Myers…

Bilan :
"Yéti" : voilà bien un film qui m'a laissé un sacré goût amer après son visionnage, même si j'avoue avoir bien ri par moment devant tant de niaiseries! Par contre, outre les quelques fous-rires qu'il vous donnera, vous le conseiller serait une traitrise de ma part…
Nanar ou navet? Qu'importe! Le comble serait que vous fassiez la même bêtise que moi : l'acheter!
A bon entendeur.

YETI | YETI : CURSE OF THE SNOW DEMON | 2008
YETI | YETI : CURSE OF THE SNOW DEMON | 2008
YETI | YETI : CURSE OF THE SNOW DEMON | 2008
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David Maurice