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Initiation | Initiation | 2020
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Initiation | Initiation | 2020
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Initiation

Initiation

Au sein d'un campus universitaire, les étudiants masculins d'une sororité préparent la fête d'intégration des nouveaux élèves. Leur petit jeu favori est de désigner sur les réseaux sociaux les filles "chaudes" en postant une photo de ces dernières avec pour simple légende un point d'exclamation. La jeune Kylie se retrouve affublée de ce symbole après une soirée bien trop arrosée et pour laquelle elle n'a aucun souvenir. Petit à petit, elle développe un certain mal-être et la responsable de sa sororité, Ellery Scott, se doute qu'il s'est passé quelque chose le soir où elle a surpris Kylie complètement ivre dans une chambre, en compagnie de trois garçons, dont son frère Wes Scott. Décidant de mener son enquête, Ellery tente d'obtenir des informations de la part de son frère. Peu de temps après cet événement, ce dernier est retrouvé assassiné au sein de la sororité, cloué à une porte. La police tente de dénouer l'affaire, ce qui n'empêche pas un mystérieux tueur masqué de poursuivre son massacre...

Initiation | Initiation | 2020

L'AVIS :

Ah le slasher movie ! Un genre qui a vu ses racines naître en 1971 avec "La Baie Sanglante" de Mario Bava, puis se codifier en 1974 avec "Black Christmas" et en 1978 avec "Halloween la Nuit des Masques". Mais c'est bel et bien en 1980 qu'il devient un sous-genre ultra-populaire du cinéma d'horreur, avec la sortie de "Vendredi 13" bien sûr. Ayant connu une période faste au cours des années 80, le slasher connu un déclin progressif avant de renaître de ses cendres en 1996, sous l'impulsion du "Scream" de Wes Craven. Rebaptisé néo-slasher, le genre connu à nouveau une période faste avant de replonger dans le déclin. Mais le slasher a la peau dure et nombre de réalisateurs continuent à entretenir sa flamme à travers les décennies. C'est le cas de John Berardo en 2020, qui signe avec "Initiation" son second long-métrage et accouche donc d'un neo-slasher se déroulant au sein des sororités, un lieu typique de ce style de film, comme on a pu le voir dans "Final Exam" (1981), "House on Sorority Row" (version 1982 et 2009), "Voeux Sanglants" (1984) et autres "Sorority House Massacre" 1 & 2 par exemple.

Avec Initiation, John Berardo s'empare de thèmes bien dans l'air du temps, comme la présence des réseaux sociaux et leur phénomène viral ou le cyber-harcèlement. Des thématiques qu'on retrouvait dans l'excellente série-télévisée "13 Reasons Why", auquel "Initiation" emprunte de nombreux éléments, à l'image de cette soirée festive dans laquelle une jeune étudiante qui n'est plus en état de savoir ce qu'elle fait se retrouve dans la chambre de trois garçons. S'est-il réellement passé quelque chose à l'encontre de la jeune fille totalement ivre ? Son mal-être les jours qui suivent puis ses propos même le laisse à penser. Le problème, c'est que le garçon incriminé est l'une des stars du campus, promût à une brillante carrière de sportif, se préparant pour les jeux Olympiques de natation. Pas question de faire du bruit ou de déclencher des rumeurs à son encontre. La sœur de ce dernier, responsable de la sororité dans laquelle évolue la potentielle victime, va tout de même tenter de faire la lumière à ce sujet, son frère ayant déjà été au cœur d'une affaire similaire par le passé. Le film prend le temps de bien poser sa base scénaristique, de bien montrer les règles qui peuvent régner au sein de ces campus avant de lancer son tueur masqué à l'attaque. Vu qui est la première victime des agissements du mystérieux tueur au masque argenté, on se doute que ce dernier a un mobile derrière la tête et qu'il n'agit pas à l'aveugle ou par simple plaisir meurtrier. Ce qui s'est passé dans cette chambre la nuit de la fête a un rapport avec les meurtres et ce rapport, la police, l'héroïne et nous, spectateurs, allons devoir le mettre en lumière également, afin de deviner qui se cache derrière le masque !

Si "Initiation" prend son temps et ne cède jamais le pas à l'action débridée, hormis lors des vingt dernières minutes, bien plus dynamiques que le reste du film, celui-ci satisfera les fans du genre grâce à quelques meurtres bien sympathiques visuellement, l'arme utilisée étant, outre le traditionnel poignard, un pistolet à vis ! De quoi bien clouer les victimes ! Des victimes certes peu nombreuses puisque soigneusement sélectionnées par notre tueur. La mise en scène de John Berardo est soignée, on sent que le réalisateur connaît ses classiques et il propose des mouvements de caméra habiles et de beaux plans permettant de faire naître une certaine tension lors de séquences clés, comme la traque finale. Bien sur, les potentiels suspects sont au rendez-vous, pour mieux nous empêtrer dans le récit et brouiller les pistes. L'héroïne, interprétée par la blonde Lindsay LaVanchy, offre une prestation des plus correctes et tient le film sur ses épaules.

Si "Initiation" est un neo-slasher correct, le fait de passer derrière toute une tripotée d'autres films du genre ne joue pas toujours en sa faveur car nous sommes en terrain balisé et les amateurs n'auront pas grande originalité à se mettre sous la dent. Le peu de morts et le rythme assez posé de l'ensemble pourront faire que certains trouveront le temps bien trop long et le bodycount trop peu élevé pour réellement être en osmose avec la proposition de John Berardo. Malgré tout, le soin apporté à la mise en scène et la révélation finale, que je n'avais pas trouvée, fait que "Initiation" mérite une vision et qu'on a envie de savoir qui était sous le fameux masque d'argent ! Et puis, un slasher ne mérite-t-il pas toujours une vision de toute façon ?

Initiation | Initiation | 2020
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Bande-annonce
Note
2
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Stéphane Erbisti