Killer game
There’s Someone Inside Your House
Une série de meurtres plongent la petite ville d’Osborne dans l’horreur. La jeune Makani et ses amis du lycée vont rapidement se retrouver confrontés à un psychopathe masqué qui tue ses victimes après avoir dévoilé leurs secrets bien gardés jusque là...
L'AVIS:
Adapté du best-seller éponyme de Stéphanie Perkins, "Killer game" (de son vrai nom "There’s someone inside your house" est un film Netflix sorti en Octobre 2021 sur la plateforme américaine.
Projet soutenu par James Wan que nous ne présentons plus ici et réalisé par Patrick Brice ("Creep" en 2014), ce slasher est un nouveau buzz horrifique en provenance directe de Netflix, trois mois après le phénomène "Fear street".
N’ayant pas été plus que cela emballé par la trilogie précédemment citée, je décide de me lancer dans le visionnage de ce nouveau projet très médiatisé provenant de la plateforme à succès (en parallèle de la série "Squid game" que votre rédacteur est en train de visualiser, ce phénomène ne pouvant me laisser insensible) même si le trailer annonce quelque peu la couleur, la phrase « Les secrets c’est pas marrant » balancée dans ce dernier ne laissant rien présager de bien bon…
Nouveau produit pour ado ? Film ultra aseptisé ? Ou au contraire réelle surprise ?
Que vaut donc ce nouveau film de Patrick Brice ? La réponse tout de suite !
Slasher typique de ce que l’on voit depuis la vague des néoslashers initiée en seconde moitié des années 90 par "Scream" (l’action se déroule autour d’un lycée avec ces jeunes qui s’interrogent sur une vague de meurtres et émettent des suppositions entre dragues, beuveries et autres soirées entre potes…), "Killer game" ne semble pas vouloir révolutionner grand-chose dans ce sous-genre horrifique mais plutôt nous offrir une énième pierre à cet édifice slasheresque bien souvent assez rentable car assez populaire auprès des fantasticophiles.
Mais en plus de ne rien nous offrir de neuf (les codes du slasher movie sont tous bien là et c’est guère tout), le long-métrage de Patrick Brice nous plonge dans un scénario un peu brouillon au début (un script un peu confus il faut bien l’avouer) pour ensuite nous embarquer dans une histoire sans grand intérêt dans laquelle nous n’attendons finalement que le prochain meurtre. Le hic est que le rythme est assez lent et la narration peu haletante (les dialogues sont creux, comme le cerveau de la plupart des protagonistes), ce qui rend le temps particulièrement long entre chaque homicide perpétré par notre tueur à l’arme blanche.
C’est bien dommage tous ces problèmes de script (mais apparemment le film serait assez fidèle au matériau original qu’est le livre de Stéphanie Perkins donc le problème serait en amont…) car malgré tout la réalisation est soignée. Une bien belle enveloppe mais avec un contenu décevant dirons-nous…
Comme déjà dit, le manque d’originalité se fait cruellement ressentir (seul notre tueur qui arbore une réplique du visage de ses futures victimes en guise de masque et qui dévoile leur secret avant de passer à l’acte est une originalité ici… c’est maigre sur 1h35 de film…).
L’utilisation des réseaux sociaux ou encore les problèmes de société abordés (le racisme, l’homophobie, le fossé entre les riches et les plus modestes…) ne sont pas des choses nouvelles et deviennent même légion dans les films d’horreur de ces dix dernières années. La trame scénaristique elle-même est trop basique : on joue au jeu du « Qui c’est qui tue ? » et on finit le film par l’identification du tueur et la rédemption de l’actrice principale qui vivait dans une culpabilité dont elle peinait à se détacher, ses démons la chahutant à longueur de journées… Non, vous l’aurez compris, nous sommes en plein sentier battu là !
Et ce n’est pas les personnages qui viendront changer la donne. Non pas que le casting soit mauvais hein… Mais les personnages, bien que divers et variés, présentent comme d’habitude dans ce genre de production des stéréotypes visiblement inévitables…Et le principal souci est qu’ils sont peu attachants (y compris notre héroïne torturée par ses vieux démons et son passé douloureux qui refait surface et se dévoile au fil de notre histoire) et peu travaillés, ce qui complique l’immersion ou encore l’empathie… En fait, seul le personnage d’Oliver, jeune homme mystérieux au teint blafard et à l’écart des autres, nous intrigue et nous donne envie d’en connaître un peu plus sur lui. Là encore, c’est peu…
En ce qui concerne les scènes de meurtres, ces dernières (comme tout bon slasher movie qui se respecte) se font à l’arme blanche et s’avèrent efficaces (tendons coupés façon "Hostel", pendaison, gorge tranchée, épée perforant une tête de bas en haut…). Le sang tache les sols, les coups de couteau font mal… Un bon point et pas n’importe lequel car voilà un critère non négligeable dans un bon slasher movie.
Enième film Netflix qui ne fait que reprendre ici des codes d’un sous-genre horrifique réveillé en 1996 puis mis en second plan derrière les films de possession et les found-footages depuis quelques années avant de réapparaitre un peu plus à l’écran depuis la fin des années 2010, "Killer game" est une petite déception.
Avec son scénario creux servi par des personnages malheureusement peu travaillés, le film de Patrick Brice ennuie plus qu’il n’effraye. Même si quelques meurtres s’avèrent sympathiques, ce n’est pas les quelques coups de couteau et les deux-trois effusions de sang qui vont rendre le film mémorable.
Après le surestimé "Fear street" sorti cet été 2021, voici à présent le bof bof "Killer game". En définitif, Netflix est capable de sortir de bonnes petites choses parfois mais mieux vaut se tourner vers leurs productions les moins médiatisées parfois…