Most dangerous game

Most dangerous game

Afin d’aider sa femme enceinte et son futur enfant à venir, Dodge, un ancien champion d’athlétisme à qui on a découvert une tumeur au cerveau en phase terminale, accepte de participer à un jeu mortel, celui de la proie de cinq chasseurs dans la ville de Détroit dont il ne doit sortir sous aucun prétexte. Arrivera-t-il à survivre vingt-quatre heures afin d’empocher le pactole et subséquemment de mettre sa famille à l’abri du besoin ?

Most dangerous game | Most dangerous game | 2021

L' AVIS :

Vous l’aurez aisément compris à la lecture de ce pitch mais Most dangerous game n’est qu’une énième adaptation à l’écran du classique "Les Chasses du comte Zaroff". En effet, depuis 1932, un bon nombre d'ersatz de ce type ont été réalisés parmi lesquels on pourrait citer parmi ceux nous étant chers à Horreur.com : "La chasse sanglante", "La comtesse perverse", "Les week-ends maléfiques du Comte Zaroff", "American warrior 2 : le chasseur", "Ultime combat" ou encore un des derniers en date, le très bon "The hunt". Autant dire que pour sortir du lot comme "Délivrance" en son temps, il faut vraiment que ce soit original tant les métrages affiliés à ce genre sont légion ! L'intérêt du film objet de notre critique réside juste dans le fait qu'il se déroule en pleine ville, cadre peu commun du survival qui prend généralement place dans des forêts ou plaines isolées au fin fond d'un village perdu. Ici, la chasse à l'homme se jouera en milieu urbain, plus précisément à Détroit, zone mortelle où un ancien sportif malade et ruiné devra lutter pour sa survie afin de gagner une grosse somme d’argent contre cinq tueurs qui ont payé une fortune pour participer à ces festivités peu communes.

Ainsi, même si la trame de la chasse à l'homme n'est pas si novatrice que ça, la logistique est, en revanche, assez sophistiquée, avec : la supervision des opérations par un nettoyeur, l’énigmatique Connell (nom sûrement donné en hommage à l’auteur originel du roman « The most dangerous game »), des règles strictes (comme l’utilisation d’armes blanches, les limites de la ville de Détroit qui ne doivent pas être franchies sinon la chasse est étendue au-delà des 24 heures prévues, la localisation du chassé qui est visible sur un GPS par les traqueurs pendant 15 secondes toutes les heures…) pouvant changer en cours de route si l’organisation est menacée et surtout, ce qui est bien pour le spectateur avant tout, des chasseurs dont l’identité et le visage sont inconnus ! De fait, n’importe qui est suspect et le danger peut venir de partout ! Les poursuivants se feront juste appeler Kennedy, Nixon, Reagan, Carter et… surprise !

Most dangerous game est, en outre, l’adaptation en long-métrage de la série éponyme de 2020 et sortie en septembre 2021 sur Amazon Prime Video. Pire, c’est a priori le collage de tous les épisodes de ladite série en un film de plus de 2h00 ! De fait, on aura affaire à un produit déséquilibré avec un début sous forme de présentation des protagonistes, tenants et aboutissants de l’histoire s’étendant sur pas moins de trente-cinq minutes, alors que la fin avec trois chasseurs et notre héros est expédiée en moins d’un quart d’heure ! Entre les deux, on aura le droit à des clichés du métrage de « chasse à l’homme » avec la proie se révélant plus coriace que prévue et désirant se venger de l’organisateur de ce jeu mortel plus fou encore que les personnes s’adonnant à cette activité sanglante ou encore les traqueurs tout près d’arriver à leurs fins et qui inexplicablement se font avoir comme des débutants parce qu’ils sont soit trop bavards, soit ont un tel égo démesuré qu’ils ne peuvent s’empêcher de faire durer le plaisir et par conséquent de rater leur cible !

Malgré son côté peu original voire prévisible quant à sa fin, on louera tout de même la distribution de ce métrage avec l’excellente interprétation de Christoph Waltz (vu dans "Alita battle angel" et quelques Tarantino de bon cru), parfait comme d’habitude, ici dans le rôle de Miles Sellars l’organisateur et facilitateur de ce jeu mortel, mais surtout le très charismatique Chris Webster campant Nixon, un tueur implacable en costume tiré à quatre épingle et hyper respectueux des règles ! Pour le reste, on notera également la présence au casting de Billy Burke ("Dans le noir") et Liam Hemsworth (la franchise "Hunger games"), plutôt corrects dans leur interprétation mais sans non plus crever l’écran. Quant aux acteurs jouant Val, la femme du héros et Looger, le meilleur ami de celui-ci, il faut avouer que leur faible temps de jeu ne leur permettra pas de transcender les personnages qu’ils incarnent.

Bien qu’il soit sans doute paré de bonnes intentions, Most dangerous game n’est qu’une ixième variation du film de chasse à l’homme initié par le classique "Les Chasses du comte Zaroff", il y a maintenant près de…90 ans ! Prenant peu de risques et doté d’une fin trop classique, ce film banal à la distribution commune, hormis pour deux acteurs, ne ravira que les purs amateurs du genre qui devraient tout de même largement lui préférer un "The hunt" autrement plus jouissif, les autres devraient, comme l’auteur de cette chronique, rapidement l’oublier !

Most dangerous game | Most dangerous game | 2021
Most dangerous game | Most dangerous game | 2021
Most dangerous game | Most dangerous game | 2021
Bande-annonce
Note
2
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Vincent Duménil