Affiche française
PANICS | BAD DREAMS | 1988
Affiche originale
PANICS | BAD DREAMS | 1988
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Panics

Bad dreams

Par miracle, Cynthia est l'unique rescapée d'un suicide collectif des membres d'une secte où tous ont péri dans les flammes d'un violent incendie. Après 13 ans de coma, la jeune femme est placée dans une clinique psychiatrique où le docteur Karmen tente de lui venir en aide et de lui faire retrouver la mémoire.
Alors que tous étaient morts des suites de l'incendie d'il y a 13 ans, Harris, le gourou de la secte dont faisait partie Cynthia, semble être revenu pour venir la chercher et l'amener de l'autre côté, auprès des siens. Confronté à la résistance de Cynthia, Harris se voit alors contraint de tuer un par un ses nouveaux amis du centre psychiatrique jusqu'à ce qu'elle finisse par accepter de retrouver sa "vraie" famille…

PANICS | BAD DREAMS | 1988

Sorti dans la fin des années 80 (ah, quelle décennie quand-même!), "panics" est un film qui, malgré des qualités indéniables (dont je ne manquerai pas de faire l'éloge après), ne marquera pas les esprits, contrairement peut-être à l'affiche du film et à la jaquette de la VHS qui étaient saisissantes. Surfant sur divers registres du cinéma de genre (le simple film d'horreur en passant par le paranormal, le thriller, le slasher…), le film d'Andrew Fleming (à qui l'on doit également "dangereuse alliance") réunit par ailleurs un joli petit casting et ne cache pas ses principales sources d'inspiration ("Carrie", "Freddy 3"…). Sanglant par moment, frissonnant de temps à autres, "panics" (alias "bad dreams") est un bon petit film qui mérite que l'on s'y attarde un petit peu, histoire de le décortiquer rapidement et peut-être de donner l'envie à certains de le voir (ou revoir).

Comme de nombreux long-métrages horrifiques des années 80, "panics" contient son lot de bonnes surprises et réussira sans aucun doute à vous faire passer un bon moment devant votre écran. Le film n'a pas pris énormément de rides et supporte très bien le poids des années, le mérite revenant à un casting de bonne facture et à un scénario efficace mêlant habilement l'horreur, le paranormal et le thriller psychologique.

Partant d'un scénario plutôt original, "panics" ne lésine pas sur les péripéties et scènes stimulantes (intro remuante avec explosions et hard-rock à fond les manettes, séquences sanglantes, apparitions d'un fantôme carbonisé, crises hystériques, meurtres variés…) pour nous offrir un bon petit spectacle et nous tenir en haleine jusqu'au final.
Certes, il faut bien avouer que le film souffre parfois de certaines longueurs mais les quelques séquences de dialogues sont suffisamment enrichissantes et nous en apprennent tellement sur les personnages qu'on les voit plus comme des atouts que comme des points faibles dans ce film (par exemple, la réunion des "borderline", autrement dit des gens ayant des comportements s'apparentant à la névrose ou à la psychose, est très bien rendue : chaque personnage est suffisamment loufoque et atypique pour rendre cette longue séquence de dialogues très attractive).

Le film d'Andrew Fleming est notamment l'occasion de revoir quelques acteurs/actrices ayant apporté leur pierre à l'édifice du cinéma de genre. En guise d'héroïne, nous retrouvons la belle Jennifer Rubin ("Freddy 3", "planete hurlante"…) qui se donne à fond dans son rôle de victime psychologiquement fragile et hantée par ses vieux démons (la scène où elle se met à hurler après avoir reçu une mare de sang sur la tête, à la façon d'un certain "Carrie", est très convaincante). A ses côtés, on retrouve Bruce Abbott (notre célèbre Dan Cain de la saga des "ré-animator") dans le rôle du docteur Karmen : un homme dévoué à ses patients et prêt à de nombreux sacrifices (perdre son travail par exemple) pour les sauver de leurs pathologies (un peu le Zorro du film qui va affronter le vilain méchant). Contrairement à ce que l'on pourrait penser en lisant ces quelques lignes, le personnage n'est pas du tout surjoué : celui-ci demeure même, contre toute attente, assez discret au final, malgré une bonne interprétation de Bruce Abbott.

Enfin, ajoutons comme troisième personnage principal ce cher Harris interprété par Richard Lynch ("amazonia la jungle blanche", "alligator 2", "puppet master 3") qui joue ici le rôle d'un gourou (un brin dérangé) d'une secte nommée "l'Unité" dont les membres n'aspirent qu'à une seule chose : vivre en parfaite harmonie, en délaissant l'égoïsme et la haine et en se basant sur deux piliers fondamentaux que sont la confiance et l'amour. Une obstination si forte à vouloir ressentir cette chaleur procurée par l'amour et le rapprochement des corps qu'un rituel de pacification entraînera notre petit groupe de hippies dans un incendie qui se terminera par l'éradication (presque totale) des membres de la secte. Une mort que ce cher Harris traduira par le passage d'un monde empli de haine et de souffrance vers un paradis où tous s'aiment et se côtoient en parfaite harmonie.

Harris est certainement le personnage le plus intéressant du film (malgré que ce ne soit pas celui que l'on voit le plus). Tout en le considérant comme le "méchant" de son film, Andrew Fleming tente de le faire passer pour quelqu'un de sensible (quelqu'un qui ne cherche qu'à atteindre le bonheur absolu : un être chargé de bonnes intentions aspirant à une vie meilleure où amour, confiance et paix seraient les maîtres mots) ne cherchant qu'à procurer aux membres de sa secte ce bonheur absolu même si, pour cela, il faut passer par la mort (unique frontière entre le monde négatif dans lequel on vit et celui de la paix et de l'amitié).
Le personnage d'Harris nous est par ailleurs dépeint comme quelqu'un qui souffre énormément de cette situation : il semble ne pas pouvoir trouver la paix comme ses semblables tant que la petite dernière de la secte (ayant échappé à cet holocaust purificateur et bienfaiteur) ne sera pas passée elle aussi de l'autre côté. En effet, Harris nous est montré sous deux visages alternés : l'un normal et l'autre torturé et défiguré par les cicatrices et les plaies laissées par l'incendie, un visage à la fois carbonisé et écorché qui doit atrocement faire souffrir Harris qui ne trouvera la paix qu'une fois le rituel accompli intégralement (autrement dit faire passer le dernier membre de la "famille" de l'autre côté). Et pour se faire, Harris ne trouve pas d'autres solutions que de faire chanter Cynthia en la menaçant de tuer les uns après les autres ses amis du centre psychiatrique si celle-ci persiste à lui résister : c'est à ce moment que le personnage d'Harris prend véritablement ce côté "méchant" tout en restant le personnage torturé qu'il est…

Outre son scénario original et son casting convaincant, "panics" n'est pas non plus avare en scènes chocs et nous offre quelques scènes assez sanglantes. Au programme, vous aurez droit à des flots de sang et de membres sectionnés barbouillant un technicien et notre chère Cynthia, un corps écrasé contre un mur par une voiture, des tranchages de ventre aux couteaux, une défenestration réussie… On reprochera cependant à certaines scènes de meurtres de se dérouler hors champs (ne nous offrant alors que des giclées de sang sur le sol ou un pare-brise…), ce qui pourra parfois frustrer certains d'entre nous avides de sang frais et de scènes qui tachent.

De bien belles choses sont faites également en termes de maquillages et prothèses en ce qui concerne le visage de notre cher Harris carbonisé (voir photo). Des lambeaux de peaux qui pendent, un œil crevé, des brûlures très profondes, des nuances de couleurs très diverses (pour montrer les différents stades de brûlures)… Harris est totalement défiguré et ses premières apparitions sous cet aspect en feront sursauter plus d'un.

Enfin, on notera une scène d'intro rudement bien menée avec un incendie très convaincant : des corps qui prennent feu (quand on pense à certains films contemporains qui abusent à tout va des effets numériques et n'arrivent pas à la cheville de ce qui nous est montré ici), une explosion tonitruante… Bref une introduction qui nos met d'office dans le feu de l'action!

Notons enfin une bande originale qui décoiffe : rock et hard rock sont de la partie et s'invitent dès le début du film. Souvent mal dosée (musique trop forte, dialogues difficilement perceptibles), la bande originale apporte cependant plus d'inconvénients que d'avantages. Dommage…

Au final, ce "panics" ne restera peut-être pas dans les mémoires mais fait partie de ces petits films qui clôturent de bien belle façon la huitième décennie du vingtième siècle. Scénario original, casting de qualité, péripéties bien menées et effets spéciaux / maquillages de bonne facture : aucun doute que "panics" vous fera passer un agréable moment sans pour autant être un incontournable. Juste un bon petit film bourré de qualités qui ne demande qu'à être visionné! Laissez-vous tenter…

PANICS | BAD DREAMS | 1988
PANICS | BAD DREAMS | 1988
PANICS | BAD DREAMS | 1988
Note
4
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David Maurice