Wolf Creek (la série)

Wolf Creek (TV Mini-Series 2016)

WOLF CREEK (LA SéRIE) | WOLF CREEK (TV MINI-SERIES 2016) | 2016

Eve Thorogoud, une jeune américaine de dix-neuf ans ayant pratiqué le décathlon et ayant pris goût aux médicaments à la suite d’une blessure à l’épaule, part en voyage en Australie avec ses deux parents et son jeune frère, afin de lui servir de cure et de ressouder les liens. Mais la famille va malheureusement croiser la route de Mick Taylor, le serial killer du bush et seule Eve en sortira blessée mais vivante. Contre toute attente et contrairement à ce qu’elle annonce aux autorités locales, elle décide de rester en territoire hostile afin de se venger…

L'AVIS :

On pouvait légitimement se méfier d’une adaptation télévisée de cette franchise après le premier long-métrage "Wolf Creek" de 2005 plutôt mollasson et un "Wolf Creek 2" de 2013 plus généreux côté effusions de sang. En effet, allait-on avoir autant de tension et surtout, de gore ? La réponse ne se fera pas attendre longtemps car dès l’épisode initial, on sera confronté à du lourd puisque l’on assiste impuissant au carnage de la famille Thorogoud, puis suit le générique. L’action sera donc plantée dès le départ et on peut dire que ça calme, même en connaissant le lascar psychopathe ! C’est bien simple, c’est tellement bien foutu qu’on dirait une série diffusée sur HBO et non pas sur Stan, une quelconque chaîne australienne ! Par moments, ça peut même rappeler « True detective » tellement c’est efficace et magnifiquement filmé avec une cinématographie habituellement réservée au grand écran tout en étant effrayante en même temps.

Alors certes, Mick Taylor est le croquemitaine tel qu’on l’a déjà vu. C'est-à-dire une force irrésistible et impitoyable qui va juste tuer indistinctement tous ceux qu'il rencontre, même s’il a une prédilection pour les touristes étrangers et ce, pour aucune autre raison précise autre le fait qu’il soit un serial killer qui aime occire son prochain. Toutefois, nous en saurons un peu plus sur ce qui a motivé son côté psychopathe avec un peu de trame de fond sur son enfance, ce qui étoffe un peu plus ce monstre unique, rappelant de façon moindre les mythiques Jason Voorhees et Michael Myers. Et puis John Jarratt prend évidemment beaucoup de plaisir avec ce rôle et prouve que même sans masque, il peut être un tueur en série vraiment incroyable et abominable. Mais et c’est là un imposant tour de force, la série repose avant tout sur les épaules de la pourtant frêle en apparence Lucy Fry qui est une sacrée actrice. Cette beauté australienne rappelant par moments une Robin Wright jeune et qui réussit à avoir l’accent américain en moins de deux, est tantôt vulnérable et fragile quand on la rencontre au début, tantôt magnifique (il faut la voir dans un bar à striptease avec un tatouage et en brune, complètement méconnaissable !), et forte au fur et à mesure que la série avance. Elle incarne donc parfaitement la jeune fille qui à la suite d’un événement tragique va grandir et devenir plus dure, plus autonome et surtout plus méchante ! Durant six épisodes, elle sera habilement épaulée par un certain nombre de protagonistes, en particulier Sullivan, l'officier de police qui s’oblige à l'aider à tout prix pour on ne sait quelle raison (du moins au début…), une femme tatouée et accessoirement chauffeur de camion, un prisonnier en cavale qui devient son allié et oncle Paddy, un aborigène du cru, toujours là au bon moment. Mais elle rencontrera également toute une bande de bikers assez malintentionnés…

Ce qui est également appréciable dans cette série de genre et contrairement aux films, c’est la nuance apportée (un peu comme dans le premier volet) et certaines histoires périphériques au récit principal (comme par exemple celle entre Sullivan et son épouse ou bien celles narrant les jeunes années de Mick Taylor et tournées en noir et blanc). Les épisodes vous donnent le temps de se soucier vraiment des personnes impliquées dans le voyage d'Eve. Et puis il y a la rafraîchissante et peu usuelle histoire d'amour entre Eve et Sully qui transcende le désir physique, un peu comme deux âmes qui se seraient trouvées, mais qui en fin de compte ne pourraient pas être ensemble, c’est vraiment bien vu et plutôt original. D’autre part, la direction d’acteurs et la cinématographie, sont vraiment superbes. Chaque épisode est rempli de belles photos panoramiques de l’arrière-pays australien et l’on peut dire que toutes les personnes aux manœuvres derrière les caméras ont véritablement capturé la beauté, mais aussi l'isolement effrayant de la vie dans les régions éloignées et désertiques de l’Australie.

Seuls bémols : la fin un peu trop abrupte et arrangeante pour les producteurs si jamais ils voulaient faire une suite (voir la scène post-générique final…) et surtout, pour tous ceux qui ne le savaient pas, l’Australie est toute petite puisque tous les personnages finissent inévitablement par se retrouver !

Malgré quelques lacunes scénaristiques mineures et vite oubliables, cette série sort des sentiers battus par la violence qu’elle montre et l’univers qu’elle dépeint. Et puis il y a quelque chose d’extrêmement plaisant dans Wolf Creek (la série) : c’est d’avoir la sensation de voir un personnage grandir véritablement, en l’occurrence Eve. Dans le récit et tout au long de son chemin de croix, elle doit durcir son caractère encore plus et évoluer rapidement pour atteindre son objectif, celui de se venger et il y aura beaucoup de difficultés et pas mal de douleur durant tout son périple. En outre, la jeune actrice Lucy Fry (vue dans "Vampire academy") incarne cette ado devenant femme à la perfection. Mais elle n’existerait pas sans sa Némésis, Mick Taylor, joué par l’excellent John Jarratt toujours aussi crédible en boucher sanguinaire, bref, le gars que vous ne voudriez jamais croiser dans une ruelle sombre, l'Outback ou ailleurs !

WOLF CREEK (LA SéRIE) | WOLF CREEK (TV MINI-SERIES 2016) | 2016
WOLF CREEK (LA SéRIE) | WOLF CREEK (TV MINI-SERIES 2016) | 2016
WOLF CREEK (LA SéRIE) | WOLF CREEK (TV MINI-SERIES 2016) | 2016
Bande-annonce
Note
4
Average: 4 (1 vote)
Vincent Duménil