Day the world ended
Day the world ended
Roger Corman n'a que trois films à son actif lorsqu'on lui confie la réalisation de "Day the World Ended". Disposant d'un budget ridicule, Corman nous offre un film agréable à regarder, proche d'un épisode de la "Quatrième Dimension". Notons que le tournage ne dura que trois jours, que le film coûta 96000 $ et qu'il en recolta 400.000 $ en deux mois seulement !
Une bombe atomique ravage la Terre. Une poignée de survivants se retrouvent dans la cabane de Jim Maddison, un ex-militaire qui vit avec sa fille Louise. Les collines semblent avoir protégé le lieu des radiations. Les sept rescapés venus se réfugier chez Jim sentent qu'ils ne sont pas les bienvenus. Mais la présence de Louise calme les esprits. L'un des hommes semble avoir été contaminé par la radioactivité et des changements commencent à opérer sur sa peau et ses traits physiques. Bientôt, les rations de survie deviennent de plus en plus faibles et des tensions commencent à apparaître dans le petit groupe, surtout que Louise est convoitée par deux hommes, Rick et Tony. Celui-ci, qui a déjà une compagne en la personne de Ruby, une strip-teaseuse, apparaît comme une menace pour le groupe. Mais ce n'est rien comparé à "la chose" qui semble vivre près de la cabane...
Comme on le voit, le film est un huis-clos, même si les personnages ne sont pas tout le temps enfermés dans la cabane. On pense tout de suite au film culte de George Romero, "La Nuit des Morts Vivants", avec ses personnages enfermés dans une cabane également et aggressés par des monstres. Le film de Corman est bien sur antérieur au film de Romero mais on en retrouve tout ce qui en fait le charme. De part sa réalisation, le film fait également penser à un épisode de la fameuse série de science-fiction, "La Quatrième Dimension".
Les personnages sont plutôt attachants et les acteurs convaincants. Dans le rôle de Rick et de Louise, on retrouve d'ailleurs les deux stars du film "L'étrange créature du Lac Noir" réalisé en 1954. Rick incarne le brave gars, toujours prêt à aider les autres. Louise est la jeune femme charmante dont la beauté ne laisse pas les garçons indifférents. Ce qui provoquera d'ailleurs les hostilités entre Rick et Tony. Tony étant interprété par Mick Connors, futur "Mannix" de la série télévisée du même nom. Parmi les autres personnages, on retrouve un fermier venu avec son âne, une strip-teaseuse amoureuse folle de Tony, Jim Maddison, le père de Louise, qui tente coûte que coûte de trouver une solution au problème de la radioactivité afin de sauver la race humaine. Et puis il y a Radek, un homme déjà contaminé. Son comportement est des plus étrange, réclamant de la viande crue, sortant la nuit pour aller on ne sait où... Avec lui, Corman installe le mystère par petites touches habiles, instaure une tension entre ses personnages afin de mieux dévoiler la créature du film.
Une créature qu'on ne verra que très peu. D'abord sa main, une patte griffue, puis ses empreintes de pas. Elle n'apparaîtra totalement que dans la dernière bobine du métrage. Elle arbore un look irréaliste, avec trois yeux, quatre bras griffues et des cornes sur la tête ! Pour l'anecdote, le comédien qui se trouvait dans le costume en caoutchoux faillit mourir noyé dans celui-ci lors de la scène finale où la pluie ne cesse de tomber. Il fallut percer des trous pour vider le costume et en extraire l'acteur ! Pour les amateurs de "Craignos Monsters", je pense qu'elle figure en très bonne position dans le classement des monstres sympathiques mais définitivement ringards !
Malgré un budget réduit, Corman, comme à son habitude, s'en sort honnorablement ! Privilégiant les scènes de dialogues et la psychologie des personnages, le spectateur suit l'histoire sans ennui, impatient de voir "le monstre" cité plus haut. Mais également de savoir s'il est le fruit des mutations engendrées sur l'homme par la radioactivité. Un thème souvent utilisé dans le domaine de la science-fiction. On retrouve d'ailleurs tous les éléments de ce thème dans le film de Corman : compteur Geiger, nuage radioactif, test de l'eau pour savoir si elle est potable, mutants... Un film "post-nuke" de facture classique, qui n'offre évidemment pas les délires des futures réalisations italiennes dans ce domaine mais qui est un bon représentant des films de SF des années 50.
Venez donc à la rencontre de ses survivants du cataclysme nucléaire et luttez avec eux contre cette créature très étrange, qui marquera à coup sur votre mémoire visuelle !