Sang des autres - le
Secreto de la Momia Egipcia - el
En Angleterre, au XIXème siècle – Plusieurs jeunes femmes ont disparu ces derniers temps dans le village jouxtant le château du comte de Dartmoor, scientifique féru d’occultisme, reclus dans son domaine avec John, son fidèle serviteur. Or, selon les rumeurs, la cause de ces disparitions serait liée au châtelain. Sous prétexte d'assister le scientifique, James Barton se présente à lui en qualité d'égyptologue car il semblerait que le comte possède une antique momie dans sa demeure…
L'AVIS :
Voici une petite rareté tombée dans l'oubli le plus total qui vient d'être exhumée par l'éditeur Le Chat qui Fume ! Coproduction franco-espagnole datant de 1973 et réalisée par Alejandro Marti, sous le pseudonyme de Ken Ruder, "El Secreto de la Momia Egipcia" a été rebaptisé en France sous le titre "Le Sang des Autres ou la Volupté de l'Horreur" mais également sous le titre plus équivoque de "Perversions Sexuelles" lors d'une ressortie. Il faut préciser que le tournage du film a du être fait en trois fois, principalement en ce qui concerne les scènes érotiques qui l'agrémentent. Les producteurs voulant bénéficier de la plus large distribution possible à l'étranger, ils ont donc fait filmer trois fois les séquences coquines dénudant le casting féminin : une fois avec les actrices gardant leurs vêtements, une fois avec les actrices dévoilant leurs jolies poitrines et une dernière fois avec les actrices se dénudant intégralement. Un procédé qui n'est pas nouveau, les amateurs de Jess Franco entre autres sachant que quoi je parle. Le Chat qui Fume nous offre donc la version intégrale du film d'Alejandro Marti, avec, en bonus, les séquences habillées et semi-habillées. De quoi se faire une bonne idée des trois versions existantes ! Quant à Perversions sexuelles, il peut être considéré comme une quatrième version du Sang des Autres puisque deux petites scènes érotiques ont été ajouté au début du film, ce qui modifie très légèrement le montage initial.
Comme le titre original l'indique, on est en présence d'un film de... momie ! Qui plus est, d'un film en costumes, se déroulant au XIXème siècle ! De l'épouvante gothique à la sauce franco-espagnole donc, relevée d'une bonne touche d'érotisme, voilà ce qu'est censé nous proposer "Le Sang des Autres". Et croyez-le ou non, c'est bien ce qu'on aura à l'écran ! Bien sûr, il ne faut pas s'attendre à de l'épouvante à l'anglaise façon Hammer Films ou à l'italienne. Il n'empêche que la vision du film nous interpelle et plutôt dans le bon sens car on ne peut lui enlever une certaine prestance visuelle, la photographie, les lumières, les costumes, les décors extérieurs (la plage, des champs de blés...) tout comme ceux intérieurs (provenant du Château de Boucard, dans le Cher) donnant un réel cachet à cette histoire abracadabrante. Dire qu'Alejandro Marti a soigné son film n'est pas un mensonge destiné à faire passer des vessies pour des lanternes. Le Sang des Autres a une classe certaine et n'a pas à rougir face à des productions du même acabit provenant d'autres pays du globe. Et il fera sans aucun doute le délice des amateurs de cinéma bis foutraque de part son récit qui pioche à tout-va dans les clichés du cinéma d'épouvante et les utilise sans ambages ! On a donc un enquêteur venant enquêter (jusque là, tout est logique !) auprès du comte de Dartmoor (George Rigaud) sur de mystérieuses disparitions de jeunes filles dans la région. Le comte, pas dupe pour un sou sur la véritable identité de son invité, va donc lui révéler le pourquoi de ces disparitions. Et c'est parti pour un long flashback nous présentant tous les événements s'étant déroulés il y a trois mois de cela.
On se retrouve donc avec un châtelain accompagné par son serviteur qui possède une momie et désire la faire revivre ! Pour cela, un peu d’électricité fera bien l'affaire et on aura une séquence dans la pure tradition des aventures du baron Frankenstein ! Pas de bol pour notre savant fou, si la momie reprend bien goût à la vie, l’électricité ne lui suffit pas et une blessure du serviteur lui fait rapidement comprendre que le sang humain est plus du goût de la momie parfaitement conservée (Michael Flynn dans son unique rôle au cinéma) ! On a donc une momie vampire ! Comme si ce mélange détonnant ne suffisait pas, l'histoire fait de ce monstre hybride un pervers lubrique qui a de fortes propensions à apprécier les plaisirs sexuels ! Bienvenue à la momie vampire perverse ! Si ça c'est pas un combo de choc ! Je vous avez dit que le côté bis était bien mis en avant malgré le sérieux de la mise en scène et des choix esthétiques bien en place. En plus, la momie possède un pouvoir hypnotique et rallie à sa cause le serviteur du comte, ce dernier allant passer quasiment tout le reste du film dans une cellule à la cave à regarder, impuissant, les exploits malsains de sa créature. On a donc une momie qui veut du sang et du sexe ! Quoi de mieux pour le pauvre serviteur devenu esclave que d'amener au château des tas de jeunes filles qui pourront satisfaire ces deux aspects nécessaires à la survie de son nouveau maître ? On a donc un casting féminin assez séduisant (Catherine Franck, Patricia Lee, Sandra Reeves, Julie Presscott, Teresa Gimpera...) qui va rapidement se retrouver dans le plus simple appareil (dans la version intégrale du film donc) et se faire besogner par notre momie en rut avant de se faire sucer le sang par ladite momie.
Cerise sur le gâteau, la momie aime aussi leur infliger quelques petites tortures sympathiques, avec l'usage du fouet ou d'un fer rouge par exemple. Je précise toutefois que les scènes dénudées ne sombrent jamais dans la vulgarité, que l'érotisme reste fort soft (les téléfilms de M6 sont largement plus démonstratifs) et que le tout est joliment filmé. Les acteurs et actrices s'en sortent plutôt bien également et livrent des prestations qui font le job et ne sombrent pas dans le ridicule comme on pouvait s'y attendre. Certes, il y a bien des choses qui feront sourire le spectateur dans Le Sang des Autres, comme cette séquence dans laquelle le serviteur menotte une victime devant la momie pour que, cinq secondes plus tard, celle-ci la détache pour abuser d'elle. Je me demande encore pourquoi on a menotté l'actrice mais bon, ça participe au côté bis décomplexé encore une fois. Il en va de même pour le final qui voit l'enquêteur repartir comme si de rien n'était. Amusant.
On pense souvent à Jess Franco quand on regarde Le Sang des Autres (l'usage des zooms / de-zooms dans une scène de sexe) mais aussi à Jean Rollin bien sûr, notamment lors des séquences filmées sur une plage, lieu que chérissait le réalisateur français. Franchement, cette coproduction franco-espagnole sort de l'ordinaire et possède de belles qualités (dont des animations image par image), qui en font un petit film attachant à défaut d'être un grand film du genre. A découvrir, assurément.
* Disponible en combo UHD + BR chez -> LE CHAT QUI FUME <-
- Superbe restauration du film qui brille de mille feux
- VF et version anglaise sous-titrée français
BONUS :
• Séquences inédites non sexy (12 min)
• Séquence inédites demi sexy (5 min 30)
• Séquences inédites du montage de Perversions sexuelles (2 min)
• Films annonces
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