Affiche française
Smile | Smile | 2022
Affiche originale
Smile | Smile | 2022
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oui

Smile

Smile

Après avoir été témoin d'un incident traumatisant impliquant l’une de ses patientes, la vie de la psychiatre Rose Cotter tourne au cauchemar. Terrassée par une force mystérieuse, Rose va devoir se confronter à son passé pour tenter de survivre…

Smile | Smile | 2022

L'avis :

Vous souvenez-vous de ces vidéos sans intérêt, où l'on devait regarder une vidéo d'une pièce vide ou d'une voiture sur une route de campagne, jusqu'à un bon gros screamer des familles destinés à nous faire sursauter ? Quelque chose me dit que Parker Finn a vu ses vidéos, et s'en est fortement inspiré pour son premier film, Smile. Car, comme trop souvent ces dernières années, on se retrouve ici devant une énième foire aux jump-scares, d'autant plus frustrante que le film aurait sans doute très bien fonctionné sans ces artifices.

De manière générale, on aura en fait une grosse impression de maladresse, peut-être parce qu'il s'agit d'un premier long métrage. D'un côté, on a cette idée séduisante de malédiction qui se transmet, à la manière de certains classiques de la J-Horror ou du récent "It follows". L'utilisation du sourire comme élément inquiétant n'est certes pas nouvelle (de "L'Homme qui rit" à "Joker" en passant par de nombreux tueurs en série du cinéma), mais intrigue et met assez mal à l'aise lors de la première séquence où il apparaît. Malheureusement, on aura le sentiment que cet aspect est sous-exploité, ses trop rares utilisations manquant singulièrement de finesse. J'aurais par exemple aimé que la menace soit plus présente, quitte à ne pas être systématiquement perçue par l'héroïne... un peu comme dans It follows, quelque part.

Mais cela vient probablement du fait que le réalisateur et scénariste a souhaité jouer sur la psychologie de son personnage principal, nous laissant très longtemps face à deux interprétations possibles : celle de la folie du personnage, ou celle de la menace démoniaque. Dans les deux cas, on n'échappera pas à certains poncifs, comme le trauma d'enfance (on pense cette fois à "Simetierre"), l'alarme qui se déclenche pour rien ou la disparition du chat, mais on appréciera le fait que les proches de Rose soient franchement perdus face à la situation, rejetant violemment l'explication irrationnelle et tentant de se rassurer derrière des postures toutes faites : "c'est dans ta tête, Rose", "tu devrais voir un psy, Rose", "c'est à cause de ton enfance, Rose", "tu bois trop, tu vas avoir une scie, Rose", etc. Dans un genre où les personnages ont souvent les réactions les plus connes possibles, voir l'héroïne (interprétée par une étonnante Sosie Bacon) tenter d'obtenir l'aide de ses proches et la voir s'effriter petit à petit face à son compagnon, à sa famille ou à son supérieur est clairement un bon point pour Smile.

Au final, alors que je n'en attendais pas grand chose, Smile m'a laissé un goût étrange, celui d'un film qui aurait pu être bien meilleur s'il s'était contenté de développer simplement son histoire, de jouer sur son ambiance, plutôt que de céder aux sirènes du film d'épouvante 2020s, avec ses jump-scares téléphonés, agaçants, et parfois sans aucun sens.

Smile | Smile | 2022
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Bande-annonce
Note
3
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Steeve Raoult