Premier court-métrage de Grégory Sacré, créateur de l'association "Varock films" dont vous pouvez lire un interview sur ce site, "Zéro" se révèle très sympathique et plaira aux détracteurs des émissions de télé-réalité polluant nos chaînes hertziennes.

En effet, dans ce court-métrage d'une quinzaine de minutes, "Zéro" est le nom d'une de ces émissions, diffusée sur la chaîne TR24 et présentée par Marcos, le gourou donnant la possibilité à une personne choisie de se venger de n'importe quelle manière possible, la vengeance pouvant aller jusqu'au meurtre pur et simple, sans que le "vengeur" ne soit inquiété par la police ou autres instances judiciaires. Chaque jour, Zéro présente donc un meurtre filmé en direct live, sous la complaisance de son présentateur et du caméraman. On pense bien sur aux films "Le prix du danger", "Rollerball" ou bien encore "Running man", dans lesquels les spectateurs s'extasiaient devant des morts bien réelles filmées en direct.

Marcos est interprété par Thierry Werhung, prof de théâtre, qui accentue justement l'effet théâtral de son personnage, ce qui rend encore plus crédible l'absurdité et l'invraisemblance de cette émission. Marcos veut de l'audimat et incite les "vengeurs" à être originaux au niveau du choix de leurs armes. Aucun sentiment envers les victimes ne vient troubler ses petits mots d'humour (même quand le vengeur lui annonce qu'il a choisi un simple couteau comme arme de vengeance... rires), seule la vengeance filmée compte!

Et de l'humour, Zéro n'en manque pas. De l'humour noir bien sûr. Le final vous réservera d'ailleurs quelques surprises inattendues et l'humour de la situation vous fera bien sourire... mais je ne vous en dis pas plus pour ne pas gâcher votre vision!

Niveau réalisation, Grégory Sacré s'en sort plutôt bien. De bonnes idées parcourent son court-métrage, comme la marche de Marcos en vitesse accélérée pour se rendre au lieu de résidence d'Antoine, le vengeur du jour ou bien encore la scène d'introduction, avec cette caméra virevoltant dans les rues de la ville pour stopper net sur le visage de Marcos. L'idée de nous montrer la vengeance de la veille pendant la coupure "pub" est également ingénieuse. Bien sûr, on sent le côté "amateur" de l'entreprise mais cela passe vraiment bien à l'écran; qui plus est, le fait que le caméraman de l'émission filme caméra à l'épaule renforce l'aspect "télé-réalité" de "Zéro".

Une première oeuvre hautement sympathique donc, qui laisse espérer de futures réalisations d'un niveau encore supérieur. Bon courage à Grégory et à son association pour la suite!