American Horror Stories (saison 3, partie 1)
American Horror Stories (season 3, part 1)
Cette troisième saison de la série American Horror Stories, spin-off de American Horror Story, est toujours pilotée par le duo Ryan Murphy/Brad Falchuk, alors que Manny Coto le coproducteur et parfois scénariste est décédé en juillet dernier. Cette saison lui est donc dédiée. Notons que comme l’année 2023 a été marquée par les grèves de la « Writers Guild Of America » et de la « SAG-AFTRA », la série sera diffusée en deux parties. La première partie, constituée de quatre épisodes, a été diffusée en octobre 2023 sur la plateforme Hulu, aux États-Unis. Et c’est celle-là même qui sera chroniquée par votre dévoué.
L' AVIS :
Dans Bestie, Shelby, une jeune fille venant de perdre sa mère d’un cancer du pancréas se sent seule et rejetée depuis qu’elle a déménagé avec son père dans une nouvelle ville. Elle trouve alors refuge dans le visionnage des vidéos d’Anna Rhexia (admirez le jeu de mots !) sur Internet. C’est d’ailleurs par ce biais qu’elle va rencontrer celle qui va devenir sa meilleure amie via les réseaux sociaux, mais leur relation va vite devenir toxique…
Un épisode vraiment superbe avec notamment la présence de Bestie, une femme/freak pas gâtée par la nature mais au caractère bien affirmé ! Doté d’un scénario solide et d’une fin bien trouvée ô combien cruelle, mais mélangeant également des éléments de teen movies et du film "Carrie au bal du diable", ce segment critiquant le côté néfaste des rencontres que l’on peut faire sur le Net est à ce jour, tout bonnement pour moi, le meilleur des trois saisons réunies ! Notons que figure dans la distribution Jeff Hiller, le serial killer au physique étrange vu dans la saison 11 de American Horror Story, ici dans le rôle de l’inoffensif Professeur Nevins, victime des blagues de mauvais goût de la part de Shelby !
Suivra Daphne dans lequel Will Caswell, un marchand d’art se voit offrir pendant le COVID « Daphné », une nouvelle intelligence artificielle de type Alexa, qui deviendra son assistante personnelle. Toutefois, cette dernière devient de plus en plus envahissante et entièrement dévouée à Will, et a décidé de le protéger quoi qu'il arrive, et quoi qu'elle décide, c'est dans son intérêt, même s'il n'est pas d'accord…
Si c’est relativement sympa d’avoir Gwyneth Paltrow incarnant la voix de Daphné et que c’est bien troussé avec une conclusion savoureuse mais attendue, cet épisode est sympathique mais paraîtrait carrément anecdotique s’il faisait partie de la série Black Mirror, tant il semble déjà vu !
Tapeworm, le segment suivant, porte sur Vivian Lee Finch, une jeune apprentie mannequin venant de sa campagne natale et débarquée à New York avec comme tant d’autres, la ferme intention de faire la une de Vogue. Désirant être hyper mince pour correspondre aux canons de beauté actuels, elle va se faire prescrire un médicament pour perdre quelques tailles de hanche par l’énigmatique Docteur Thaddeus Lau, mais comme cela ne suffit pas, elle aura recours à un ténia asiatique ancestral insatiable…
Encore un épisode vraiment agréable et très actuel sur la mode et ses exigences drastiques quant aux physiques recherchés et au régime hyper strict que l’on impose aux modèles pour qu’elles puissent faire la une des magazines ! De plus, la concurrence entre elles est impitoyable et rappellera un peu celle vue dans le superbe "The neon demon" ! On notera la présence au casting de Lisa Rinna, déjà toute refaite lorsqu’elle jouait dans la série Melrose Place dans les années 90. Curieusement, elle n’a pas trop changé mais semble toujours aussi fausse ! A-t-elle été choisie exprès !?
On terminera cette saison avec Organ dans lequel Toby, un coureur de jupons invétéré se fait prélever un organe pendant un rendez-vous amoureux via une application du style Tinder mais surtout, se fait implanter une glande inconnue dans le corps ! Alors qu’il cherche des réponses, il tombera sur une étrange conspiration…
Quel épisode savoureux encore une fois et quelle belle morale pour ce machiste de première qui n’aura que ce qu’il mérite ! Bien joué (on notera surtout la présence d’Emily Browning vue dans "Les intrus" et "Sucker Punch" au casting, ici dans le rôle de Natessa, c’est quoi ce prénom sérieux ?), bien rythmé car comme le protagoniste principal au gré de son enquête, on se demandera pourquoi on lui a fait ça (même si on a notre petite idée là-dessus…), mais surtout, on s’interrogera sur qui a fait ça !? Et bien je peux vous dire, que quand vous aurez la réponse à cette dernière question, vous serez autant surpris que ravi des ultimes secondes bien croustillantes et tellement d’actualité de cet épisode !
Pour conclure, cette saison 3, première partie (quatre épisodes seulement, cinq autres doivent venir en 2024) est pour l’instant la plus intéressante des trois sorties à ce jour ! Pour une fois, les histoires sont de valeur égale, même si les épisodes d’introduction et de conclusion sembleront les meilleurs pour certains. A l’instar de Black Mirror, trois segments seront axés sur les nouvelles technologies : le premier porte sur une rencontre amicale dangereuse faite sur les réseaux sociaux, le deuxième sur une intelligence artificielle domestique qui devient vite trop entreprenante et le dernier, sur les mésaventures d’un macho à la suite d’une rencontre amoureuse via un site de rencontres. Seul le troisième récit est à part et est centré sur le monde du mannequinat où les canons esthétiques tendances exigent qu’on ait le moins de gras possible, mais à quel prix ? Dotés d’une morale façon Les contes de la crypte, tous les épisodes connaîtront une conclusion amère pour certains protagonistes et c’est tant mieux ! Aussi bien jouée que castée, cette troisième fournée de American Horror Stories se visionnera donc sans modération en attendant la suite de la saison 12 de la série séminale, voire même des cinq autres épisodes à venir !