House guest - the
House guest - the
Daniel prend possession de son nouvel appartement. Sur sa terrasse, il découvre une malle qu'il ne parvient pas à ouvrir. Ses nuits sont troublées par des rêves et des cauchemars et il constate un phénomène curieux : l'eau dans sa bouteille semble disparaître régulièrement. Après avoir réussi à ouvrir la malle, il en ressort un curieux livre qui semble être le journal de l'ancien locataire, ainsi qu'un petit magnétophone à cassettes. La lecture de la bande, enregistrée par le précédent locataire, lui confirme que la disparition de l'eau n'est pas anodin et que cet appartement semble posséder un secret terrifiant...
L'AVIS :
Durant le confinement lié à la Covid-19, on a pu se livrer à des occupations saines, comme lire des livres, jouer à des jeux vidéos ou regarder des tas de séries ou de films ! Le réalisateur italien Domiziano Cristopharo n'a pas chômé non plus puisqu'il a carrément profiter de ce temps libre imposé pour tourner un film, avec pour lieu de tournage, son propre immeuble et son appartement. Restriction oblige, on aura un seul acteur au casting, auquel viendra s'ajouter une petite apparition de Cristopharo en tant que livreur de colis. Une courte scène en extérieur ouvrira le film, puis tout le reste sera filmé en intérieur, pour un huis-clos schizophrénique qui aurait très bien pu être inspiré d'un écrit de Lovecraft !
J'apprécie énormément Domiziano Cristopharo, notamment "The House of Flesh Mannequins" entre autres. Qui plus est, pour avoir un peu discuté avec lui, c'est un réalisateur qui n'a pas la grosse tête, se montre extrêmement ouvert et surtout, qui est franchement très sympathique, malgré toutes les horreurs qu'il s'amuse à filmer. Son film de confinement, baptisé The House Guest, s'avère pour moi l'un des meilleurs films d'horreur indépendant à micro-budget jamais tourné. Cristopharo a su utiliser toutes les contraintes du confinement pour mettre en oeuvre un film prenant, intrigant, intelligent, bourré de références à Lovecraft mais aussi à des tas de films qu'il affectionne (L'Au-Delà, La Maison près du Cimetière, Démons, Le Locataire, Alien, Crimes au Cimetière Etrusque, Hellraiser 2 et j'en passe...) et qui, au niveau des effets-spéciaux gores, se montrent ultra-généreux et diablement bien foutus !
L'histoire de ce nouveau locataire, Daniel (très bien interprété par Daniele Arturi) va vous prendre par la main et vous entraînez dans une spirale infernale de visions cauchemardesques et sanglantes, qui semblent à première vue provenir de la raison vacillante du personnage principal, enfermé lui aussi dans cet appartement. Par petite touche subtile, Cristopharo développe l'aspect fantastique de son histoire, place des allusions sur le fait que l'ancien propriétaire pensait que l'appartement était vivant, voire même qu'il était un portail ouvert sur d'autres dimensions et dont la porte serait le miroir. J'ai beaucoup aimé le fait que la couette de lit du héros ait pour motif visuel un ciel étoilé, ce qui indique métaphoriquement que lorsqu'il rêve, les autres dimensions s'ouvrent à lui, comme dans les récits de Lovecraft ! Avec un seul personnage, il ne faut évidemment pas s'attendre à un film d'action. The House Guest est avant tout un film d'ambiance, qui délivre une atmosphère anxiogène, étrange, efficace.
Les amateurs de gore en auront pour leur argent et on est vraiment surpris par la qualité de ces derniers, au vu du budget alloué au film. Visage qui fond au contact de l'eau chaude (avec un peu de CGI), couteau qui plonge à plusieurs reprises dans les chairs d'une main, lame de cutter coupant des pustules sur le visage, abdomen ouvert pour laisser apparaître une drôle de créature et autres effets bien sanguinolents nous sont proposés à intervalle régulier et donne au film un aspect horrifique bienvenu. On retiendra particulièrement la superbe scène du miroir, qui voit une créature infernale apparaître de l'autre côté et venir poser ses mains sur la surface de la glace. Un effet vraiment très réussi. Cristopharo utilise à bon escient toutes les pièces de l'appartement, ainsi que les escaliers et la cave, pour créer une tension palpable et accentuer l'aspect labyrinthique qui prend peu à peu possession de la raison du héros. The House Guest parvient à convaincre sans effort et s'avère le meilleur film de son réalisateur en ce qui me concerne parmi tous ceux que j'ai vu de lui ! Vous aimez Lovecraft, Fulci, Polanski ? Plongez dans The House Guest séance tenante !
* Disponible en DVD chez TETRO VIDEO