Affiche française
ARRIVAL - THE | ARRIVAL - THE | 1996
Affiche originale
ARRIVAL - THE | ARRIVAL - THE | 1996
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Arrival - the

Arrival - the

Grand passionné du genre fantastique et science-fiction, le talent créatif de David Twohy s'est déjà exprimé à travers le meilleur et le pire (scénarios des "Warlock", du "Fugitif" avec Harrison Ford et de "Waterworld", réalisation de "The Grand Tour" pour la télévision) lorsqu'il obtient les crédits de Live Entertainment pour tourner "The Arrival". Prenant pour sujet la classique invasion extraterrestre, déjà superbement illustrée par "L'invasion des profanateurs" ou encore la série "V", il en reprend la veine paranoïaque et y greffe la réalité du réchauffement planétaire, livrant un film autrement plus fin et intelligent que les futurs "Independance Day" et compagnie.

ARRIVAL - THE | ARRIVAL - THE | 1996

Tandis que Ilana Greene (Lindsay Crouse) découvre en arctique un îlot couvert de verdure et de fleurs de pavots, Zane Zaminski (Charlie Sheen), radio-astronome travaillant pour le compte de la Nasa, détecte un signal en provenance de l'étoile Wolf 336, qui pourrait être la preuve d'une vie extraterrestre. Pour son employeur Phil Gordian (Ron Silver), cependant, l'enregistrement est trop court et trop sujet à caution; il annonce à Zane que les restrictions budgétaires l'obligent à le virer, avant de détruire l'enregistrement sitôt que ce dernier a quitté son bureau… Mais Zane ne s'avoue pas vaincu et continue ses recherches par ses propres moyens ; elles le mèneront au Mexique, où il découvrira une vérité stupéfiante.

Tout comme "Abîmes", "The Arrival" s'inscrit dans une lignée scénaristique bien balisée que Twohy utilise avec talent pour parvenir à ses fins. On peut grosso modo découper son film en deux grandes parties, chacune représentant fort bien les deux pôles majeurs que le réalisateur cherche à concilier dans chacune de ses œuvres. Jusqu'à la moitié de "The Arrival", nous suivons donc les recherches de Zane Zaminski, dont la passion se heurte aux réalités professionnelles et aux difficultés de couple, et qui trouvera de l'aide en la personne de Kiki (Tony T. Johnson), jeune adolescent curieux et avide de connaissance. Des clichés dont David Twohy se sert heureusement sans la lourdeur hollywoodienne habituellement de mise, et qu'il pervertira habilement; nous épargnant aussi bien la "hard science" m'as-tu-vu que les scènes guimauves, on sympathise vite avec les personnages à mesure que la paranoïa de Zane se justifie. La patte de Twohy, tout en souplesse et en fluidité, est déjà là, et on se laisse embarquer sans problème dans cette histoire de mystère et d'aventure.

A partir du moment où Zane se rend au Mexique et rencontre son alter ego Ilana Greene (personnage malheureusement peu exploité), "The Arrival" dépasse toutefois le mystère, et l'on entre de plein pied dans la science-fiction mâtinée d'espionnage. Si les maquillages et les effets spéciaux ne sont pas toujours d'une grande réussite ("The Arrival" n'a évidemment pas bénéficié de moyens financiers comparables à ceux dont dispose un Steven Spielberg), les décors sont quant à eux crédibles, et Twohy compense avec aisance son handicap, amenant la découverte de la véritable nature des extraterrestres et de leur complot dans une progression dramatique parfaite. La poursuite pendant la fête des morts, la scène aux scorpions et l'intrusion de Zane dans la base souterraine ponctuent cette seconde partie et la rythment sur un mode haletant, tandis que le discours des envahisseurs met le doigt sur une réalité contemporaine toujours d'actualité…

Sans doute pourra-t-on reprocher à David Twohy une certaine timidité, dans la mesure où, se démarquant aussi bien de la pure ambiance que du pur spectacle, il semble ne vouloir s'engager à fond dans aucune direction précise, perfectionnant plutôt ses gammes en vue des films futurs. Toujours est-il que "The Arrival" constitue un divertissement de qualité, assurant la transition entre le feuilleton populaire et le grand cinéma sans recourir aux grosses caisses confondant la force et l'effet…

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Note
4
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Stéphane Jolivet