Cauchemar de Peter Pan - le

Peter Pan's Neverland Nightmare

Wendy va tout faire pour retrouver son petit frère Michael kidnappé par un psychopathe nommé Peter Pan. Un être maléfique qui enlève les enfants et les séquestre quand il ne décide pas tout simplement de les assassiner…

Cauchemar de Peter Pan - le | Peter Pan's Neverland Nightmare | 2025

L'AVIS:

"Le cauchemar de Peter Pan" fait partie de cette franchise intitulée « Twisted Childhood Universe », cette série de films menée par un surprenant premier "Winnie the pooh : Blood and honey" dans laquelle l’émerveillement laisse place à l’horreur.

Les détournements de films d’animation de Disney en œuvres fantastico-gores sont devenus légion ces dernières années, entre Winnie, Mickey, Bambi, Cendrillon et maintenant Peter Pan (par les mêmes producteurs que ceux ayant donné naissance à notre ours préféré dans un film d’horreur), en attendant également Pinocchio !
Le problème est que jusqu’à présent nous n’y avons pas vu un seul très bon film : soit les films sont de grosses déceptions ("Winnie the pooh : blood and honey 2" et "Screamboat"), soit il s’agit de longs métrages fort intéressants mais pour lesquels nous aurions préféré un produit plus abouti, un peu comme s’il manquait quelque chose pour gagner notre adhésion (c’est le cas notamment de "Winnie the pooh : Blood and honey" et ce fameux "Peter Pan's Neverland Nightmare" dont il est question aujourd’hui dans cette chronique).

Car oui, le long-métrage de Scott Chambers (qui a coproduit "Winnie the pooh : Blood and honey" et joué le rôle de Christopher dans sa suite) est loin d’être mauvais. Au contraire il s’avère plutôt convaincant à bien des égards, malgré quelques défauts indéniables il est vrai.

"Peter Pan's Neverland Nightmare" présente une narration assez linéaire et commune à ce que l’on voit dans de nombreux thrillers mettant en scène un tueur/kidnappeur psychopathe (un passé maternel torturé, une emprise sur certaines de ses victimes, la découverte de l’antre de notre tueur en série…). Car oui, cet opus de la franchise « Twisted Childhood Universe » s’apparente bien plus à un film de serial killer, sous-genre du thriller, plutôt qu’à un slasher movie comme c’est le cas souvent dans ces fameux films qui transposent le Monde de Disney dans l’horreur.
Fortement porté sur la psychologie de son personnage principal Peter Pan, à la fois prédateur (il kidnappe, séquestre et tue des enfants ainsi que leurs parents qui se mettent en travers de son chemin) mais également victime (une mère qui le tourmentait voire même le torturait manifestement), "Le cauchemar de Peter Pan" met en scène un psychopathe plutôt réussi qui nous fait penser parfois à d’autres figures emblématiques du cinéma d’horreur en raison de petits clins d’œil qui ne vous échapperont pas pour une grande partie d’entre eux (Gripsou/Pennywise pour la scène de la trappe qui rappelle non pas "Evil dead" mais plutôt notre clown qui apparait dans la bouche d’égout / Chucky pour l’étouffement à l’aide d’un sac auquel on avait droit dans le deuxième opus de la saga / Myers bien-sûr pour le masque mais pas que…).

Meurtri psychologiquement (un passé douloureux), métaboliquement (la drogue qu’il s’administre régulièrement à en croire le nombre de seringues et de trous dans la peau du bras) et physiquement (le visage mais également le corps tout entier témoignent de violents coups reçus auparavant), cette version de Peter Pan est loin d’être le jeune gamin insolent et intrépide du dessin animé de Disney mais bel et bien le pire cauchemar des enfants et de leurs parents ! Et comme si cela ne suffisait pas, il tisse avec la sensible et fragile Fée Clochette (je ne spoilerai pas autour de ce personnage très bien interprété) une relation toxique qui n’est autre que le reflet du syndrome de Stockholm. Le psychopathe Peter Pan se sert en effet ici de la Fée Clochette comme voiturier ou encore maton pour mener à bien sa mission principale qu’il s’est fixée : libérer les enfants de ce Monde cruel en les guidant vers Neverland, le Monde imaginaire, où personne ne vieillit et tout le monde profite de la vie sans le moindre souci.

Sauf qu’ici Neverland n’a rien d’enchanteur. C’est même tout le contraire… Dépeint avec des couleurs froides (du blanc, des teintes de gris, de bleu ou encore de violet) pour mieux faire ressortir le côté glacial/angoissant des lieux, nous voilà en seconde moitié de métrage dans une grande bâtisse en partie délabrée, laissée à l’abandon, sale et sombre à la fois. Esthétiquement soigné, le film de Scott Chambers présente des endroits en parfaite adéquation avec la thématique du serial killer et propose une ambiance anxiogène plutôt bien retranscrite : la cachette de Peter Pan ne fait en effet nullement rêver avec ses chambres apparentées à des cellules ou encore son sous-sol menaçant abritant un terrible secret (mais chut je vous laisse découvrir cela en visionnant le film si ce n’est pas déjà fait !).

D’ailleurs, nous ne sommes pas là pour nous amuser et Peter Pan à ce niveau ne fait pas dans la dentelle. Nombreux sont les effets gores réussis tout au long du film : scalp très violent, membres supérieurs amputés, coups de couteau dans le cou (ou en pleine gorge à la manière d’un uppercut), arrachage de doigts ou encore yeux crevés, le tout avec des giclées et des écoulements d’hémoglobine… Très violent et saignant dans ses affrontements, Peter Pan n’est pas un enfant de chœur et saura ravir les amateurs de gore !

Dommage que le film souffre d’une certaine lenteur dans sa première moitié. A nous proposer trop de course-poursuites en intérieur ou de scènes de « cache-toi je vais te trouver » avec des jumpscares plus ou moins maitrisés, nous avons la nette impression qu’il s’agit là d’un procédé pour faire un peu de remplissage et ainsi atteindre péniblement les 1h30 de film… Heureusement, la seconde partie bien plus remuante (rappelant les 15 premières minutes du film avec cette confrontation entre Peter Pan et une mère de famille) nous fera oublier la lenteur de cette première moitié.

Au final, ce "Peter Pan's Neverland Nightmare" a bien quelques petits soucis de redondances et de lenteurs dans son scénario mais parvient à se hisser sans grand mal dans le meilleur de ce que nous avons pu voir à ce jour dans ces films reprenant des histoires de Disney pour en faire des longs métrages horrifiques.
A découvrir !

Cauchemar de Peter Pan - le | Peter Pan's Neverland Nightmare | 2025
Cauchemar de Peter Pan - le | Peter Pan's Neverland Nightmare | 2025
Note
3
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David Maurice