Affiche française
Dernier rivage - le | On the beach | 1959
Affiche originale
Dernier rivage - le | On the beach | 1959
Un film de
Scénario
Date de sortie
Pays
Genre
Couleur ?
non
Musique de

Dernier rivage - le

On the beach

Une guerre nucléaire a ravagé la planète et détruit l'humanité. Seul l'Australie n'a pas été impacté. Le commandant d'un sous-marin, Dwight Lionel Towers, débarque avec ses hommes sur ce continent de l'hémisphère sud et va recevoir l'ordre de remplir une nouvelle mission : se rendre dans l'hémisphère nord afin de mesurer le taux de radioactivité, trouver la source d'une liaison en morse qui reste indéchiffrable et voir s'il reste quelqu'un de vivant. Il faut faire vite, les scientifiques annonçant que les flux radioactifs vont arriver en Australie dans cinq mois environ. Avant son départ, Towers fait la connaissance de plusieurs habitants, dont Moira, une femme ayant des souci d'alcool, avec qui il se lie d'amitié, ou le lieutenant Peter Holmes, qui va devoir abandonner sa femme et sa petite fille pour embarquer à bord du sous-marin...

Dernier rivage - le | On the beach | 1959

L'AVIS :

Après avoir connu un beau succès en 1958 avec "La Chaîne", un film traitant du racisme, Stanley Kramer décide de mettre en scène une adaptation d'un roman de Nevil Shute pour son quatrième film, qui sera donc "Le Dernier Rivage". Un récit science-fictionnel, à base de guerre nucléaire, nous présentant une planète décimée de toute vie humaine à l'exception de l'Australie, pays dont les jours sont néanmoins comptés avant que les nuages radioactifs ne l'atteignent, c'est à dire dans cinq mois environ. Dernier rivage encore habitable pour le moment, l'Australie n'en reste pas moins un futur cimetière et les habitants le savent bien. C'est d'ailleurs l'un des intérêt du film, à savoir nous montrer comment les derniers habitants de la Terre vont passer les cinq mois qu'ils leur restent à vivre et ce, malgré la fatalité et l'inexorabilité de la situation.

La progression de l'histoire se fait en trois parties distinctes : Après une introduction se déroulant dans un sous-marin dans lequel on fait connaissance avec le commandant, interprété par Gregory Peck, le récit va prendre place en Australie et nous présenter les autres personnages principaux, joués par des stars ou des étoiles montantes : Ava Gardner, Fred Astaire ou un certain Anthony Perkins qui explosera l'année suivante dans le Psychose d'Alfred Hitchcock bien sûr. Le destin de ces quatre protagonistes va se retrouver mêlé par le drame en devenir et leur évolution ne prendra pas le même chemin, certain se transformant positivement face à l'adversité (Ava Gardner et Gregory Peck) quand d'autres vont sombrer dans la déprime et ne voir que la fatalité (Anthony Perkins). Alors qu'on pourrait penser que le rythme du film va se montrer dynamique, le temps étant compté pour les personnages, Stanley Kramer fait l'exact opposé de ce qu'on avait imaginé et prend tout son temps pour développer la psychologie de ses héros, faire naître une romance entre Peck et Gardner par exemple, tout en la rendant complexe. Petit à petit, Le Dernier Rivage verse dans le beau mélodrame hollywoodien, tout en se montrant néanmoins d'un pessimisme redoutable, avec la présence de thématique particulièrement sombre, comme l'euthanasie ou le suicide entre autres, thématique qui trouve une représentation visuelle assez poignante dans le film, qui est bercé par la jolie partition musicale de Ernest Gold.

La seconde partie du film nous emmène à bord du sous-marin, qui va partir en mission dans des zones fortement contaminées par les radiations. Contrairement aux classiques du film post-apo, qui nous montrent des paysages détruits, des immeubles ravagés, des cadavres à même le sol dans les rues, Stanley Kramer prend une direction autre et nous offre des décors, des villes n'ayant subit aucun dommage mais étant complètement vidés de toute présence humaine. Ce refus de faire dans la surenchère est à l'image même du Dernier Rivage et se montre cohérent en fin de compte, surtout que le très beau noir et blanc renforce la force des images présentées. On aura aussi droit à une mission hors sous-marin, avec un sous-marinier entièrement revêtu d'une combinaison anti-radiation et devant se rendre dans les rues désertes à la recherche de ce fameux signal en morse qui ne cesse d'émettre. Une lueur d'espoir, la possibilité d'une présence humaine ? Puis vient le retour en Australie, les retrouvailles de nos héros, et la fin qui approche à grand pas. Que faire de notre temps quand la mort est à notre porte ?

Cette partie finale va développer cette thématique, et nous montrer que certains vont tout faire pour vivre leur rêve avant le drame. Cela nous vaudra l'unique séquence d'action du film, avec un Fred Astaire désireux de participer à une course d'automobiles. Malgré ces petits moments de bonheur (une partie de pêche, une course de voiliers...), le pessimisme reprend vite la première place et une fois le générique de ce beau film mélodramatique terminé, on pense aux tensions actuelles avec la Russie et on se prend à frémir en repensant au dialogue prononcé par Fred Astaire sur qui a déclenché la guerre atomique. En espérant que ce dialogue ne soit pas prophétique. Un joli classique que ce Dernier Rivage donc, au casting somptueux et bien en place. Le film, jugé trop nihiliste, n'a pas bénéficié du soutien de l'armée américaine et il a donc fallu aller tourner directement en Australie, le pays accueillant le tournage avec une grande joie, allant jusqu'à prêter un sous-marin au réalisateur et lui facilitant grandement la tâche. En tout cas, le récit se montre assez glaçant et ne prête guère à sourire. C'est l'une des grandes forces du film de Stanley Kramer, qui mérite assurément d'être (re)vu par les fans de beau film. C'en est un, clairement. Remake par Russel Mulcahy en 2000.

Dernier rivage - le | On the beach | 1959
Dernier rivage - le | On the beach | 1959
Dernier rivage - le | On the beach | 1959

* Disponible en combo DVD + BR chez -> RIMINI EDITIONS - Master haute définition
- Boîtier Digipack 2 volets avec étui
- Interview de Marie-Odile Probst, traductrice du roman
- "Le dernier rivage" par un journaliste du site Culturopoing
https://www.esc-distribution.com/fantastique-science-fiction/8243-le-de…

Bande-annonce
Note
4
Average: 4 (1 vote)
Stéphane Erbisti