Darkside - Les Contes De La Nuit Noire 2
Tales From Darkside 2
« L'homme vit dans un monde éclairé de ce qu'il croit être la réalité. Mais, il existe un monde invisible. Un endroit tout aussi réel, mais moins lumineux. C’est le monde des ténèbres ». Voici en substance le libellé du verso de la jaquette US de cette VHS comportant cinq contes de terreur et de suspense concoctés par des maîtres du macabre à l’instar de George Andrew Romero. Ainsi, le voyage étrange et insolite du « côté obscur » (« The Darkside ») continue…
L'AVIS :
Après le succès de "Creepshow", George A. Romero imagine une série dérivée du film éponyme, mais pour une histoire quelconque de droits, la série changera de titre et deviendra Tales from the Darkside (Histoires de l’autre monde en version française). Comprenant 90 épisodes de 30 minutes environ répartis sur quatre saisons, cette série est retransmise entre 1983 et 1988 aux Etats-Unis. En France, devant le peu de succès obtenu, seuls 16 épisodes issus de la première saison ont été diffusés du 12 avril au 26 juillet 1986 sur Antenne 2 (France 2 de l’époque !). Outre cela, il existe, deux VHS françaises qui compilent certains épisodes de la série. L’une au nom de "Contes des ténèbres" éditée en 1984 et l’autre titrée Darkside 2, les contes de la nuit noire sortie en 1991 et objet de notre critique. Ce métrage n’est alors qu’une fausse suite de "Darkside les contes de la nuit noire" et cherche donc à capitaliser sur le succès du premier métrage avec ce titre accrocheur mais en réalité, il n’existe pas en tant que tel !
C’est donc pour cela qu’il n’y a pas de court-métrage fil directeur habituellement présent dans les films à sketches horrifiques et que les segments sont donc livrés ici pêle-mêle. Seule une voix off en fin de chaque épisode est présente et distille un message peu avenant : « N’oubliez pas que les ténèbres ne sont pas loin, prêtes à nous accueillir, mais aussi prêtes à nous envahir. Alors, en attendant que cela se produise, essayons de profiter de la lumière du jour. »
On commence ainsi notre tour d’horizon de ces cinq épisodes tous issus de la saison 2 de la série par The devil's advocate (« L’avocat du diable »), dans lequel, Mandrake, un animateur de talk-show radio détestable se retrouve un soir assailli par des auditeurs bizarres. D’un seul coup, le studio n'a plus d'issue et notre hôte subit alors une transformation qui lui fera prendre conscience du prix à payer pour toujours se faire l'avocat du diable…
Ce début avec le regretté papa de Ben Stiller, excellent en infatigable bougon qui en veut à la terre entière, contient une très bonne morale et ce, malgré des effets spéciaux datant un peu.
Suivra Ring around the redhead (« L’anneau autour de la rousse ») narrant les aventures de Billy, un inventeur risquant la chaise électrique et qui raconte à une journaliste qu’il a découvert dans sa cave un anneau menant à un monde parallèle, ainsi qu’une ravissante alien du nom de Keena !
Ce segment avec John Heard ("La féline", "CHUD", "All hallows Eve 2") et la toute jeune Penelope Ann Miller ("Relic" et aussi la série Dahmer - Monstre : L’histoire de Jeffrey Dahmer) est intriguant, sympathique, romantique et possède surtout un dénouement agréable assez rare pour la série ! On pourrait toutefois regretter que ce n’ait pas été plus long car on aurait aimé en savoir un peu plus sur l'univers de Keena !
Vient ensuite le tour de The trouble with Mary Jane (« Le problème avec Mary Jane »), comptant les déboires de Nora et Jack Mills, un duo d'occultistes à la petite semaine se voyant offrir une récompense de 50 000 dollars pour exorciser Mary Jane, une petite fille gardée par sa grand-mère. Malheureusement, le résultat ne sera pas du tout ce qu'ils avaient prévu…
Ce segment relatant l’exorcisme d'une enfant par deux escrocs est assez drôle pour ce type de sujet. Il s’apparente même à une sorte de parodie du film séminal de William Friedkin avec cette gamine crachant du yaourt et ressemblant à s’y méprendre à une Angela rajeunie du célèbre "Massacre au camp d été" et nantie surtout d’une fin hautement sympathique très bien trouvée !
On continue notre périple avec The satanic piano (« Le piano diabolique ») où le compositeur pop à succès Bancroft est à court d'inspiration, mais Wilson Farber, un inventeur, lui propose une solution : un piano qui enregistre les pensées musicales ! Il deviendra vite clair que les intentions du créateur de cet instrument démoniaque ne seront pas forcément bien intentionnées, notamment vis-à-vis de Justine, la fille du célèbre musicien…
Partant d'une bonne idée et possédant un personnage inquiétant à fort potentiel, ce segment avec notamment une Lisa Bonet ("Angel heart" et Cosby show !) sous-exploitée déçoit par sa fin gâchée et son intrigue sans inspiration. De plus, la musique est entièrement synthétisée et fait très années 80, mais ça ne marche tout simplement pas. Cet épisode est donc à ignorer car c’est clairement le plus mauvais de cette anthologie !
On conclura cette dernière par A choice of dreams (« Un choix de rêves »), dans lequel Corelli, un parrain de la mafia atteint d'une maladie incurable est abordé par un énigmatique scientifique prétendant pouvoir conserver son cerveau et donc ses pensées après la mort tout en effaçant ses souvenirs de culpabilité.
Dans cet ultime court, les personnages que sont le gangster (joué par Abe Vigoda vu dans la franchise Le parrain), son fidèle bras droit, le médecin accusateur et le mystérieux scientifique sont tous bien joués. Mais des protagonistes bien brossés et de bons acteurs ne remplacent pas une fin qui, si elle est l’une des plus appréciables concernant un protagoniste des plus détestables, apparaît en définitive comme très (trop ?) prévisible et surtout semblant avoir été vue pas mal de fois dans ce type de programme.
En dehors du fait que ce film n’existe pas en soi car il n’est ni plus ni moins qu’une vulgaire compilation de cinq épisodes de la série Tales from the Darkside sous un titre assurément trompeur et vendeur, cette anthologie horrifique est toutefois d’honnête facture malgré quelques effets spéciaux semblant vieux et certains épilogues prévisibles. On déplorera également qu’il n’existe pas de bande-annonce du film à proprement parler et on s’en excusera complètement même si on n’y est absolument pour rien du tout !