Witch in the window - The
Witch in the window - The
Simon, un père de famille fraîchement séparé de Beverly, décide de passer quelques jours avec son fils Finn afin de retaper une maison qu’il vient d’acquérir dans le Vermont, mais surtout dans le but d’éloigner l’adolescent de la ville et de ses tentations d’y faire les bêtises des jeunes de son âge. Une fois sur place, tous deux entendent rapidement parler de Lydia, l’ancienne propriétaire des lieux, que les gamins du cru considéraient comme une sorcière…
L'AVIS :
The witch in the window (aussi connu sous le titre « The Vermont house ») est le quatrième film de Andy Mitton, un cinéaste plutôt confidentiel coréalisateur du très mauvais "Le chemin sans retour" en 2013 et d’un segment intéressant pour l’anthologie d’horreur "Chilling visions : 5 senses of fear" la même année. Avec ce long-métrage qu’il scénarise et pour lequel il compose également la bande originale en solo, le réalisateur américain revisite à sa manière la thématique de la demeure hantée en lui apportant une touche de sensibilité originale faisant passer progressivement son film du récit fantastique au drame intimiste et familial, normalement marque de fabrique réservée au cinéma indépendant.
Andy Mitton, dans un genre plus que rebattu, celui du film de maison hantée, spectres vengeurs et autres fantômes revendicateurs, nous concocte une petite surprise car il parvient avant tout à surprendre. D’abord parce que The witch in the window se déroule le plus souvent en plein jour dans une demeure qui, a priori, n’a rien d’inquiétant. Ensuite parce que même si on a quelques jumpscares au début du métrage avec certaines apparitions menaçantes, l'aspect fantastique est ensuite d'une grande sobriété en étant à la fois très intrigant. Mitton réussit à installer un climat assez inquiétant avec une remarquable économie de moyens en n'ayant quasiment jamais recours aux grosses ficelles du genre ni aux effets spéciaux tapageurs. D’ailleurs si on ne devait retenir qu’une séquence, ce serait celle de l’appel téléphonique à la mère par le père et son fils assis côte à côte, elle est vraiment excellente et inattendue !
De plus, l’interprétation est de qualité, notamment de la part du principal duo. En effet, les deux brillent, chacun dans leur genre. Que ce soit Alex Draper (vu dans "Joshua" et "Le chemin sans retour") interprétant ce père un peu perdu souhaitant reconquérir le cœur de sa femme ainsi que retrouver l'affection de son fils ou bien ce dernier (joué par l’étonnant Charlie Tacker), un adolescent à problèmes digérant mal la séparation de ses parents tout en étant par trop curieux, mais d’une curiosité plutôt morbide pour son âge ! Ainsi, par la justesse du script, on croit à cette histoire, que ce soit les dialogues, les personnages ou le récit, les liens qui unissent les personnages sont hyper crédibles et émouvants.
Au final, The witch in the window est un petit film indépendant qui est bien écrit, avec cette histoire de maison hantée versant dans le drame intimiste. Malgré quelques apparitions de la sorcière via quelques jumpscares, celle-ci ne serait plutôt qu’une métaphore matérialisant tous les dangers qu’un couple et son enfant peuvent rencontrer en dehors du cocon familial. C’est également très bien interprété et le fantastique, au final, est d’une grande économie même si parfois, certaines scènes font grandement frissonner. Quant à la fin, celle-ci est relativement imprévue et nous permettra de nous dire que ce long-métrage était une assez bonne surprise, originale dans son traitement et qui prend le temps d’installer son récit.